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Y a-t-il un droit à l'erreur ?

Publié le 07/01/2006

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droit
Dans le dernier cas, peut-on encore parler d'un droit au sens strict (ce que l'on peut faire sans être fautif)?   Problématique : On admet que « l'erreur est humaine », c'est-à-dire que se tromper n'est pas une faute : l'homme de par sa nature est faillible. Cependant, est-ce pour autant que toute erreur est excusable ? Nous tenons aussi les hommes pour responsables de leurs actes, nous les louons ou les blâmons pour ce qu'ils font ou refusent de faire. Or comment de tels jugements pourrait-ils être possibles si à chaque instant chacun peut invoquer son droit à l'erreur ? Par conséquent, y a-t-il un droit à l'erreur (se tromper n'est pas une faute) ou bien n'est-ce là qu'un alibi pour amoindrir nos responsabilités ?   1-      Il y a un droit à l'erreur   a)      Qu'est-ce que l'erreur ? L'erreur désigne le fait de se tromper, de manquer le vrai. En ce sens, elle n'est pas négation du vrai (comme le faux) mais est privation : je me trompe parce que j'ai manqué le vrai et non parce que je le nie (tel un menteur). Ainsi Descartes fait remarquer que l'erreur repose sur une disproportion entre la volonté et l'entendement : celle-ci étant infinie, elle peut se porter au-delà de ce que l'entendement nous propose, et c'est ainsi que nous pouvons vouloir des choses qui ne sont pas claires et distinctes.

Remarque sur l’intitulé du sujet :

 

·         « Y a-t-il « indique qu’il faut s’interroger sur une existence sur quelque chose qui est. Or, ce quelque chose = « droit à l’erreur «.

·         Mais qu’est-ce qu’un droit ? Le droit est ce qui permet, ce qui rend licite quelque chose. Donc, sommes-nous autorisés à nous tromper ?

·         A priori, nous le sommes car comme on le dit « errare humanum est «, l’erreur est humaine.

·         Cependant, on indique donc que nous ne sommes pas coupables de nos erreurs. Si tel est le cas, il n’y a plus de justice possible : chacun peut à la suite d’un crime se retrancher derrière l’idée selon laquelle « tout le monde peut se tromper «.

·         Le problème tient donc à ce que le droit à l’erreur ne nous dispense pas de bien faire et donc de ne pas nous tromper.

·         Dès lors quel sens donner au terme « droit à l’erreur « si nous sommes obligés d’en commettre le moins possible ?

·         Finalement, le mot « droit « renvoie-t-il à ce qui est permis ou ce qui est possible, c’est-à-dire réalisable sans pour autant être licite ? Dans le dernier cas, peut-on encore parler d’un droit au sens strict (ce que l’on peut faire sans être fautif)?

 

Problématique : On admet que « l’erreur est humaine «, c’est-à-dire que se tromper n’est pas une faute : l’homme de par sa nature est faillible. Cependant, est-ce pour autant que toute erreur est excusable ? Nous tenons aussi les hommes pour responsables de leurs actes, nous les louons ou les blâmons pour ce qu’ils font ou refusent de faire. Or comment de tels jugements pourrait-ils être possibles si à chaque instant chacun peut invoquer son droit à l’erreur ? Par conséquent, y a-t-il un droit à l’erreur (se tromper n’est pas une faute) ou bien n’est-ce là qu’un alibi pour amoindrir nos responsabilités ?

droit

« d'un devoir pour celui qui est en quête du bien et du vrai : on ne peut légitimement ni éluder ni contourner une telleobligation sans devenir fautif.

Exemple : avant de voyager dans un pays inconnu, il est bien évident que si jem'égare faute d'avoir emmené avec moi une carte ou un guide, je suis seul responsable de ma perte.

Il n'y a doncpas de droit à l'erreur qu'au sens où l'ignorance serait permise ; or, ce n'est pas le cas : on attend de nous le plussouvent que l'on fasse le nécessaire pour bien conduire sa raison afin d'éviter l'erreur. b) Il y a une ignorance coupable Si l'erreur était une fatalité, il est bien évident que nul ne pourrait être tenu pour responsable de ses erreurs. Or, l'erreur bien que possible n'est pas tout à fait innocente : là où nous pouvons savoir, nous devons savoir pour agir avec discernement .

