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Quel est l'intérêt des maladies mentales pour les sciences sociales ?

Publié le 13/08/2012

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Depuis les années 1990 avec la création d'associations comme TOC (association pour les personnes atteintes de Troubles Obsessionnels Compulsifs), de fédération réunissant famille, praticiens et usagers, comme la FNAPSY (Fédération nationale des patients et ex Patients en psychiatrie) ou encore les GEM (groupe d'entre-aide mutuelle), le continuum avant-pendant-après l'hôpital psychiatrique est de plus en plus complet. De ce fait, le nombre d'acteurs impliqués dans ce processus de désinstitutionnalisation est de plus important. Tout comme le nombre d'usagers des structures prenant en charge les souffrances psychiques. Selon l'Organisation Mondiale de la Santé en 2011, « 400 millions est le nombre de personnes aujourd’hui atteintes de troubles mentaux ou neurologiques ou souffrant de problèmes psychosociaux «. C'est « la cinquième cause de mortalité et de handicap dans le monde «. On peut donc constater l'ampleur de ce problème de société et donc la nécessité de solliciter des réflexions sur la prise en charge autour du trouble psychique d'où la volonté d'autonomiser les individus pour faire baisser les coûts liés aux hospitalisations et pour intégrer les usagers de la psychiatrie au cœur de la société.

« du pourquoi de ses troubles psychiques afin de dévoiler les problèmes de société qui engendrent les pathologies et désordres mentaux.

Pour Wihlem Reich, l'originedes certaines psychoses du XX ème Siècle serait dû à « la misère sociale », elles seraient donc un symptôme d'une société malade.

Ces troubles psychiques nes'apparenteraient donc pas à de la folie mais simplement à un dérèglement de la société.

Il conteste les traitements violents -tels les électrochocs- infligés aux maladesmentaux qu'on commence d'ailleurs à appeler des personnes atteintes de maladie mentale, appellation soit disant moins discriminante.

Fort de ces théories, il crée uncentre psychanalytique pour les plus démunis.

Cette mise en cause de la société dans les atteintes psychiques des individus est une des bases pour améliorer lesinstitutions.

Les théories critiquant directement la société plutôt que de critiquer seulement les institutions interrogent les étiologies de la maladie mentale.Alain Ehrenberg, sociologue français, met en avant des problèmes de société tel que « la forme de domination coercitive et injuste de l'argent » qui mène les individusà des comportements déviants.

Il insiste sur la « volonté égalitaire historique » qui contraste avec les individus « différents » comme les personnes atteintes demaladie mentale.

À sa critique de la société dans le culte de la performance, il s'inscrit dans des recherches en fondant en 2001 le Centre de recherche Psychotropes,Santé mentale, Société (Cesames).

Reich et Ehrenberg sont deux exemples de critique qui, par la théorie et la pratique, font évoluer les institutions psychiatriques.C'est aussi ce que font Goffman, Gauchet ou Foucault, mais uniquement d'un point de vue théorique.

Que ce soit en théorique ou en pratique, ces savants dessciences sociales, par leurs réflexions, tentent de trouver des solutions pour améliorer les conditions des malades mentaux.

De ces théories, de la contre-culture et dumouvement antipsychiatrique est née la volonté d'intégrer à la société les personnes handicapées psychiques. Depuis les années 1960-70, la politique sociale a la volonté d'intégrer les personnes handicapées psychiques en son sein.

Pour se faire, et dans des buts précis, desstructures autour de l'hôpital psychiatrique ont été créées, c'est ce qu'on a appelé la désinstitutionnalisation.

Les différentes réflexions sur la prise en charge desmaladies mentales ont permis de concevoir un continuum entre la vie quotidienne des patients et leur passage en hôpital psychiatrique.

Cette nécessité de créer desstructures autour de l'élément central que constitue l'hôpital psychiatrique est né du constat que les maladies mentales sont très souvent chroniques ce qui a été mis enévidence par Goffman au travers de la notion de carrière.

Cette notion intègre la rupture que représente l'hospitalisation lorsqu'un individu commence à sentir desdifficultés, une souffrance psychique et qu'il a recourt, on qu'on l'oblige à avoir recours à la psychiatrie.

La recomposition de la vie quotidienne après un enfermementet/ou un abrutissement est difficile...

Mais Anne LOVEL nous dit que « l'idéal type de la carrière du malade mental va céder la place à des profils hybrides » car l'évolution de la psychiatrie a permis de se sortir de la carrière, moins typique actuellement grâce aux structures annexes d'une part mais aussi grâce aux traitementsmédicamenteux dont les progrès ont permis un suivi hors les murs.Ce suivi médicamenteux hors les murs, c'est à dire en dehors de l'hôpital psychiatrique, a permis d'autonomiser les personnes handicapées psychiques et les personnessouffrant de troubles mentaux, chronique ou non.

L'avènement des psychotropes, les progrès des laboratoires pharmaceutiques ont une influence non négligeable surla possibilité de libérer les personnes atteintes de troubles mentaux.

Ces médicaments sont, dans certains cas, administrés de façon obligatoire.

Depuis la loi du 05Aout 2011, l'internement d'une personne est suivi dans les quinze jours d'une visite du juge des libertés qui contrôle les modalités de l'internement et le respect de laloi de 1990.

Mais la loi de 2011 prévoit aussi de contraindre les usagers de la psychiatrie aux soins, à l'obligation de suivi, dans le cas d'Hospitalisation sur Demanded'un Tiers ou d'Hospitalisation d'Office.

