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les retables (Exposé – Art & Littérature – Collège/Lycée)

Publié le 15/05/2016

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Recherche documentaire, Pistes de travail & Axes de recherches pour exposé scolaire (TPE – EPI)

musée d'Unterlinden, Colmar), de Matthias Grünewald (v. 1465-1528). Fermé, le retable offre la vision cauchemardesque du corps du Christ couvert des plaies ouvertes de la flagellation ; à gauche, la Vierge défaillante est soutenue par saint Jean l'Évangéliste, et sainte Madeleine est agenouillée au sol, implorante ; à droite se tient saint Jean-Baptiste, solennel et dramatique.

 

La prédelle illustre quant à elle la mise au tombeau, et les deux panneaux fixes encadrant la crucifixion représentent, à gauche, saint Sébastien et, à droite, saint Antoine. À la prime ouverture, on peut contempler, de gauche à droite : l'Annonciation, le concert des anges, la Vierge à l'Enfant et la Résurrection. La prédelle est constituée d'éléments sculptés figurant un Christ bénissant entouré des apôtres. À la seconde ouverture apparaît le noyau primitif du retable, la caisse sculptée au centre de laquelle trône saint Antoine avec deux pèlerins porteurs d'offrandes : à droite, saint Augustin en évêque et, à gauche, saint Jérôme en cardinal. Deux volets peints entourent la caisse : ils figurent la rencontre de saint Antoine et de saint Paul Ermite, et l'agression de saint Antoine par les démons.

 

UN MODÈLE ITALIEN_

 

En Italie, le retable peint l'emporte sur les ouvrages sculptés. Les pilastres de marbre classiques remplacent de plus en plus souvent le bois et les formes gothiques en encadrement soit d’un tableau, soit d'un bas-relief. Le retable devient un monument d'autel, la « pala ».

 

La Pala de San Zeno (1456-1459, basilique San Zeno, Rome), d'Andrea Mantegna (1431-1506), inaugure une série de retables qui, dans la seconde moitié du xve siècle, font jouer les architectures peintes avec les architectures sculptées du cadre, lequel constitue la façade d'un temple antique abritant la Vierge et les saints. Le cadre dit « all'antica » prolonge un espace structuré par une architecture peinte.

Au xve siècle, le rayonnement des Flandres l'emporte d'abord sur celui de l'Italie, avec une peinture plus intimiste, mêlant le sacré et le profane. Le Triptyque de Mérode, de Robert Campin (v. 1378-1444), dont l'Annonciation prend place dans une maison bourgeoise traditionnelle (musée des Cloisters, New York), est à cet égard tout à fait exemplaire.

 

L'aura des Flandres tient tout d'abord aux innovations techniques. Les débuts du xv\" siècle sont ainsi marqués par une farouche volonté de conquête de la réalité : si les maîtres florentins de l'entourage de Brunelleschi (1377-1446) élaborent des méthodes de restitution de la nature avec une précision quasi scientifique (découverte des règles du raccourci puis de la perspective, connaissance de l'anatomie), les Flamands obtiennent l'illusion

 

de la réalité par un patient travail du détail, jusqu’à obtenir comme un miroir du monde visible. Cette tentative de saisir le réel ne va pas sans un perfectionnement de la technique picturale. Jan Van Eyck invente ainsi la peinture à l'huile pour remplacer la peinture « a tempera », dite aussi à la détrempe, (matières colorantes pulvérisées puis liées au blanc d'oeuf), qui a le défaut de sécher beaucoup trop vite. La peinture à l'huile permet de travailler plus lentement, avec davantage de précision, par couches superposées.

 

Par ailleurs, ce rayonnement tient également au fait que les Flamands vont introduire, dans des espaces plus intimistes que les églises, de petits tableaux de dévotion faits généralement de deux panneaux se refermant l'un sur l'autre.

« CHEF-D'ŒUVRE FLAMAND (1432 , cathédrale Saint-Bavon , Gand ) fut commencé , dit-on , par Hubert Van Eyck et terminé par son frère Jan Van Eyck .

Il est non seulement l'œuvre majeure de ce dernier , mais aussi le chef-d 'œuvre de la peinture flamande du siècle .

Il est en premier lieu remarquable par ses grandes dimensions (350 x 461 cm), mais aussi par sa structure de polyptyque articulé en vingt panneau x.

dont hu~ peints des deux côtés.

Les effets d 'illusion et de perspective préfi gurent directement certains tableau x de Mantegna .

Tout à fait audacieu x également dans une œuvre de dévotion , Adam et Ève, deux nus r é alistes , dominent le retable ouvert.

Cette œuvre est à tous égards le point de départ de ce qui fera la gloire de la peinture flamande : le paysa ge, n a turel et urbain (panneau x cent ral et latérau x), le portra~ (la V ierge), la nature morte , les scènes d'int é rieur (l'Annonciat ion).

