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Y a-t-il une différence entre l'inconscient et l'inconscience ?

Publié le 08/01/2006

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Le préconscient se définit comme négativement par ce qui n'est pas conscient mais peut le devenir.  L'inconscient lui est défini positivement. Il est séparé du système conscience - pré-conscience par une force, une résistance qui s'oppose à ce que son contenu devienne conscient. L'inconscient n'est pas, comme le préconscient, un contenu latent mais il est déparé de la conscience par la censure. Ce concept met en danger  le moi comme "maître dans sa maison".puisque l'inconscient a des conséquences sur la conduite consciente de l'individu.   III l'inconscience et l'inconscient ne peuvent venir à la conscience qu'à partir de la conscience Dans les deux cas, pourtant, les événements dits "inconscients" peuvent devenir conscients.  Il faut pour cela revenir sur nous-mêmes, à partir de notre conscience. Puisque aucune réflexion, aucun travail ne peut se faire en dehors de la conscience. L'inconscience, comme manque de connaissance de la réalité ou de soi-même, suppose une prise de conscience de l'individu.

Le terme inconscient peut renvoyer à deux acceptations différentes. On peut en effet, le définir négativement comme le non-conscient, le terme est alors employé sous la forme d'un adjectif dont le substantif(le nom) correspondant est inconscience, et sert à désigner un état ou un individu. Dans la seconde acceptation, l'inconscient est d'abord utilisé sous la forme d'un substantif et est défini de manière positive comme une réalité psychique. Dans les deux cas, l'inconscient et l'inconscience s'opposent à la conscience. Mais peut-on dire qu'il s'oppose de la même manière à la conscience? N'y-a-t-il pas différents sens du terme conscience? Comment faire pour que ces événements qui échappent à la conscience, soient portés à notre connaissance?

« La conscience peut être définie comme « présence » au monde qui nous entoure et à nous-mêmes (c'est laconscience « de soi ») : je suis présent, conscient, cela veut dire que je perçois, j'aperçois, je réagis à ce qui sepasse autour de moi et en moi ; je suis actif.

A l'inverse, les termes d' « inconscient » et d' « inconscience »semblent désigner, comme l'indique le préfixe négatif in-, la négation de la conscience, c'est-à-dire l'abolition(provisoire ou définitive) ou la perte de cette présence au monde et à soi.

L'inconscience, ou le fait d'êtreinconscient, c'est être « absent » du monde et absent à soi ; et si la conscience est une activité, du même coup,l'inconscience et l'inconscient sont une absence d'activité. L'inconscient et l'inconscience semblent ainsi être des termes non seulement synonymes, mais identiques (mêmeracine, même préfixe).

Ils caractérisent tous deux un « état » du sujet, état pendant lequel sa conscience estsuspendue, endormie, ou détruite.

Le sommeil en donne un exemple : lorsque l'on dort, on « oublie » où on est, quion est, on ignore ce qui se passe autour de nous.

L'activité consciente est suspendue. Pourtant, si l'on analyse un peu le cas du sommeil, deux remarques s'imposent : D'une part, même si nous ne sommes pas conscients lors de notre sommeil, nous continuons à percevoir : c'estainsi qu'un bruit extérieur peut nous réveiller ou être intégré dans un rêve, de même qu'une sensation intérieure(avoir froid) peut s'immiscer dans nos rêves.

On peut alors se demander si, dans un état d'inconscience, noussommes si « absents » que ce que nous avions d'abord affirmé.D'autre part, le fait même de rêver semble être le signe d'une activité psychique qui persiste en nous malgré lesommeil de notre conscience.

Cette activité psychique, puisqu'elle n'est pas consciente, est doncinconsciente ! C'est donc qu'une véritable « activité inconsciente » est possible, même dans un étatd'inconscience.

Par là même, il faudrait, pour expliquer les rêves, cette activité inconsciente, distinguer deuxchoses : l'état d'inconscience, conçu négativement comme « absence » de la conscience ; et l'inconscient,conçu positivement comme activité psychique distincte de l'activité de la conscience. On pourrait ne pas distinguer l'inconscient et l'inconscience.

Mais si on ne les distingue pas, comment expliquer desphénomènes tels que les rêves ? Et s'il n'y a pas de différence entre ces deux termes, cela voudrait dire que,lorsque nous sommes conscients, rien ne nous échappe, et nous pouvons tout expliquer : mais est-ce seulement lecas ? I .

L'inconscient et l'inconscience recouvrent la même réalité. L'inconscience, nous l'avons dit, est une perte ou abolition de cette capacité d'éveil au monde, de perception et deréaction.

En y regardant de plus près, on s'aperçoit qu'il existe de multiples façons d'être inconscient : le coma,l'alcool, la drogue, la négligence ou la prise de risques inconsidérée constituent autant de causes qui font qu'unindividu est inconscient.

Mais cette pluralité de cas n'oblige pas, nous semble-t-il, à faire une différence entrel'inconscience et l'inconscient, puisqu'à chaque fois, qu'il s'agisse du coma ou de la prise d'alcool, on peut direindifféremment que l'individu est dans un état d'inconscience OU qu'il est inconscient.

En revanche, il semblenécessaire de distinguer entre une inconscience provoquée et une inconscience subie.

Lorsqu'on subit un choctraumatique, on est inconscient, qu'on le veuille ou non.

Mais lorsqu'on ingère des substances hallucinogènes ouqu'on néglige de se renseigner, on « provoque » l'inconscience.

Selon le cas dans lequel on se trouve, on pourra ounon considérer l'individu comme responsable ou non de ce qu'il fait.

Et c'est là un problème essentiel : lorsqu'unindividu est parfaitement conscient de ce qu'il fait ou dit, il est moralement et juridiquement responsable de sesactes et de ses dires.

On peut l'accuser, ou déterminer sa part de responsabilité, car il est pleinement « agent »,auteur de ses actes.

Mais s'il est inconscient, ne serait-ce que partiellement, par exemple sous l'effet de l'alcool,l'est-il encore ? Peut-on encore le tenir pour responsable ? C'est ici que l'on voit l'importance de distinguer entre lesdifférents « types » d'inconscience, ou les différentes façons d'être inconscient. C'est ce que fait Aristote, dans l'Ethique à Nicomaque, Livre III, chapitre 1 (Aristote n'emploie pas le mot« inconscient », mais le terme « ignorant », qui est un des sens que peut prendre le mot inconscient) : quand est-ce qu'un acte peut être dit « involontaire » ? C'est notamment lorsqu'il est fait par « ignorance ».

Un individu est ditinconscient justement lorsqu'il agit sans savoir ce qu'il fait, dans l'ignorance de ce qu'il fait.

Selon un telraisonnement, l'ignorance dans laquelle est placée l'individu du fait de son inconscience le déresponsabilise : on nepeut plus l'accuser d'avoir volontairement mal agi, par exemple.

Mais ce n'est pas si simple, car il y a plusieurs typesd'ignorance, précise Aristote au chapitre 2 du Livre III.

Pour que l'inconscience ou ignorance soit légitime, il faut unecondition bien précise : que l'individu ignore « les circonstances particulières de l'action ».

Je vois un homme affamé,et je crois sincèrement lui venir en aide en lui donnant un bout de pain ; or il se trouve que cet homme estallergique au gluten, et que le pain en contient.

Par conséquent, il tombe malade.

Mais je ne suis pas responsable,car mon inconscience ou ignorance est légitime : je ne pouvais pas savoir, et je croyais bien faire.. »

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