L'individu doit suivre un programme de soins forcés et/ou des séances au Centre Médico Psychologique et/ou un traitementmédicamenteux.

Si le patient ne respecte pas ces contraintes, alors lui sera imposé une ré-hospitalisation.

Cette nouvelle législation a suscité de vives critiques car elleest liberticide et sécuritaire, elle enlève aux malades mentaux les droits des malades, soit le consentement aux soins.

Mais elle permet aussi d'éviter les abus grâce àl'intervention du juge des libertés.

Cette politique publique à deux objectifs : la protection de la société contre les troubles d'où le recours à la contrainte si besoin,mais aussi l'accompagnement hors les murs via des structures comme le CMP.

Médicaments et CMP sont des solutions pour intégrer les personnes handicapéespsychiques ou atteintes de souffrances psychiques.

Et il y en a nombre d'autres permettant la conciliation entre usager de la psychiatrie et les autres facettes de leuridentité. Depuis les années 1990 avec la création d'associations comme TOC (association pour les personnes atteintes de Troubles Obsessionnels Compulsifs), de fédérationréunissant famille, praticiens et usagers, comme la FNAPSY (Fédération nationale des patients et ex Patients en psychiatrie) ou encore les GEM (groupe d'entre-aidemutuelle), le continuum avant-pendant-après l'hôpital psychiatrique est de plus en plus complet.

De ce fait, le nombre d'acteurs impliqués dans ce processus dedésinstitutionnalisation est de plus important.

Tout comme le nombre d'usagers des structures prenant en charge les souffrances psychiques.

Selon l'OrganisationMondiale de la Santé en 2011, « 400 millions est le nombre de personnes aujourd'hui atteintes de troubles mentaux ou neurologiques ou souffrant de problèmespsychosociaux ».

C'est « la cinquième cause de mortalité et de handicap dans le monde ».

On peut donc constater l'ampleur de ce problème de société et donc lanécessité de solliciter des réflexions sur la prise en charge autour du trouble psychique d'où la volonté d'autonomiser les individus pour faire baisser les coûts liés auxhospitalisations et pour intégrer les usagers de la psychiatrie au cœur de la société.

Depuis la loi du 11 février 2005, les personnes atteintes de troubles mentauxpeuvent bénéficier de l'Allocation Adulte Handicapé qui était jusque là réservée au handicap physique.

Cette loi, couplée avec l'utilisation d'appartementthérapeutique vise à l'autonomisation des individus souffrants de troubles psychiques ou handicapés psychiques et à leur intégration au sein de la société.

Mais cetravail d'intégration ne peut se faire sans une prise de conscience des professionnels, acteurs sociaux et professionnels de santé, des difficultés de s'intégrer et dubesoin de bien-être de ces individus fragilisés par leur pathologie.

Ce a quoi les sciences sociales sont utiles dans le regard critique qu'elles portent sur la société. Les sciences dures ont mis à jour le problème des maladies mentales et ont créé des institutions adaptées à l'époque aux pathologies mentales.

Ces institutionsasilaires ont permis de mieux encadrer les personnes souffrants de maladie mentale et de mieux cerner ces maladies.

Mais les traitements infligés aux insensés ontsoulevés des problèmes éthiques vis à vis des droits de l'Homme et du citoyen, mis en évidence par les nouvelles sciences du XIXème siècle, les sciences sociales.Holisme et individualisme méthodologique portent un regard sur la société et tente de savoir le comment et le pourquoi des troubles psychiques.

Ces sciences socialescomme la sociologie ou la psychologie, utilisées sous diverses formes et via diverses méthodes, ont mis en évidence les dysfonctionnements institutionnels.

Lescritiques ainsi faites ont pour seul but l'amélioration des institutions existantes par une réflexion sur les causes et conséquences des maladies mentales.

De cesthéories, qu'elles soient intéractionniste, positiviste ou holistique, sont nés des courants visant à améliorer les institutions existantes, amorçant ladésinstitutionnalisation.

Car les avancés dans la prise en charge, dans l'intégration et dans les structures d'accueil des personnes handicapées psychiques sont souventdues au regard critique que portent les sciences sociales sur la société.

De ces critiques avancées par les sciences sociales jaillissent le besoin de créer un continuumentre l'avant-pendant-après l'hôpital psychiatrique.

Associations, fédérations, Groupe d'Entraide Mutuelle, apparaissent alors dans le paysage institutionnel.

Cesmesures ainsi que la loi sur le handicap permettent aux usagers de la psychiatrie d'intégrer le cœur de la société et de ne pas en être exclus, malgré les stigmates destroubles psychiques.La maladie mentale et les individus qu'elle engendre sont des minorités, des personnes fragiles qui ont besoin de l'aide sociale pour survivre, et si les conditions de viede ces marginaux sont améliorées, alors c'est la société tout entière qui s'améliore, d'où l'intérêt de la maladie mentale pour les sciences sociales.Alors comme le dit le Dr Marie JAHODA « si la politique générale favorise l'acquisition de connaissances nouvelles, si les praticiens de la santé mentale coopèrentavec les hommes de science à des expériences réfléchies, si l'on parvient à appliquer les conclusions des recherches sans attenter à l'infinie diversité de la naturehumaine, alors le souci de la santé mentale contribuera peut-être à améliorer la qualité de l'existence.

». »

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