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Y a-t-il un « état de nature » ?

Publié le 09/11/2009

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Par rapport à la nature, qui renvoie étymologiquement à l'innéité (natura de natus, nascor), à ce qui engendre et au produit de la création, la culture se réfère à un modèle agraire (colo signifie cultiver, défricher la terre). Ainsi, le modèle de toute culture est l'agriculture dans la mesure où la terre peut porter des moissons, mais à la condition qu'un travail (fait social) soit produit. Nous essaierons de montrer que le couple de la nature et de la culture, ne doit plus constituer un problème.

Le problème est ici comparable à celui que posait autrefois le couple Sensation et Perception. On sait que la sensation n'existe que comme abstraction commode pour des recherches expérimentales. Il doit en être de même du couple Nature et Culture, puisque l'on ne peut qu'arbitrairement isoler la nature de la culture, ou réduire la culture jusqu'à trouver la substance sans mélange qui serait la nature. Il ne semble pas qu'existe une entité qui constituerait la nature originelle de l'homme, mais des interactions immédiates entre d'une part le physiologique et le génétique, et d'autre part le social.

1 — L'illusion mythique de l'état de nature : le bon sauvage.

Rousseau, dans le « Discours sur l'Inégalité « présente le tableau suivant de l'homme naturel :

— ses besoins se satisfont aisément et simplement ;

— il acquiert par l'imitation des animaux la multitude de leurs instincts et peut ainsi les surpasser ;

— il a un tempérament robuste, inaltérable ;

— il utilise son corps comme outil et machine ;

— il sait s'imposer aux animaux féroces, mais n'est cependant pas violent (ceci à la différence de la théorie de Hobbes) ;

— il ne souffre d'aucun des maux qui accablent les civilisés... Mais il est solitaire, nu, sans pensées ni langage, il n'invente que par hasard et ne peut transmettre ses inventions. Pour Rousseau, c'est l'idéal de la coïncidence métaphysique avec soi, et Derrida analyse complaisamment cet aspect dans la deuxième partie de « De la grammatologie «.

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