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Y a-t-il des leçons de l'histoire?

Publié le 02/04/2005

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histoire
Tirer une leçon de quelque chose c'est savoir profiter d'un enseignement, d'un avertissement. Que peut nous apprendre l'histoire ? Que nous enseigne-t-elle ?Votre professeur d'histoire, tout au long de votre scolarité, remonte le cours du temps, le fleuve de l'oubli. Préhistoire, Égypte, empires grecs et romains, guerres et paix, bouleversements sociaux, économiques, culturels, divisions de territoires, reconquêtes, mouvements révolutionnaires, etc. Vous apprenez le tumulte des sociétés, disparues ou non, un tumulte qui semble ne jamais tirer expérience des échecs précédents ; comme si chaque situation historique ne valait que pour un seul lieu et un seul temps déterminés.Dans ce cas, pourquoi étudier l'histoire ? Jusqu'au triomphe du christianisme, on peut affirmer que l'histoire n'intéressait que comme nostalgie des origines. En effet jusque-là, la notion de progrès de l'histoire n'existait pas. La vision de l'histoire était circulaire : telle la nature, les cycles se suivaient et se répétaient, de la naissance à la mort.


histoire

« HEGEL: « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.» Le déroulement de l'histoire est rationnel. « [L'histoire] n'est que l'image et l'acte de la raison.» Hegel, La Raison dansl'histoire (1830). • Pour Hegel, l'histoire humaine est un processus rationnel dont il est possiblede donner une vision systématique.

Ainsi, chaque peuple exprime une étapedu déploiement de l'Esprit du monde, dans un vaste mouvement qui va del'Est (Babylone, La Grèce antique) à l'Ouest (l'Europe moderne).

Ce processusest dialectique: de la rencontre et de la confrontation entre les culturesadviennent de nouvelles cultures qui dépassent les oppositions de l'époqueprécédente.

C'est un processus téléologique (c'est-à-dire orienté vers unbut) qui mène, selon Hegel, à la prise de conscience de soi de l'Esprit dumonde.• Le travail de l'historien-philosophe, c'est donc, pour Hegel, la saisie desprocessus rationnels à l'oeuvre dans l'histoire de l'humanité, en insérant tousles événements dans un processus censé être nécessaire et ordonné par unefin prédéterminée. « RIEN DE GRAND NE S'EST ACCOMPLI DANS LE MONDE SANS PASSION.

» La passion a souvent été méprisée comme une chose qui est plus ou moins mauvaise.

Le romantisme allemand et, enparticulier, Hegel restituent à la passion toute sa grandeur.

Dans une Introduction fameuse (« La Raison dansl'histoire ») à ses « Leçons sur la philosophie de l'histoire » - publiées après sa mort à partir de manuscrits del'auteur et de notes prises par ses auditeurs -, on peut lire (trad.

Kostas Papaioannou, coll.

10118): « Rien ne s'est fait sans être soutenu par l'intérêt de ceux qui y ont participé.

Cet intérêt nous l'appelons passionlorsque, écartant tous les autres intérêts ou buts, l'individualité tout entière se projette sur un objectif avec toutesles fibres intérieures de son vouloir et concentre dans ce but ses forces et tous ses besoins.

En ce sens, nousdevons dire que rien de grand ne s'est accompli dans le monde sans passion.

» L'histoire est en apparence chaos et désordre.

Tout semble voué à la disparition, rien ne demeure : « Qui acontemplé les ruines de Carthage, de Palmyre, Persépolis, Rome, sans réfléchir sur la caducité des empires et deshommes, sans porter le deuil de cette vie passée puissante et riche ? Ce n'est pas comme devant la tombe desêtres qui nous furent chers, un deuil qui s'attarde aux pertes personnelles et à la caducité des fins particulières:c'est le deuil désintéressé d'une vie humaine brillante et civilisée.

»L'histoire apparaît comme cette « vallée des ossements » où nous voyons les réalisations «les plus grandes et lesplus élevées rabougries et détruites par les passions humaines », «l'autel sur lequel ont été sacrifiés le bonheur despeuples, la sagesse des États et la vertu des individus ».

Elle nous montre les hommes livrés à la frénésie despassions, poursuivant de manière opiniâtre des petits buts égoïstes, davantage mus par leurs intérêts personnelsque par l'esprit du bien.

S'il y a de quoi être triste devant un tel spectacle, faut-il, pour autant, se résigner, y voirl'oeuvre du destin ? Non, car derrière l'apparence bariolée des événements se dévoile au philosophe une finalitérationnelle : l'histoire ne va pas au hasard, elle est la marche graduelle par laquelle l'Esprit parvient à sa vérité.

LaRaison divine, l'Absolu doit s'aliéner dans le monde que font et défont les passions, pour s'accomplir.

Telle est: « latragédie que l'absolu joue éternellement avec lui-même: il s'engendre éternellement dans l'objectivité, se livre souscette figure qui est la sienne propre, à la passion et à la mort, et s'élève de ses cendres à la majesté».Ainsi, l'histoire du devenir des hommes coïncide avec l'histoire du devenir de Dieu.

Etats, peuples, héros ou grandshommes, formes politiques et organisations économiques, arts et religions, passions et intérêts, figurent la réalité del'Esprit et constituent la vie même de l'absolu .« L'Esprit se répand ainsi dans l'histoire en une inépuisable multiplicité de formes où il jouit de lui-même.

Mais sontravail intensifie son activité et de nouveau il se consume.

Chaque création dans laquelle il avait trouvé sajouissance s'oppose de nouveau à lui comme une nouvelle matière qui exige d'être oeuvrée.

Ce qu'était son oeuvredevient ainsi matériau que son travail doit transformer en une oeuvre nouvelle.

» Dans cette dialectique ou ce travail du négatif, l'Esprit, tel le Phénix qui renaît de ses cendres, se dresse chaquefois plus fort et plus clair.

Il se dresse contre lui-même, consume la forme qu'il s'était donnée, pour s'élever à uneforme nouvelle, plus élevée.

De même que le Fils de Dieu fut jeté « dans le temps, soumis au jugement, mourantdans la douleur de la négativité », pour ressusciter comme « Esprit éternel, mais vivant et présent dans le monde »,de même l'Absolu doit se vouer à la finitude et à l'éphémère pour se réaliser dans sa vérité et dans sa certitude. Dès lors, ce n'est pas en vain que les individus et les peuples sont sacrifiés.

On comprend aussi que les passions. »

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