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Y a-t-il un droit au travail ?

Publié le 09/01/2006

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En réalité, l'ouvrier se perd lui-même dan le processus de production. « Plus il crée de marchandises, plus l'ouvrier devient lui-même une marchandise vile. La dévalorisation des hommes augmente en raison de la valorisation directe des objets. Le travail ne produit pas seulement des marchandises, il se produit lui-même et il produit l'ouvrier comme des marchandises dans la mesure même où il produit des marchandises en général. » L'ouvrier se perd comme homme et devient chose dans l'acte économique de production. Cette aliénation se présente sous un double aspect, que Marx caractérise brièvement comme suit : « 1. Le rapport entre l'ouvrier et les produits du travail comme objet étranger et comme objet qui le domine. Ce rapport est en même temps son lien avec le monde environnant sensible, avec les objets de la nature, monde sensible hostile à l'ouvrier. 2. Le rapport du travail avec l'acte de production à l'intérieur du travail.

Pourquoi le travail intervient-il dans le domaine du droit ? N'est-il pas indépendant du droit ? La question du droit au travail se pose à partir du moment où on définit des choses élémentaires comme les droits de l'homme. Historiquement le droit au travail n'est d'ailleurs venu qu'après, et Tocqueville en tant que député a participé dans les années 1850 à un débat autour de l'admission d'un tel droit (voir Les droits de l'homme, un recueil de textes édité par F. Worms). Si un homme ne travaille pas, peut-il revendiquer un droit au travail ? Il y a là une opposition entre le plan du droit, s'il y a bien un droit au travail, et le plan des faits, à savoir une réalité économique où il n'est pas évident qu'il y ait du travail pour tous : cette opposition-là n'a pas lieu pour les droits de l'homme (on ne peut pas dire à quelqu'un qui veut s'exprimer : "il n'y a pas de place pour ton expression"). D'où ce droit peut-il venir ? Il y a la question de la subsistance : si chacun a droit à, comme le dit la constitution américaine,"la poursuite du bonheur", alors chacun a le droit d'un minimum pour subsister : d'où le tiendra- t-il ? De son travail — donc il a nécessairement droit à un travail. Mais en même temps, si on assure à chacun une subsistance par l'État Providence, par exemple dans l'idée nouvelle (en France) de "revenu d'existence" ou d'"impôt négatif", alors ce droit est assuré sans parler de droit au travail.

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« La main, organe doué d'expressivité.

Pensez aussi au caractère éminemment individuel de la main :empreintes digitales, graphologie, lignes de la main, expressivité de la main du musicien, etc.A la différence de l'animal, l'homme crée les moyens de son travail : les outils.

L'outil est une sorte deruse de la raison, qui se détourne provisoirement du but à atteindre, pour construire un moyen d'actionefficace : fabriquer un marteau, c'est différer d'enfoncer le clou...

pour l'enfoncer plus facilement.

Marx arepris à son compte la définition de Franklin : l'homme, écrit-il, est un toolmaking animal, un « animalfabricateur d'outils » (Le Capital, 1867).

On dit souvent, dans le même sens, que l'homo sapiens estd'abord un homo faber. «Le travail est de prime abord un acte qui se passe entre l'homme et lanature.

L'homme y joue lui-même vis-à-vis de la nature le rôle d'unepuissance naturelle.

Les forces dont son corps est doué, bras et jambes,tête et mains, il les met en mouvement, afin de s'assimiler des matières enleur donnant une forme utile à sa vie.

En même temps qu'il agit par cemouvement sur la nature extérieure et la modifie, il modifie sa propre nature,et développe les facultés qui y sommeillent.

Nous ne nous arrêterons pas àcet état primordial du travail, où il n'a pas encore dépouillé son modepurement instinctif.

Notre point de départ c'est le travail sous une forme quiappartient exclusivement à l'homme.

Une araignée fait des opérations quiressemblent à celles du tisserand, et l'abeille confond par la structure de sescellules de cire l'habileté de plus d'un architecte.

Mais ce qui distingue dèsl'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il aconstruit la cellule dans sa tête avant de la construire dans sa ruche.

Lerésultat auquel le travail aboutit, préexiste idéalement dans l'imagination dutravailleur.

Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dansles matières naturelles ; il y réalise du même coup son propre but dont il aconscience, qui détermine comme loi son mode d'action, et auquel il doitsubordonner sa volonté.

Et cette subordination n'est pas momentanée.L'oeuvre exige pendant toute sa durée, outre l'effort des organes quiagissent, une attention soutenue, laquelle ne peut elle-même résulter qued'une tension constante de la volonté.

Elle l'exige d'autant plus que, par sonobjet et son mode d'exécution, le travail entraîne moins le travailleur, qu'il sefait moins sentir à lui, comme le libre jeu de ses forces corporelles etintellectuelles ; en un mot qu'il est moins attrayant.

» Marx , « Le Capital »,I, 3 ième section, chapitre 7. Les premières lignes du texte soulignent le caractère formateur du travailpour l'humanité.

En produisant ses conditions de vie, l'homme se produit lui-même, il devient véritablement humain. Marx définit ensuite le travail, en le comparant à l'activité animale.

Si le travail humain s'en distingue, ce n'est pas par la qualité du produit (les cellules de l'abeilles sont parfaites) mais parla nature de l'activité elle-même.

Le travail est ne transformation consciente de la nature.Autrement dit travailler suppose l'existence préalable d'un projet à réaliser.

Il en résultepremièrement que le produit du travail est l'extériorisation ou l'objectivation d'une intentionhumaine ; deuxièmement que c'est une intention qui impose au travailleur les gestes à accompliret les techniques à utiliser. L'existence d'un projet contraint le travailleur.

Il n'agit pas au hasard maispour réaliser ce qu'il a dans la tête.

Ses forces intellectuelles et corporellesne sont pas mises en oeuvre librement, mais dans un but déterminé.

C'est ence sens que le travail n'est pas « attrayant ».

Et parce qu'il n'est pas attrayant et aussi parce qu'il prend du temps, le travail implique un effort dela volonté. J'ai le droit de «gagner ma vie»L'activité laborieuse est indispensable pour vivre.

A quelques exceptions près, l'homme doit travailler poursatisfaire ses besoins vitaux.

Le travail est donc, au moins, un droit indirect dans la mesure où nul ne peutcontester le droit à une vie d'homme libre que seul permet le travail. Le travail fait partie des «droits de l'homme»La «Déclaration universelle des droits de l'homme» de 1948 précise que le travail est un droit, c'est-à-dire quechacun doit pouvoir exercer une activité rémunératrice parce que, comme le précise l'article 25, «toutepersonne a droit à un niveau de vie suffisant pour assurer sa santé, son bien-être et ceux de sa famille».

Deplus, la propriété est un «droit inviolable et sacré» et elle est le fruit normal du travail.. »

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