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Y a-t-il une sagesse du corps ?

Publié le 08/01/2006

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L'intentionnalité qui relit les moments de mon exploration, les aspects de la chose, et les deux séries l'une à l'autre, ce n'est pas l'activité de liaison du sujet spirituel, ni les pures connexions de l'objet, c'est la transition que j'effectue comme sujet charnel d'une phase du mouvement à l'autre, toujours possible pour moi par principe parce que je suis cet animal de perceptions et de mouvements qui s'appelle un corps. »             2) Le corps et l'esprit sont unis dans la création Merleau-Ponty, l'oeil et l'esprit :             « Le peintre « apporte son corps », dit Valéry. Et, en effet, on ne voit pas comment un esprit pourrait peindre. C'est en prêtant son corps au monde que le peintre change le monde en peinture. Pour comprendre ces transsubstantiations, il faut retrouver le corps opérant et actuel, celui qui n'est pas un morceau d'espace, un faisceau de fonctions, qui est un entrelacs de vision et de mouvement. » III - L'union du corps et de l'esprit             1) « Une chose qui pense », union de matière et d'esprit Descartes, Méditations métaphysiques, Seconde Méditation :             « Mais moi, qui suis-je, maintenant que je suppose qu'il y a quelqu'un qui est extrêmement puissant et, si je l'ose dire, malicieux et rusé, qui emploie toutes ses forces et toute son industrie à me tromper ? Puis-je m'assurer d'avoir la moindre de toutes les choses que j'ai attribuées ci-dessus à la nature corporelle ? [...]             Je trouve ici que la pensée est un attribut qui m'appartient : elle seule ne peut être détachée de moi. Je suis, j'existe : cela est certain ; mais combien de temps ?

On oppose facilement et fréquemment corps et esprit, corps et sagesse. Pourtant, nous constatons quotidiennement que nous sommes constitués et d’un corps et d’un esprit. L’opposition est-elle alors légitime ? Le corps et les sens ne forment-ils pas aussi notre être, et par suite ne participent-ils pas à ce qui nous caractérise, la sagesse ?

« Par sagesse, nous entendons l'idéal du philosophe, ce mode d'être de l'homme qui est parvenu a l'ataraxie (paix del'âme, absence de troubles) et a l'ataraxie (indépendance intérieure) par la pratique de la vertu.

Pour les Stoïciens,par exemple, la sagesse réside dans la compréhension et dans l'acceptation de l'ordre divin, c'est-à-dire dans laliberté de notre jugement ainsi que dans l'indifférence a tout ce qui ne dépend pas de nous. Par « corps », nous entendons toute substance matérielle qui peut être perçue par l'homme, ou toute substancematérielle qui entre dans la composition des êtres que l'homme peut appréhender par les sens (penons auxcorpuscules qui composent les corps, qui ne laissent pas d'être matériels quoique nous ne puissions pas lesappréhender par les sens).

Le corps est donc ce qui a une existence concrète dans l'espace, dans lequel il s'inscritavec sa masse, sa profondeur, sa largeur : il est la substance étendue qui s'oppose par définition à la substancenon étendue, sans inscription spatiale, qu'est la pensée. La question qui nous est posée se rattache insidieusement à l'un des problèmes les plus anciens de la philosophie.En effet, alors que la sagesse est un idéal de vie qui s'incarne dans la pensée, le corps appartient à une autrecatégorie substantielle, la catégorie des choses matérielles.

Ainsi notre question nous invite en vérité à nousinterroger sur l'un des problèmes les plus épineux et retors de la philosophie, a savoir le problème de la distinction etde la communication des substances (substance étendue/substance non étendue ou pensée).

Cependant, en dépitde l'altérite des deux termes que nous avons à penser d'un point de vue substantiel, ne pouvons nous penser qu'ilexiste bel et bien une sagesse du corps, c'est-à-dire une leçon à tirer de l'écoute du corps qui rejoint les préceptesde la sagesse traditionnelle ? Et allant même plus loin, ne pouvons nous faire du corps la source et l'origine légitimed'une sagesse adaptée aux caractéristiques intrinsèques de la nature humaine ? La question au centre de notre travail sera donc de déterminer si l'expression « sagesse du corps » est unecontradiction dans les termes, ou s'il y a au contraire un moyen de penser la sagesse et le corps dans un rapport decomplémentarité. I.

L'expression « sagesse du corps » est une expression paradoxale La sagesse est un phénomène intrinsèquement intellectuel a. A la question « Existe-t-il une sagesse du corps ? » nous commencerons par répondre par la négative.

En effet, lasagesse est un idéal de vie caractérisé par la recherche d'une vie heureuse.

Le sage est toujours pense commecelui qui a réussi à s'affranchir des conditions communes de la vie humaine grâce a une longue pratique de laréflexion et une large expérience de l'homme et de l'existence.

Ainsi, une idée de la sagesse peut être donne aumoyen de la figure d'Epictète, qui encourageait ses disciples à ne rien désirer en dehors des choses qu'ils n'avaientpas les moyens de se procurer par eux-mêmes : « Dépend-il de toi de choisir ce que tu veux qu'on te propose ? Il t'a été donne tel corps, tels parents, tels frères,telle patrie et tel rang dans ta patrie : et tu viens me dire : Change moi la question posée ? N'as-tu pas lesmoyens qu'il faut pour user de ce qui t'a été donne ? ».

Entretiens, Livre I, XXIX. Nous dirons donc qu'il est faux d'affirmer qu'il existe une sagesse du corps, en ce sens qu'il est faux de prétendreque cet idéale d'une vie dépourvues de troubles provient du corps : il émane au contraire de l'étude de l'homme etdes coéditons concrètes de la vie, ou, autrement dit, de l'expérience. L'expression « sagesse du corps » est un abus dangereux du langage b. Allant plus loin, nous dirons qu'il est non seulement inexact d'affirmer qu'il existe une sagesse du corps, mais aussidommageable d'un point de vue intellectuel.

Descartes, dans les Méditations Métaphysiques , insiste sur les risques encourus par une confusion entre ce qui appartient au corps, à la substance étendue, et à l'esprit, à la substancenon étendue.

En effet, pour Descartes, il y a lieu de distinguer rigoureusement entre ces deux substances si l'onveut se garder des erreurs et des préjuges qui sont légions dans l'entreprise philosophique.

Nous dirons donc quel'expression « sagesse du corps » est à ce titre un exemple parfait de cette confusion entre les deux substances,puisqu'elle juxtapose deux substances parfaitement distinctes, a savoir le corps et l'esprit.

Nous dirons donc qu'il nesaurait y avoir de sagesse du corps, car une telle expression est une contradiction dans les termes qui contient engerme de multiples inexactitudes conceptuelles. II.

Il existe une superposition entre les leçons tirées de l'écoute du corps et celles de l'expérience humaine a.. »

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