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Y a-t-il des règles de l'art ?

Publié le 04/01/2005

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Certes, nous savons que la règle distingue nature et culture, que l'homme est cet être pétri de règles et que partout les processus culturels se distinguent par l'action de règles imprimant leur structure précise et rigoureuse aux données. Toutefois, dans le domaine de l'art, le sentiment et l'inspiration jouent un tel rôle qu'il est permis de se demander - et ce contre toute une tradition artistique - s'il existe bel et bien des règles de l'art. Prenons l'exemple de l'art de l'acteur, qui crée un rôle et s'identifie à Bérénice ou Othello. Ce qui peut lui arriver de mieux, n'est-ce point de se fier à son intuition et à son inspiration ? Ne doit-il pas d'abord être pris complètement par son rôle ? Alors il se met à vivre involontairement son personnage et ce, sans même savoir ce qu'il ressent. Pense-t-il ce qu'il fait ? Nullement. Il est guidé, non point par des formules prescrivant ce qui doit être, par des règles, mais par son intuition. Ainsi il a besoin d'inspiration pour créer son personnage.

•    Ce sujet doit vous faire réfléchir sur la création artistique : Y a-t-il des règles à la base de la création artistique ? Si oui, quelles sont-elles ? Si non, comment l'art naît-il ? • Le résultat de l'art est l'oeuvre : est-elle le résultat de la pure spontanéité ? de l'inspiration ? l'oeuvre d'un génie ? •    Pensez par exemple aux définitions de l'artiste que donnent Platon, Aristote, Kant. •    C'est un sujet plutôt difficile : sa formulation allusive demande de solides connaissances philosophiques pour le traiter.

« ambiguïté ait permis la réconciliation de l'art et du beau opérée par l'esthétique classique), l'esthétique classiqueconsidère le beau comme une réalité qui existe par soi.

Le beau existe et une fleur ou une oeuvre d'art sont bellesparce que la beauté est présente en elles.

Elles ne sont pas belles pour nous mais en elles-mêmes.

Elles ne sont pasbelles parce que nous les trouvons belles; nous les trouvons belles parce qu'elles sont belles.

Quelles sont alors lespropriétés de ce qui est beau? Là encore la conception platonicienne de la beauté inspire la réponse à cettequestion. 1) La perfection .

Ce qui est beau est ce à quoi il ne manque rien.

Rien de ce qui appartient à sa nature ne lui fait défaut.

De même qu'un cheval avec des oreilles d'âne n'est pas beau, de même une oeuvre inachevée n'est pasbelle.

On n'aurait jamais exposé à l'époque des esquisses. 2) L'ordre et l'harmonie .

En effet qu'est-ce qu'un objet parfait ? C'est un objet, qui, étant complet, forme un tout.

Il est l'unité d'une diversité d'éléments.

Mais, pour que cette diversité ne soit pas une pure juxtaposition, il faut unprincipe d'ordre qui harmonise les éléments, substitue à la juxtaposition d'éléments sans lien ni rapport uneinterdépendance de ces mêmes éléments.

« Le beau ne consiste que dans l'ordre c'est à dire dans l'arrangement et la proportion », écrit Bossuet .

Tout ce qui est disloqué, désordonné, démesuré est laid.

Il s'agit alors de trouver la juste mesure, les rapports adéquats, les beaux rapports.

D'où les travaux mathématiques des artistes de laRenaissance recherchant la proportion idéale qu'ils ont cru trouver dans le nombre d'or, déjà utilisé par les grecs(Parthénon). 3) La simplicité .

Ce qui est parfait et l'harmonieux ne peut qu'être simple.

Tout ce qui a l'apparence de la complexité est laid.

La complexité ne doit pas se voir, rien ne doit voiler l'unité.

L'esthétique classique se caractérise par sonrejet de l'ornementation, de la parure, des entrelacs, préférant la ligne droite. 4) L'immobilité et la sérénité .

Représenter le mouvement c'est introduire le désordre. 5) La clarté .

Est beau ce qui est clair, se voit bien, à l'oeil et à l'esprit.

Est laid tout ce qui empêche de voir.

Tout ce que l'on perçoit mal (confusion des sons, des couleurs, des formes) est laid.

les règles de l'harmonie musicale,particulièrement du contrepoint, donnent les moyen d'éviter le pire, la cacophonie.

En peinture, il est recommandéd'utiliser des couleurs lumineuses.

Sont belles les oeuvres claires et distinctes. 6) Conséquence, est beau ce qui est vrai , ce qui rend visible.

« Rien n'est beau que le vrai, le vrai seul est aimable.

Il doit régner partout et même dans la fable » ( Boileau , « Art Poétique » ). Transition Si les règles sont l'itinéraire du génie, ne faut-il pas réunifier spontanéité et ordre, inspiration et méthode, intuitionet normes ? C.

Règles et spontanéité existent et s'unifient dans l'art Il existe des règles très strictes informant l'art, mais elles se mêlent et s'unifient avec l'inspiration, la spontanéitéinconsciente et la part du rêve.

L'artiste n'est pas un simple artisan : il met en forme le désordre de son imaginaireau moyen de règles précises.

L'oeuvre d'art désigne, en effet, un ensemble organisé de signes et de matériauxstructuré par un esprit créateur muni de règles.

La règle, la norme, la convention sont liées à des méthodes issuesde la raison, méthodes dont nul ne saurait nier l'importance.

Il faut toujours avoir un chemin rationnel à suivre pouragir efficacement sur la spontanéité.

Règles et spontanéité s'unissent au sein de la méthode, voie privilégiée dans ladécouverte et la création de toutes choses.

L'homme est cet être qui met en ordre l'inexprimable, qui refuse deprocéder au hasard.

La règle signifie que des procédés rationnels organisent la sensibilité.Rien d'étonnant en cette synthèse : l'homme agit selon des règles et des normes.

La règle soutient et construit laspontanéité. 3) Conclusion Spontanéité ou invention rationnelle, qu'est-ce qui constitue la voie de la création artistique ? Lune et l'autre sont àl'oeuvre car il existe des règles de l'art, qu'il s'agisse de la création du beau ou bien des procédés visant un résultatpratique. a.

Principe et exemple. »

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