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Peut-on parler sans savoir ?

Publié le 03/03/2025

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« small Peut-on parler sans savoir ? 🕒 4 heures ⌨ 20 points INTÉRÊT DU SUJET • L’apparition de la Covid-19 a donné lieu à la prolifération de discours précédés de la formule : « Je ne suis pas médecin, mais… ».

Mais que vaut une telle parole ? LES CLÉS DU SUJET Définir les termes du sujet Peut-on ■ La question « peut-on ? » peut vouloir dire « est-il possible de… ? ». ■ Elle peut aussi signifier « avons-nous le droit, sommes-nous légitimes ou autorisés à faire quelque chose… ? ». Parler ■ La parole désigne un acte de langage qui ne nécessite pas la voix (les muets parlent) mais correspond à l’expression d’une singularité. ■ Cet usage du langage nous permet de communiquer, à savoir transmettre des informations, et de nous exprimer, c’est-à-dire de manifester des pensées, des sentiments qui relèvent de notre intériorité. Sans savoir ■ Savoir se distingue de croire au sens où le savoir repose sur des éléments vérifiables. ■ Savoir, c’est aussi disposer des connaissances particulières, propres à certains domaines, ce qui en ce sens désigne une forme d’expertise, un savoir-faire.

Le savant s’oppose de ce point de vue à l’ignorant, le non-spécialiste à l’expert. Dégager la problématique phiT_2405_02_01C_01 Construire un plan ■ Si nous devions savoir pour parler, nous ne dirions rien. 1.

On peut parler sans â–  Renseignez-vous sur les sophistes.

Quel rapport savoir établissent-ils entre ce qu’ils disent et ce qu’ils savent ? ■ Mais l’ignorant qui prétend savoir ne commet-il pas une 2.

Parler sans savoir est imposture ? une prise de pouvoir ■ Pensez aux dérives possibles d’une parole ignorante. ■ Si l’ignorant croit tout savoir, qui est le sage ? 3.

On peut parler pour ■ « Je sais que je ne sais rien » : analysez cette formule de savoir Socrate. Les titres en couleurs et les indications entre crochets servent à guider la lecture mais ne doivent en aucun cas figurer sur la copie. Introduction [Reformulation du sujet] Il s’agit de se demander si nous sommes fondés à parler sans savoir et ce qui pourrait nous l’interdire.

« Ne parle pas sans savoir ! » : cette injonction nous ramène aux conditions de légitimité d’une parole.

Mais pourquoi ce que je dis devrait-il s’autoriser d’un savoir ? [Définition­des termes du sujet] La parole est un acte par lequel j’investis le langage de manière singulière et créatrice.

Au-delà de la communication d’informations, elle me permet de m’exprimer en manifestant les sentiments ou pensées qui peuplent mon intériorité.

Savoir, c’est disposer à la fois d’une idée et des moyens de la vérifier, ou bien disposer d’un savoir-faire. [Problématique­] Mais ne puis-je légitimement parler qu’au nom d’un savoir, ou d’une expertise ? Faut-il vraiment, quand on ne sait pas, se taire ? [Annonce du plan] Nous verrons d’abord en quoi la parole peut s’affranchir du savoir, avant de remettre en cause la valeur d’une parole ignorante. Mais finalement, que vaut la distinction entre le savant et l’ignorant ? Ne peut-on pas faire usage de la parole dans le but de savoir ? 1.

On peut parler sans savoir A.

Si nous disions seulement ce que nous savons, nous ne dirions rien ■ Parler sans savoir semble poser problème dans la mesure où l’on prétendrait dire la vérité.

Ce reproche ne vise pas le bavard inconséquent, mais celui qui entend dire le vrai sans en avoir les moyens.

Mais qui a les moyens de dire le vrai ? Pour que le langage transmette une connaissance adéquate du réel, il faudrait que ce réel soit uniforme et logique comme lui, remarque Gorgias, personnage éponyme du dialogue de Platon et figure majeure de la sophistique.

Or, il est mouvant, tissé de contradictions : à son sujet, je ne peux avoir que des croyances instables. DÉFINITIONS Croire, c’est tenir une idée pour vraie sans disposer de preuves, alors que savoir implique d’être en mesure de vérifier ou de prouver que cette idée est vraie. ■ En revanche, nous possédons des savoirs particuliers ou des savoir-faire.

Le médecin dispose de connaissances médicales, l’homme politique connaît les lois : ces techniciens sont des savants en leur domaine.

Mais alors, n’est-ce pas à eux seuls qu’il revient de parler ? B.

Savoir parler nous autorise à parler sans savoir ■ Pourtant, observe Gorgias, si le médecin ordonne un remède que son patient refuse de prendre, c’est le rhéteur , ignorant de tout ce qui concerne la santé du corps, qui guérira celui-ci en le persuadant de se soigner.

De fait, la parole efficace, ce savoir-faire qui persuade, permet d’infléchir les conduites bien plus sûrement que la parole savante.

Si le scientifique sait que le réchauffement climatique s’accélère mais que sa parole est inopérante dans l’espace public, à quoi sert donc tout son savoir ? DÉFINITION La rhétorique (du grec rhêtorikê tekhnê qui signifie technique, art oratoire), est l’art de l’action du discours sur les esprits, l’ensemble des procédés codifiés permettant de persuader. ■ C’est pourquoi les sophistes peuvent se revendiquer, comme l’étymologie l’indique, « spécialistes du savoir » : si leur parole s’exerce en tout domaine, c’est qu’ignorants de tout sauf du « savoir des savoirs » qu’est la rhétorique, ils surpassent en efficacité tous les savants.

Et c’est ainsi que savoir bien parler m’autorise à parler de tout ce que j’ignore. [Transition] Mais même si son discours est efficace, celui qui n’a jamais soigné peut-il légitimement parler de santé ? 2.

Parler sans savoir est une prise de pouvoir A.

L’imposture de l’ignorant DÉFINITION L’ultracrépidarianisme.... »

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