Le paysa g e centr al est une réplique du •lieu agréable », lieu imaginair e et édénique tiré d e Catulle , de Théo crite et de Virgil e.

Parmi les édifices à l'arrière-plan , qui représentent la Nou velle Jérusalem , on reconnaît notamme nt la cathédr ale d e Gand , comme pour signifier au x fidèl es que le salut est en vue.

style baroque; la statue du saint , en arge nt mass if, est l'œuvre du sculpteur français Pierre Il Legros (1666-1718).

La colonne torse, caracté ristique de ce style nouveau, envahit a lors l' Europe, de même que les motifs ornementaux (guirlandes, fruits, fleurs , oiseaux.

anges , cariatides, etc.) , comme en témoigne le retable du maitre-autel de San Estebà n , de José Churr iguera (1665-1725), à Salamanque .

• C'est surto u t dans les États allemands du Saint Empi re que le rococo prend des dimensio n s monumentales.

LA VIE D'UN RETABLE LA COMMANDE C'est la p lupart du temps sur une commande précise que l'artisa n ou le peint re travai lle.

La commande fait l'objet d'un acte notarié qu'on appelle le « prix-fait ».

Les commanditaires sont géné ra leme nt des ecclésiast iq ues, ~-------------,-------------1 ou des laïcs désireux de doter le u r m usée d'Unterlinden, Colma r), de Matthias Grünewald (v.

1465 -1528) .

Fermé , le retable offre la v ision cauche mardesque d u corps du Christ couvert des plaies ouvertes de la flagellation ; à gauche , la Vierge défaillante est soutenue par sain t J ean l'Évangéliste, et sainte Made leine est agenouillée au sol, implo rante ; à droite se tient saint Jean-Baptiste, sole nne l et drama tique .

L a p rédelle illustre quant à elle la mise a u tombeau , et les deux pannea ux fixes encadrant la cruciftxion représenten~ à gauche, saint Sébastien et, à d roite, saint Antoine .

À la prime ouvertu re, on p eut contem ple r, de gau ch e à droite : l'Anno nciation , l e concert des anges , la Vierge à l'Enfant et la Résurrection.

La p rédelle est constit uée d'éléments sculptés figurant un Christ bénissant entouré des a pô t res.

À la seconde ouverture a pparaît le noyau primitif du retable , la caisse sculptée au centre de laqu elle trô ne saint Antoine avec deux pèlerins porteurs d'offrandes : à d roite, saint Augusti n en évêque et, à gauche, saint Jérôme en cardinal.

Deux volets peints ento urent la caisse : ils figurent la renco ntre de sain t A n toine et de saint Pau l Erm ite, e t l'agress io n de saint Antoine par les dém on s.

LE MODÈLE ITAUEN En Italie, le retable peint l'empo rte s ur les ouvrages sculptés .

Les p ilastres de m ar bre classiq ues remplacent de p lus en plus souvent le bois et les formes gothi ques en encadrement soit d'un tableau, soit d'un bas-re lief.

Le retable devient un monu ment d'aute l, la« pala ».

L11 P11l11 de S11nleno ( 1456-1459, basilique San Zen o , Rome), d'And rea M antegna ( 1 431-1506), in au g ure une série de retab les q ui, dan s la seconde moitié du XV' siècle, font joue r les architect ures peintes avec les a rchitectures scul ptées du cadre, leque l constitu e la façade d'un tem ple a nt ique abritant la Vierge et les saints.

Le c adre dit« all'antica » prolonge un espace structuré par une a rchitectu re peinte.

C'est cette structure fixe (un tableau unique enca dré d'élé ments architecto niques) qui devient souveraine en Italie, mais également en Espagne et dans le reste de l 'Europe , à partir du XVI' siècle .

LE RETABLE « ALI.' ANTICA lJ Au lendemain du concile de T rente, qui réaffirme la place d u r etab le au cœur de l a liturgie, de nouve lles sources de f inanceme nt vien nent s'ajo uter aux plus anciennes ; aussi le monument d'autel « all'an tica »va-t-i l, pendant plus de deux siècles, propager les ordres antiq ues j usque dans les paroisses les plus modestes.

Si l'autel constitue, dan s les églises impo rtantes et riches , une architectu re dans l'architect ure, il apparaît , dans les sanctuaires moins fortu nés, d'un ton plus pittoresque et na·lf.

• L e reta ble «all'antica »,co mme la Transve rbératio n de s a in te Thérèse ( 1644- 1657, Santa Maria della Vittoria , Rome) , de Bernin (1598-1680), peut dès lors prése nter une a rc h itecture monu menta le, avec b aldaquin et colonnades , traitée à la manièr e d'une façade d 'église , et ce sur deux ou trois étages .

