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Y a-t-il un sujet de l'histoire ?

Publié le 20/07/2006

Extrait du document

histoire

 

Le terme « sujet « est polysémique. Il s’agit d’une part de la matière sur laquelle on parle, on écrit, on compose. On dira à ce titre d’un livre que son « sujet « nous intéresse. Mais par sujet, on entend également l’être vivant que l'on soumet à des observations, comme lorsqu’on parle du sujet d’une expérience. Enfin, un sujet est un individu conscient, pensant, capable de se saisir lui-même aussi bien que les autres par la pensée.

En posant la question « y-a-t-il un sujet de l’histoire ? « nous posons en vérité une question extrêmement complexe en raison de la variété considérable des concepts subsumés sous le terme de « sujet «.  En effet, poser cette question revient en vérité à poser toute une gamme de problèmes extrêmement variés : y-a-t-il une matière spécifique de l’histoire, c'est-à-dire une matière dont elle parle spécifiquement en dépit de l’extrême variété des thèmes qu’elle peut aborder ? Y-a-t-il un sujet d’expérimentation que l’histoire prend en compte spécifiquement ? Enfin, y-a-t-il un acteur de l’histoire, c'est-à-dire un être matériel ou abstrait qui construit l’histoire par son action ou une influence de nature ou non directe qu’il aurait sur elle ?

Le problème au centre de notre réflexion sera donc de faire le tour de l’ensemble des difficultés posées par la polysémie du terme « sujet «, en nous demandant plus spécifiquement si l’histoire a un sujet ou si elle est elle-même assujettie par l’action d’un être concret ou abstrait.

 

histoire

« ces deux pôles durant celle-ci.

Pour reprendre le mot de Dostoïevski sur la nature humaine : « L'homme est large, terriblement large.

Son âme est le champ où le diable avec Dieu se livrent combat ».

L'histoire elle-même atteste la conclusion à laquelle l'auteur de Crimes et châtiment est parvenu : le mal est multiforme, provient de sources innombrables (sensualité, égoïsme, avarice, libido dominandi …).

Mais à ce sous-sol ténébreux correspondent des appels au dévouement, à la bonté et au repentir qui attestent de l'extrême étendue de la nature humaine, laquellese caractérise d'abord par sa fluctuation et sa capacité à être actualisée de manières diverses par les individus.

A laquestion « y'a-t-il un sujet de l'histoire ? » entendue comme « «y'a-t-il un sujet d'expérimentation de l'histoire ? »nous dirons une fois encore que ce sujet est l'homme. II.

Le sujet de l'histoire est la raison qui s'exprime en elle et commande ses évolutions successives a.

« L'Histoire universelle est le progrès dans la conscience de la liberté » (Hegel) Mais c'est en un autre sens que nous pouvons entendre la question « y'a-t-il un sujet de l'histoire ? ».

En effet, leterme « sujet » désigne aussi l'être pensant, agissant, qui s'exprime par ses actes et a conscience de lui-même.

Leterme « histoire » est également polysémique, dans la mesure où il ne désigne pas seulement la discipline historique,mais la continuité temporelle.

A ce titre, poser la question « y'a-t-il un sujet de l'histoire ? » revient à demander s'ilexiste une entité, concrète ou non, qui réalise l'histoire, qui la fait advenir sciemment.

Dans une certaine mesure,nous pouvons dire que penser l'histoire revient nécessairement à affirmer la liberté humaine : parce que l'histoireest le processus d'affirmation de la liberté de l'humanité elle-même.

Pour prouver ceci, nous devons reconnaîtreavec Hegel qu'il y a dans l'Histoire une rationalité, dans la mesure où l'Histoire peut être conçue comme undéveloppement linéaire, organisé, qui ne se produit pas au hasard et selon la contingence des circonstances, mais,au contraire, qui obéit à un plan que l'entreprise philosophique a pour tâche de comprendre, de saisir, d'identifier.Telle est la thèse fameuse défendue par Hegel dans La raison dans l'Histoire (1822) : « Dieu gouverne le monde, le contenu de son gouvernement, l'accomplissement de son plan, est l'histoireuniverselle.

Saisir ce plan, voilà la tâche de la philosophie de l'histoire, et celle-ci présuppose que l'Idéal se réalise,que seul ce qui est conforme à l'idée est réel.

A la pure lumière de cette Idée divine, laquelle n'est pas un simpleidéal, s'évanouit l'apparence que le monde est un devenir insensé.

La philosophie veut connaître le contenu, laréalité de l'idée divine, et justifier la réalité méprisée ». De ceci, nous pouvons conclure que, comme le dit Hegel, « L'Histoire universelle est le progrès dans la consciencede la liberté ». b.

Le sujet de l'histoire est la Raison, qui en commande souterrainement les lentes évolutions A la lumière de cette thèse, nous pouvons préciser dans quelle mesure le sujet de l'histoire peut apparaître commela raison : parce que l'histoire montre de quelle manière la liberté s'impose au fur et à mesure d'étapes successives.Comme l'écrit Hegel « l'histoire est le progrès dans la conscience de la liberté ».

Il suffit pour l'établir de reconnaitreles principales étapes du processus de reconnaissance de la liberté : démocratie grecque, Réforme, Révolution.Certes, Hegel montre bien que la rationalité historique n'implique pas la linéarité de son développement.

En effet, ledevenir historique ne se fait que par l'effort des hommes, au hasard des conditions matérielles, plus ou moinsfavorables.

S'il y a bien une nécessité historique du développement de la liberté, ce progrès n'est pas comme uneévolution naturelle assurée et irrésistible.

Il peut fort bien stagner, même régresser, selon le degré de conscienceque les hommes acquièrent et conservent de leur liberté.

Mais il existe bien une rationalité historique par laquelles'affirme la liberté de l'humanité.

A ce titre, nous dirons que le sujet de l'histoire, à savoir, l'entité qui fait l'histoire àtravers le temps, est la Raison qui en orchestre souterrainement les évolutions. III. Le sujet de l'histoire est toujours l'homme, qu'il soit un sujet conscient ou inconscient de l'efficacitéde ses actes a.

L'homme est le sujet inconscient de l'histoire Cependant, ne pouvons-nous pas chercher un sujet de l'histoire qui ne serait pas abstrait comme celui quedécouvre Hegel (la raison) et dont l'influence sur l'histoire serait indubitable car immédiatement perceptible ?L'homme est sans doute le sujet de l'histoire, même s'il s'agit bien souvent d'un sujet inconscient.

Tout d'abord,considérons ce que signifie l'histoire, comment elle est faite.

Dans Condition de l'homme moderne , Hannah Arendt. »

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