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Y a-t-il des valeurs universelles ?

Publié le 05/08/2005

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Et, autre problème, chaque individu ne peut-il pas prendre des valeurs relatives, non fondées en raison pour des valeurs universelles? b) Les valeurs morales ne sont universelles que si tout le monde ressent une certaine mauvaise conscience en les éprouvant. Rousseau, par exemple, pense que le méchant est moral et qu'il est puni par sa mauvaise conscience. Il fait du remord la preuve de l'existence de la conscience en chacun de nous. Seulement, cette conscience est étouffée par l'opinion, les préjugés de la société. Mais, on a vu plus haut la critique du remords par Montaigne. c) Toute la difficulté consiste à penser une sorte de plus petit commun dénominateur dans la diversité des valeurs morales. Faut-il renoncer, sous prétexte qu'elle ne serait pas naturelle, à l'universalité de la morale? Conclusion: Ce que l'on prend pour des valeurs morales universelles peuvent s'avérer être des valeurs subjectives, issues par exemple de mon environnement familial. Peut-être que les valeurs morales n'ont pas en elle-même l'universalité qu'on leur prête.

Analyse du sujet:  

  • Le sujet pose une question cruciale de la philosophie morale, à savoir que ce que nous concevons comme des principes universels ne sont peut être que des croyances subjectives, croyances dont nous présumons qu'elles sont ou doivent être admises par tous.
  • Les valeurs morales sont, en effet, des principes censés guider nos actions et qui permettent de juger une action comme immorale ou au contraire morale. Or, ce jugement sur nos propres actions suivant des critères de valeurs, se portent également sur les actions d'autrui. Si ces critères sont relatifs alors il se peut que ces jugements soient injustes.
  • Cependant, le terme "relatives" nous conduit à nous demander envers quoi les valeurs seraient susceptibles d'être relatives:

 ■ Relatives à l'individu: chaque individu a ses propres valeurs et aucune en droit ne peut l'emporter sur une autre, de sorte que la morale est une enfermement individuel dans ses propres valeurs et ne peut plus fournir une norme pour l'action.  ■ Relatives à une société: Ce qui est considéré comme moral du point de vue d'un peuple peut être immoral dans un autre. Les valeurs morales sont le fruit d'une civilisation et d'une époque. Les valeurs de la démocratie, par exemple, sont-elles ou doivent-elles être partagées par tous? Ce relativisme maintient le rôle de la morale en tant que norme de comportements mais il dévoile également une morale instrumentalisée, au service d'un ordre social. La morale n'a-t-elle pas vocation à être plus que cela?

  • Kant sera, sur ce sujet, un auteur incontournable car il est considéré comme le fondateur de la conception morale moderne universaliste. Au cours de la dissertation il faudra rappeler ces grands principes sans pour autant lui donner le dernier mot.

   Problématisation:    Si les valeurs morales sont relatives, alors la force de la morale sur les actions humaines sont indépendantes d'une vérité objective. Il faut nous demander dans ce sujet si la tendance naturelle de l'individu à universaliser ses propres valeurs morales est légitime. D'un autre côté, si les valeurs morales sont reconnues comme relatives pourquoi les appliquerai-je? Qu'est-ce qui m'empêche alors de commettre de mauvaises actions? Il semble qu'il y ait deux abus possibles à éviter et qui ne peuvent l'être qu'à condition que les valeurs morales soient justifiées rationnellement dans leur universalité.

 

 

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