Autrement dit, la négligence est une faute et l'erreur qui s'ensuit n'est pas excusable.

: si les circonstances sont telles qu'elles permettent de ne pas se tromper, je n'ai pas le droit à l'erreur . A contrario , ces même circonstances peuvent faire que mon erreur sera pardonnable.

Exemple : Œdipe ne pouvait pas savoir et son erreur est donc excusable.

Conséquence : l'erreur n'est pas un droit mais un cas particulier qui vient de ce qu'il est impossible de prendre connaissance de certaines choses. Pour Aristote, nul ne peut être blâmé s'il a agit par contrainte ou par ignorance.

Toutefois, personne, à moins d'être fou, ne saurait ignorer toutes les circonstances à la fois.

Ainsi, le seul droit à l'erreur est celui où celle-ci estinévitable : là où je peux éviter de me tromper, je le dois.

Aussi dire qu'il y a un droit à l'erreur n'est pas rendre l'ignorance licite mais bien tolérer des exceptions au devoir d'éclairer son jugement .

Il s'agit plus de clémence ou de tolérance que d'un droit en tant que tel : on ne saurait légitimer l'inconscience ou la négligence.

Transition :· Nous venons de voir qu'il n'y a pas de droit à l'erreur au sens où elle-ci serait légitime : je ne peux pas me tromper sans être fautif.

Néanmoins je peux ignorer des choses que les circonstances ne me permettent pas deconnaître.· Derrière l'expression « droit à l'erreur », nous voulons donc dire qu'il est permis de se tromper, mais non au sens juridique du terme (est permis ce qui ne tombe sous le coup d'aucune sanction) ; permis signifie tolérable : dans l'absolu, nous sommes tenus de ne pas nous tromper ; ce n'est qu'en tenant compte du contexte de l'erreurque l'on peut déterminer si le sujet avait ou non le droit à l'erreur, avait la possibilité ou non de l'éviter.· Ainsi il y aurait un droit à l'erreur au sens où aucun interdit ne saurait faire que le risque d'erreur soit nul . Finalement, le droit est ici descriptif et non normatif : il rend compte de ce que la condition humaine est en effet.

Il faut donc maintenant rappeler ce qu'est l'erreur indépendamment de toute considération morales.

3- « AVOIR DROIT À L 'ERREUR » : DESCRIPTION DE LA CONDITION HUMAINE Si l'homme peut se tromper, c'est parce qu'il n'agit pas à l'instinct : ainsi l'animal n'a pas, par essence, droit à l'erreur : il agit mécaniquement, sans conscience.

Autrement dit, les actons humaines étant finalisée, elles autorisent l'erreur. Parce que l'homme est le seul être à travailler et à devoir apprendre , il a droit à l'erreur : le droit est ici la marque d'une essence.

En effet, Marx remarque dans le livre I du Captial , que les actions humaines et animales ont en commun de produire des choses ; cependant, seul l'homme travaille.

Exemple : comparons la toile d'araignée autissage : il y a une certaine ressemblance, mais, là où l'araignée pourra produire 10 ou 100 fois la même toile, un tisserand, non seulement ne fera jamais deux fois le même objet, mais surtout, pourra se tromper dans sa tâche. Finalement, indépendamment de la question de savoir si nous devons être tenu pour responsable ou non de nos erreurs, il faut reconnaître que c'est parce que nos actions se déroulent selon un agencement de moyens en vue de fins, et non suivant un enchaînement mécanique de causes et d'effets, que nous avons droit àl'erreur .

Si ce droit nous était ôté nous serions, pour paraphraser Aristote désignant l'homme hors de la cité, ou bien des dieux, (les êtres divins étant omniscients ne se trompent pas) ou bien des êtres dégradés (des bêtesagissant à l'instinct).. »

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