Devoir de Philosophie

Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne répond ?

Publié le 23/06/2009

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Introduction

Y a-t-il des questions auxquelles aucune science ne répond ? La question telle qu’elle nous est posée suppose qu’il y ait plusieurs sciences, et suppose donc que l’on délimite le champ des sciences. La science est définie comme un ensemble structuré de connaissances qui se rapportent à des faits obéissant à des lois, et dont la mise au point exige une systématisation et une méthode. La science a donc un contenu : des connaissances, qui sont structurées, c'est-à-dire organisées en système. Mais ces connaissances ne portent pas sur tout et n’importe quoi : l’objet de la science, ce sont les faits qui obéissent à des lois. La science est donc censée théoriser, établir, découvrir quelles sont les lois qui régissent les faits. Or, pour cela, il faut que, en amont, les faits étudiés obéissent déjà à des lois. Si notre univers physique n’obéissait pas à des lois, c'est-à-dire à des rapports nécessaires et constants entre des phénomènes naturels observés de façon répétée et qui sont énoncés sous la forme de proposition ou de règle générale non impératives, mais sans la possibilité pour l’homme de les modifier ou de s’y imposer par un acte de sa volonté. Or, ce que l’on peut d’emblée déduire de ces définitions, c'est que la science telle que nous l’avons définie ne peut prétendre apporter une réponse dans les domaines qui sont exclus de son champ d’application, à savoir les domaines où il n’y a pas de lois. Dès lors qu’un objet semble régit non par des lois mais par la liberté, ou par le hasard, la science n’aura pas droit de citer. Pourtant, on parle bien de « sciences humaines « pour désigner des matières telles que la sociologie, la philosophie, ou l’histoire : en quoi sont-elles des sciences ? Est-ce vraiment par la science, car en appliquant les méthodes d’investigation et de vérifications scientifiques que l’on peut comprendre une situation géopolitique, ou décrypter le comportement humain ? Reconnaitre les limites de la science et son incapacité à répondre à certaines questions, n'est-ce pas par là-même s’assurer de sa valeur et de la vérité des connaissances qu’elle émet dans son propre champ ?

« Le fait que l'observation et l'expérience permettent d'établir des vérités scientifiques suppose que certainesquestions sont d'emblée exclues du champ de la science, et que certains savoirs ne peuvent être scientifiques.Karl Popper détermine un critère de ce qui est scientifique et de ce qui ne l'est pas qui prend à bras le corps leproblème des sciences humaines.

Est scientifique une théorie qui est falsifiable, c'est-à-dire une théorie quipeut à un moment donnée être déclarée comme fausse. A. On voit que l'originalité de Popper c'est de prendre la possibilité du faux comme critère de ce qu'est la science,et non l'exigence du vrai.

Spontanément, nous avons tendance à penser que la science se distingue des autresdomaines en ce qu'elle parvient à établir des choses qui sont objectivement vraies, c'est-à-dire sont la véritése trouve dans les faits, et non dans l'assentiment du sujet.

C'est ce que ressent habituellement un élèvequand un de ses devoirs est noté : la note de mathématique lui semble objective, c'est-à-dire lui semblerefléter le caractère vrai ou faux des réponses qu'il a données, tandis qu'un devoir de littérature ou dephilosophie lui semble noté de façon plus subjective, selon l'assentiment du professeur, puisqu'il n'y a pas deréponse vraie, établie et vérifiable au sujet de dissertation qui lui a été soumis.

Même le corrigé est différent :le professeur de mathématique en corrigeant un devoir lui montre ce qu'il aurait fallu qu'il fasse, tandis qu'unprofesseur de littérature lui montre un exemple possible de ce qu'on aurait pu faire. B. Et justement, la théorie de Popper concernant la falsification pose de front le problème des sciences humaines,plus particulièrement de la psychanalyse et du matérialisme dialectique, théorie historique fondée par Marx.Peut-on répondre scientifique à la question de savoir pourquoi un sujet pensant agit comme il agit ? Pourquoipar exemple telle femme a décidé d'épouser tel homme, ou pourquoi tel patient développe des phobies ? lapsychanalyse prétend le faire, et prétend le faire scientifiquement, du moins dans ses premiers temps.

Or, ceque dit Popper, c'est que la psychanalyse n'est pas une science, et ne peut donc pas apporter de réponsesscientifiques aux questions qu'elle soulève parce que ses hypothèses même ne pourront être jugées fausse àaucun moment.

La psychanalyse est fondée sur une théorie : celle de l'existence de l'inconscient.

Or, cettehypothèse ne peut selon Popper être vérifiée, et ne pourra jamais être sanctionnée comme étant fausse,puisque la psychanalyse donne d'emblée réponse à toute objection qui pourrait lui être faite : toute réfutationde l'existence de l'inconscient n'est qu'une manifestation de l'inconscient qui refuse d'être mis à jour. C. Les limites des sciences III. Les sciences telles que nous les avons définies ne peuvent donc répondre aux questions qui ne relèvent pas del'observation.

Ainsi, une réponse scientifique à la question « Dieu existe-t-il ? » ne peut être donnée, puisqueDieu tel qu'il est défini dans la plupart des croyances est une substance qui n'est pas sensible ni empiriquementtestable.

Il ne peut donc y avoir de réponse scientifique aux questions métaphysiques, étant donné que lamétaphysique est par définition ce qui est par delà la physique, c'est-à-dire par delà l'expérience empirique. A. De plus, les réponses scientifiques ne peuvent concerner que des objets expérimentables, et les théoriesqu'elle donne doivent pouvoir être un jour falsifiée.

Les sciences ne peuvent donc apporter de réponse dans ledomaine de l'histoire par exemple, puisque l'histoire ne permet pas que l'on fasse des hypothèses et qu'on lesvérifie expérimentalement.

Pour déterminer par exemple quelle a été la cause de la seconde guerre mondiale, ilfaudrait faire une hypothèse, par exemple, la façon dont s'est terminée la première guerre mondiale, remonterle temps, changer l'histoire, c'est-à-dire l'issue de la première guerre mondiale, et ensuite voir si la secondeguerre mondiale a malgré tout lieu ou non.

Cela est de fait impossible.

Toute réponse, pour être scientifique,doit pouvoir être mise à l'épreuve, et doit pouvoir, un jour, par un certain type d'expérience, pouvoir se révélerfausse (ce qui ne veut pas dire qu'elle est fausse, mais que l'on peut en démontrer la fausseté). B. C.. »

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