Devoir de Philosophie

Y a-t-il un fondement moral aux circonstances atténuantes ?

Publié le 27/02/2008

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Constant, la règle morale doit être subordonnée à la considération des conséquences de son application. Pour Kant, la véracité (l?intention de dire la vérité) est un devoir en soi. Toute exception met la règle de véracité en contradiction avec elle-même, c?est-à-dire nie sa valeur de règle. J. P. Sartre présente un autre exemple de conflit moral, celui d?un jeune homme partagé entre le devoir patriotique, qui lui commande d?abandonner la France occupée pour rejoindre les Forces Françaises libres, et le devoir filial, en vertu duquel il doit rester auprès de sa mère et l?aider à vivre (cf. L?existentialisme est un humanisme). Il y a la possibilité pour l?homme d?enfreindre une interdiction, s?il pense que son penchant, lors d?une situation, est plus honorable.      d. Dans la mesure où l?homme est piégé dans un cadre qui le dépasse, il lui est difficile de présenter à lui seul un fondement moral aux circonstances atténuantes.

« KANT : le devoir comme impératif catégorique Selon Kant , la volonté n'obéit pas toujours naturellement à la raison.

Dans ce cas la raison exerce une contrainte sur la volonté.

Cette contraintes'appelle un impératif.

Les impératifs sont de deux sortes :— les impératifs hypothétiques expriment la nécessité pratique de certainesactions considérées non en elles-mêmes mais pour leurs résultats, c'est-à-dire comme des moyens subordonnés à une fin (par exemple, je dois prendrece médicament pour guérir, si je veux guérir).

Les impératifs hypothétiques serattachent à la prudence et visent le bonheur de l'individu ;— les impératifs catégoriques, en revanche, commandent les actions non pourleurs résultats, mais pour elles-mêmes.

Ils ordonnent sans condition et sontd'une évidence immédiate : dès qu'ils sont aperçus, la volonté sait qu'elle doits'y soumettre.

En outre, étant indépendants de toute fin, les impératifscatégoriques s'imposeront à n'importe quelle volonté particulière.

Ils secaractérisent donc par leur universalité.

C'est pourquoi il n'y a au fond qu'unseul impératif catégorique d'où tous les impératifs du devoir peuvent êtredérivés et que Kant énonce ainsi : « Agis uniquement d'après la maxime qui fait que tu peux vouloir en même temps qu'elle devienne une loi universelle ».De cette formule, Kant en déduit trois autres : • « Agis comme si la maxime de ton action devait être érigée par ta volontéen loi universelle de la nature.

» • « Agis de telle sorte que tu traites l'humanité, aussi bien dans ta personne que dans la personne de tout autre,toujours en même temps comme une fin, et jamais simplement comme un moyen.

»• « Agis toujours de telle sorte que tu puisses te considérer comme législateur et comme sujet dans un règne desfins rendu possible par la liberté de la volonté.

» c.

Le devoir concerne la volonté, la conscience morale.

En ce sens, ce que je dois faire implique que je puisse nepas le faire.

Kant se verra être critiqué par B.

constant sur le mensonge.

Faut-il se soumettre sans conditions àl'interdiction de mentir et dire à un meurtrier qui poursuit un de nos amis qu'il s'est réfugié dans une maison voisine ?Pour B.

Constant, la règle morale doit être subordonnée à la considération des conséquences de son application.Pour Kant, la véracité (l'intention de dire la vérité) est un devoir en soi.

Toute exception met la règle de véracité encontradiction avec elle-même, c'est-à-dire nie sa valeur de règle.

J.

P.

Sartre présente un autre exemple de conflit moral, celui d'un jeune homme partagé entre le devoir patriotique, qui luicommande d'abandonner la France occupée pour rejoindre les ForcesFrançaises libres, et le devoir filial, en vertu duquel il doit rester auprès de samère et l'aider à vivre (cf.

L'existentialisme est un humanisme ).

Il y a la possibilité pour l'homme d'enfreindre une interdiction, s'il pense que sonpenchant, lors d'une situation, est plus honorable.

Le conflit entre deux devoirs.

Qu'il soit facile de savoir où est son devoir n'exclut pas toujours la nécessité de la délibération.Des situations peuvent, en effet, se présenter où le sujet voit s'opposer deux règles.

Sartre , dans « L'existentialisme est un humanisme » cite le cas d'un jeune homme qui doit choisir entre le devoir patriotique qui lui commande de partir en Angleterre et s'engager dans les Forces Françaises Libres , et le devoir filial qui lui commande de rester auprès de sa mère souffrante et l'aider à vivre.

Ce jeune homme peut se dire que sa mère ne vit que par lui et que son départ, etpeut-être sa mort, la plongerait dans le désespoir ; Il peut aussi se rendre compte que partir etcombattre est un acte ambigu qui pourrait ne servir à rien si, par exemple, passant par l'Espagne, ilrestait bloqué dans un camp espagnol.

Suite à une telle délibération, il choisirait de rester auprèsde sa mère.

Mais les devoirs fondamentaux exigés par la situation sont probablement qu'il devraitaccomplir et son devoir filial et son devoir patriotique.

Entre ces deux impératifs, il n'y a pasd'incohérence de nature.

Le conflit vient de ce que, les choses étant ce qu'elles sont, il n'y a pasmoyen de faire les deux actions en même temps.

Autrement dit, s'il reste auprès de sa mère, le jeune homme ne peut pas dire qu'il se trompait enpensant que s'engager dans les Forces Françaises Libres était une chose qu'il devait faire.

Il peut même continuer à penser cela rétrospectivement et, partant, avoir des regrets.Suivre un des devoirs, dans un conflit moral, n'entraîne pas que l'autre devoir n'a aucune pertinence.

d.

Dans la mesure où l'homme est piégé dans un cadre qui le dépasse, il lui est difficile de présenter à lui seul unfondement moral aux circonstances atténuantes.

En effet, lorsque le social a une emprise sur chaque individu, il enressort que le domaine du sentiment peut s'imposer sur celui de la raison.

Le sociologue E.

Durkheim montrera, dansses Règles de la méthode sociologique (chap.

4), comment celui qui a commis un délit se trouve jugé par la somme des individus intimement affectés par cet acte.

Par exemple, un homme commet un homicide ; celui-ci parviendrapar son crime à affecter tous les individus.

Ces individus, dès lors, s'uniront ensemble afin de réajuster le droit pénal,et pour que la peine soit proportionnelle au crime commis.

Mais il apparaît que cette peine sera plus proportionnelle àl'intensité de la douleur des individus, qu'à une réflexion raisonnable sur le droit.

Ainsi pour Durkheim, la collectivité. »

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