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 La science répond-elle à UN besoin de vérité ?

Publié le 22/02/2012

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La science n'apportera qu'un type de réponse. • Les sciences ne satisfont pas notre désir de vérité unitaire : non seulement les sciences n'apportent pas une authentique, stable et totale satisfaction à l'homme souffrant et désirant, s'interrogeant sur sa mort et sur sa destinée, sur le sens de sa vie, mais elles nous laissent devant un champ théorique éparpillé, fragmenté, décevant, malgré un effort de communication que nul ne peut nier. Que faire de cette science en morceaux, de cette fragmentation du champ des savoirs ?

« Or, que se passe-t-il, avec cette mathématisation ? Les sciences désormais font abstraction du sujet et de tout cequi appartient à l'esprit et à la subjectivité.

Dès lors, ce qui va primer, c'est l'idée d'une nature mécanique etmathématique.

Ainsi se construisent les sciences, par mathématisation et mécanisme.Mais comment cette mathématisation pourrait-elle, en profondeur, satisfaire notre désir profond et total de vérité ?Certes, nous désirons un vrai stable, des relations permanentes entre les phénomènes.

Mais, en même temps, nefaut-il pas que l'homme subjectif soit satisfait ? Car nous sommes aussi des existants, enracinés dans unesubjectivité.

Si la vérité se déploie dans la sphère de l'objectif et du mathématique, ne doit-elle pas aussi sedéployer dans le champ de l'existentiel, dans les profondeurs de notre subjectivité ? Oui, la subjectivité est aussi lavérité.

Le vrai, pour nous, ce n'est pas seulement un système mathématique et logique, un ensemble de déductionsformelles, mais le fruit d'un itinéraire existentiel.

Comment donc notre désir de vérité pourrait-il être entièrementsatisfait par des sciences purement objectives et mathématiques ? La vérité, comme le montrait Kierkegaard, se vit et s'éprouve.

Ce qui compte, c'est aussi le sens de mon destin dans lemonde, que les sciences n'explicitent pas.

Elles ne satisfont pas notre désirde vérité concrète, subjective, anthropologique en quelque sorte.Ainsi les sciences ne peuvent à elles seules satisfaire notre désir de vérité.L'émotion de l'amour, comme celle de la poésie, de la foi, du rêve, représenteautant de formes du savoir, qui peuvent me satisfaire et apporter uneréponse à mon désir de vérité.

Ici, ce qui s'affirme, c'est un réel non objectif,une « vérité-subjectivité » contenant une certaine réponse à nos exigences.L'homme ne dispose-t-il pas d'autres clartés que celles des sciences pourapporter satisfaction à un désir de vérité ? La connaissance objective n'estpas la seule.

Le savoir affectif et subjectif lui aussi constitue une réponse ànos interrogations, à notre désir de constituer un type de vérité.

Ne forme-t-il pas une approche mieux adaptée à nos désirs que la vérité bien provisoireque nous communiquent les sciences, avec l'évolution incessante des théories? La clarté scientifique peut paraître finalement bien éphémère.D'où une nouvelle formulation de l'idée de vérité.

Tout à l'heure, la vérité étaitobjective.

Maintenant elle relève aussi d'une autre approche.

La scienceapporte une réponse provisoire au désir d'objectivité, non point au coeur et àl'affectivité, à la demande de vérité subjective.

Un système d'équations et delois m'apporte la maîtrise du monde, non point nécessairement la réponse àmes angoisses existentielles : je suis un individu souffrant, vivant, mourant.Comment donner un sens à ce destin ? La science n'apportera qu'un type de réponse.• Les sciences ne satisfont pas notre désir de vérité unitaire : non seulement les sciences n'apportent pas uneauthentique, stable et totale satisfaction à l'homme souffrant et désirant, s'interrogeant sur sa mort et sur sadestinée, sur le sens de sa vie, mais elles nous laissent devant un champ théorique éparpillé, fragmenté, décevant,malgré un effort de communication que nul ne peut nier.

Que faire de cette science en morceaux, de cettefragmentation du champ des savoirs ?Les sciences sont aujourd'hui isolées et fragmentaires.

Il n'est plus de savants, mais des spécialistes.

Le physicienne connaît qu'une parcelle du domaine de la physique elle-même.

La mathématique est éclatée.

Toutes les sciencessont disloquées en mille morceaux et mille connaissances parcellaires.

Tous les savoirs sont aujourd'hui comme desprisons.

Comment se contenter de cette juxtaposition de sciences et de cette poussière de savoirs ? Oui, tout estséparé, atomisé, brisé et, ainsi, notre désir de vérité unitaire se trouve entièrement frustré par l'état des sciencescontemporaines.

Quand chaque science est séparée des autres, quand physique et biologie ne communiquent plusque très péniblement, quand la physique elle-même se trouve brisée entre microphysique, macrophysique, etc., alorsles sciences nous déçoivent et déçoivent notre désir d'une vérité unifiée.

Les sciences s'émiettent.

C'est le travaildu deuil contemporain ! Tout se pulvérise et se brise, malgré certains articles pluridisciplinaires.

D'où une «atomisation généralisée » (E.

Morin) où l'homme ne se reconnaît plus, où le désir du vrai se trouve lui aussi barré,arrêté, sans pouvoir et sans espoir.

Quand les sciences se disloquent, comment les hommes ne ressentiraient-ils pasprofondément la nécessité d'autre chose ? Quand les sciences souffrent d'insuffisance et de mutilation, il faut que laphilosophie apporte satisfaction au désir de vérité unitaire de l'homme.

N'est-ce point ce qu'Auguste Comte lui-même avait saisi ? Le but du philosophe est d'unifier les sciences, d'en construire une synthèse, de faire apparaîtreles liaisons entre elles.

Le philosophe est le spécialiste de l'unité.

En effet, le danger qui guette les sciences estl'éclatement des disciplines.

Elles ne satisfont pas ce désir de vérité unitaire que le philosophe prendra en charge.En somme, les sciences, en elles-mêmes disjointes et séparées, représentent la nuit de la connaissance car ellessont atomisées : elles ignorent la communication du savoir, malgré les tentatives disciplinaires menées de diverscôtés. • Conclusion : refoulant non seulement la subjectivité, mais aussi l'unité, les sciences ne sauraient apporter satisfaction à notre désir de vérité.

Il faut que d'autres disciplines se joignent aux sciences pour que cettesatisfaction soit possible.. »

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