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Les portraits du Fayoum : une vision syncrétique de la mort

Publié le 03/10/2018

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privilégie également l'intensité du regard. Les portraits du Fayoum s'inscrivent dans la tradition picturale naturaliste gréco-macédonienne, héritée du peintre Apelle, ami et portraitiste d'Alexandre le Grand. Au Ier siècle après J.-C., le Latin Pline note que, grâce à la peinture de portraits, « les effigies les plus ressemblantes possible de personnes défuntes se transmettent de génération en génération ». On sait que les Romains plaçaient les portraits de leurs défunts dans les temples. Par ailleurs, lorsqu'une personne de classe aisée mourait, on moulait sur son visage un masque de cire; peint, garni de faux cheveux et d'yeux de verre incrustés, celui-ci était conservé dans un coffret en bois précieux dans l'atrium. Lors des funérailles, il était d'usage de porter pendant la procession une effigie du défunt. Ces rapports évidents entre le portrait et la mort vont être réinterprétés en une forme d'art funéraire inédite par la population mêlée de l'Égypte romaine. 

Les portraits des défunts placés sur les momies sont l'expression d'un art funéraire original, propre à l'Égypte romaine, qui se situe au confluent de différentes ritualisations de la mort. C'est pourquoi les débats sur l'appartenance religieuse des défunts sont jusqu'à présent restés vains.  

« privilégie également l'inten­ sité du regard .

Les portraits du Fayoum s'inscrivent dans la trad ition picturale natura­ liste gréco-macédonienne, héritée du peintre Apelle, ami et portraitiste d'Alexan­ dre le Grand .

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siècle après J.-C., l e Lat in Pline note que, grâce à la peinture de portraits, « les effigies les plus ressemb lantes possible de personnes défuntes se transmettent de génération en génération ».

On sait que les Romains plaçaient les por­ traits de leurs défunts dans les temples.

Par ailleurs, lors­ qu 'une personne de classe ai­ sée mourait, on moulait sur son visage un masque de ci­ re; peint , garni de faux che­ veux et d'yeux de verre in­ crustés, ce l ui-ci était conservé dans un coffret en bois pré­ cieux dans l'atrium.

Lors des funérailles , il était d'usage de porter pendant la proces­ sion une effigie du défunt.

Ces rapports évidents entre le portrait et la mort vont être réinterprétés en une for ­ me d'art funéraire inédite par la population mêlée de l'Égypte romaine.

Les traceurs de vie D écoupé, doré, orné de bi­ joux et d'accessoires en stuc, le portrait, peint le plus souvent sur un mince pan­ neau de bois, est inséré dans les bandelettes de la momie, avec laquelle ses dimensions s'harmonisent (la plupart des portraits sont plus petits que nature) .

Albert-Jean Gayet, qui au début du xx · siècle s'occupa de détacher les por­ traits des momies sur le site d'Antinopolis, s'aperçut que la pei nture des cheve ux des femme s reproduisait exacte­ ment la coiffure de la morte : « Pas un arrangement de tresse n'était faussé ».

On ne peut cependant en tirer de conclu­ sion quant au moment où l'on réalisait le portrait d'une personne; trop d'éléments demeurent ignorés ou contra ­ dictoires.

App elés enkaustai ; technitaï ou zographoï- litté­ ralement « tra ceurs de vie » -, les artistes du Fayoum étaient certaine ment des Grecs (com­ me tous les peintres dans le monde romain) très proches de la tradition picturale de l'école d'Alexandrie , dont ne subsistent aujourd 'hui que des mosaïques .

Un papyrus mis au jour dans le Fa youm nous renseigne sur les termes du contrat passé entre le peintre et son client : « Re­ mettre à Herakle i dès , peintre, en paiement pour un tableau, une artaba de blé et deux am­ phore s cnidiennes de vin seu­ lement.» Sur les peint ures ou les ban­ delettes des momies figurent souvent des inscriptions: au nom du défunt s'ajoute une formule lui souhaitant bon courage .

« Qu 'Osiris te rende la poussière légère et t'accorde l'eau fraîche .

Vis .

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