Y a-t-il une Possibilité de penser par soi-même ?
Publié le 22/02/2012
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En effet, le propos Stoïciens, essentiellement celui d'Epictète, consiste à affirmer que l'homme ne doit pas s'occuper des choses qui ne dépendent pas de lui, car cela n'aboutit à rien.
Il doit par contre se préoccuper deschoses qui dépendent de lui.
Mais qu'entend Epictète par choses qui dépendent de nous? Dans son ouvrage, Le manuel , cet esclave affranchit explique que notre liberté, notre morale, notre façon de penser, dépend de nous. Nous sommes libre car personne ne peut nous forcer à vouloir faire quelque chose.
On peut me contraindre, maiscela ne changera pas le fait que je ne sois pas d'accord.
Ainsi, il est préférable de cultiver la pensée, carcontrairement aux richesses, par exemple, elle dépend vraiment de nous. Ainsi penser par soi-même est un devoir.
A quoi bon se soucier et s'angoisser en attendant les résultats du baccalauréat? En effet, au lieu de se préoccuper de ce qui dépasse notre contrôle, nous devons concentrer notreénergie sur ce que nous pouvons contrôler.
Ainsi, cette faculté que nous avons de penser par nous-même doitconstamment être travaillée, car nous sommes responsable de cette dernière.
Ainsi, penser par soi-même devient undevoir moral pour l'homme qui souhaite vivre heureux en ne se souciant que des choses qui dépendent de lui. Emmanuel Kant, dans Qu'est-ce que les lumières , insiste aussi sur le devoir de penser par soi-même.
Dans cet ouvrage, ce philosophe définit l'homme mineur comme celui qui n'est pas capable de penser par lui-même.
Il estdonc prisonnier.
L'homme qui a atteint la majorité, par contre, est celui qui est capable de penser par lui-même.
Ilest donc autonome.
Kant affirme que les lumières sont ce que les hommes doivent rechercher pour atteindre cettemajorité. Kant donne l'exemple de bœufs, enfermés dans un enclos.
Les bœufs n'osent pas sortir car ils ont peur du Kant donne l'exemple de bœufs, enfermés dans un enclos.
Les bœufs n'osent pas sortir car ils ont peur du monde extérieur.
Leur maître n'arrête pas de les intimider en leur racontant, ô combien ce monde est effrayant.
Kantdit que certes, penser par soi-même est effrayant, que cela demande courage et persévérance et que, pourcontinuer avec l'allégorie bovine, il se peut que les animaux qui décident de sortir se heurtent à des difficultés oudes échecs, comme celui qui décide de penser par lui-même risque de faire des erreurs de jugements.
Mais la tache,malgré ce que disent les maîtres trompeurs, n'est pas impossible. Cette première partie affirme donc la possibilité physique et le devoir moral de penser par soi-même.
Penser fait partie de notre essence et nous permet d'être des sujets libres titulaires de droits, contrairement aux animaux(thèse de Luc Ferry).
Penser revient à analyser nos actes en revenant dessus et prendre des décisions.
Personnene peut et ne doit voir ce droit ôter de soi, car renoncer à penser par soi-même, c'est renoncé à être libre etrenoncer à sa liberté, c'est renoncé à sa qualité d'homme" (Rousseau).
Mais, même si théoriquement tout cela estpossible, est-ce vraiment le cas dans la réalité? Notre société est caractérisée par la montée des sectes, et la soumission à des leaders idéologiques qui commandent notre pensée.
Il semblerait que la tache qui consiste à penser par soi-même soit certes possible, maistrop dure pour être vraiment réalisable.
Nous nous forçons à accepter une servitude volontaire, car la liberté est unfardeau trop lourd à porter.
N'est-ce point là un paradoxe impossible à affirmer à la lumière de notre première partie?Comme les paradoxes de Zénon qui affirmaient, par exemple, que la tortue ne serait jamais dépassée par Achille, il faut faire une distinction entre ce qui est théoriquement et ontologiquement possible et ce qui est réellementpossible. L'homme aurait, semble-t-il, envie de tomber sous le joug de la servitude, du moins, c'est ce qu'affirme Etienne de la Boétie dans son livre De la servitude volontaire .
Ce philosophe explique que la servitude est cet état Etienne de la Boétie dans son livre De la servitude volontaire .
Ce philosophe explique que la servitude est cet état forcé et la volonté est cet état du vouloir, cause initiale de tous actes délibérés.
Ainsi, comment vouloir quelquechose que nous méprisons, qui doit nous être forcé? D'après l'auteur, cela est possible car certains hommes pensentqu'il est préférable de faire ce que le tyran veut que nous fassions, plutôt que de lui tenir tête. L'auteur s'exclame en se demandant pourquoi "tant de province et tant de bourg" se soumettent aux tyrans. Comme nous l'avons vu avec la seconde guerre mondiale, certains hommes ont préférés collaborer et être assujettit,plutôt que de tenir tête.
La France de Vichy est un des témoins de cette attitude.
Au lieu donc de penser par eux-mêmes, certains hommes ont préférés se laisser dominer par l'oppresseur, accepter l'inacceptable, au lieu des'occuper de ce qui dépendaient d'eux, de s'occuper à penser par eux-mêmes. Le mouvement athée dénonce aussi les religions qui, d'après eux, empêchent les hommes de penser par eux- mêmes à cause de cette soumission au divin, soumission causée par la peur de l'absurdité du monde et l'angoisse dela pensée par soi-même.
Si "la religion est l'opium du peuple"(Marx), c'est parce qu'elle assujettit les hommes et lesrendent heureux de façon illusoire.
Nous pourrions comparer la religion à une servitude volontaire au divin.
En effet,l'homme préfère croire en l'éternité plutôt que d'affronter l'absurdité de la mort.
L'homme préfère respecter des loiset croire en un ou des dieux paradoxaux, plutôt que de créer un sens à sa vie en construisant ce sens grâce a unepensée autonome. La servitude qui conditionne notre esprit et nous empêche de penser par nous-mêmes semble être quelque chose d'impossible à combattre.
Nous venons de voir que la servitude volontaire est bien présente.
Trop présente.Cela nous mène donc vers l'idée que nous sommes condamnés à utiliser autrui, à être soumis à lui et lui à nous.Nous ne pouvons avoir une pensée autonome car autrui est constamment présent avec son regard (Sartre), sonjugement, son influence, son esclavage..
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