À partir de la fin d u XVI' siècle, les matériaux les plus précie ux sont utilisés pou r la plu s gran d e gloire de Dieu : marbres antiques de couleur , pierres précieuses, bronzes dorés .

Les commanditaires fortunés rivalisent d 'ambi tion pour do te r l e urs chapelles privées des plus belles œuvres peintes ou sculptées.

BAROQUE ET ROCOCO Les sévè res mises en gard e de l'Église ne parviennent pas à empêcher les effusions triom phales du baroque .

Ainsi , à partir de la fin du XVII' siècle , la somptuosité et la luxuriance des déco r s sont déployées avec u n e g ra n de liberté.

C'est l'immédiateté du mervei lleux qui est ici offe rte au regard.

·!:Autel de Sllint lgntJCe (1695- 1699), dan s l'église du Gesù , à Rome, réalisé p ar A nd rea Pouo (1 642- 1709), est une parfa~e illustrat ion du église de décors somptueux .

L e contrat précise la taille de l'autel à créer , son futur emplacement , les matériaux à utiliser, l'ico nographie à mettre en scène, le délai de réalisation ainsi que la rému nération.

Le terme convenu coïncide généralement avec une date importa nte a ux yeux d u comma nditaire , ou avec une gran d e date du calendrier lit urgique .

Le non-respect du délai de la part du peintre peut entraîner une amende .

En 1442, les franciscains de Digne vont jusqu 'à faire emprisonner le peintre Jacq ues de Caro lis, qui ne parv ient pas à terminer le maitre -autel de leur église.

On apprend ainsi par le prix-fait du Couronnement de /11 Vierge ( musée d e Villeneuve-lès-Avignon) d'Enguerra n d Quarton (v.

1410 -1466) , daté du 24 avril 1453 , qu e le travail doit être exécuté à l'huile , avec emp loi de l'azur d 'Acre, de l 'or bruni et d e l'or fin.

Le peintre sera payé 120 florins et dispose de dix-sept mois pour exécuter la commande .

LE TRAVAIL DU MENUISIER La réalisation de la structure q ui sera e n suite peinte est la p remiè re étape du travail et fait le p lus souvent l'objet d 'un contrat notarié séparé .

On utilise principalement le bois qu e l'on trouve su r place, m ais il est aussi possi ble de le faire venir d'autres forêts , par flottage notamme nt.

Un retable est généralement composé de plusieurs essences de bois, c hoisies e n f on ction de leur qualité, de le u r résista nce et de leur futur emp lacement.

• Le n oyer, qui se laisse facilement travailler, est p lutôt utilisé pour la ch a r pente et pou r les panneaux d e m e nuiserie, ainsi que pour les statues de chérubins .

• Le sapin, p lus tendre et plus fragi le , est quant à lu i destiné à la caisse et au renf o rcem ent de certaines pièces en noyer .

• Le tilleul pe rmet, par sa finesse , un travai l détai llé davantage adapté à la sculp tu re .

• Montants et moulures d 'e n cadre m ent sont chevi llés ; on colmate les fentes , les gerces et les nœuds avec de la filasse effilochée, et l'assemblage des planches pou r former le parq uet (panneau de reta ble) est fait à joints vifs , enduits de colle, et parfois renforcé par des queues d 'aronde (agrafes en f or me de queue d 'h ir o ndelle).

LE PEINTRE ET LES ntHNIQUES DE PEINTURE Les boiser ies vont tout d 'abord êtr e enduites de prépa rations à base de terre argileuse , de céruse, de gypse et de chaux , serva nt de support aux couches polychromes (des pigments naturels ou artificie ls liés avec de l'huile de lin ).

Puis , sur les parties à dore r, on appliq ue une préparation de type gesso (un enduit fait d'un mélange de plâtre tamisé et de colle animale) à multiples couc hes.

Très b la nc, le gesso assu re la lumi nosité de la peint ure, car il renvoie la l umière traversant la couche colorée .

Une fois poncé , afin d'éliminer toutes les aspérités , il reçoit le bol (argile conte nant des oxydes de fer q u i vont donner de la chaleur aux reflets de l'or), sans leque l la fe u ille d'or ne peut adhérer au support .

On p rocède ensuite au brunissage , c'est-à-dire que l'on frotte la fe u i lle d'or avec une dent d'ours o u une pie r re d'agate , après l'avoir fixée a u support à l'aide d 'un outil contondant Une préparation du même type est parfois appliquée égale ment sur les parties à peindre.

• La polyc hromie sur o r est utilisée pour les éto ff es, les ciels, les paysages lointains, les meubles ou enco re les architect ures.

L a couc h e p icturale est en réalité composée d e plusie urs couches superposées.

Le peintre pose des sous-co uches en ton de fond (un to n vert som bre, par exemp le, pour les chairs , visages ou autres parties du corps dén udées).

Un trait à l'encre soulig n e quelquefois les contours, et un vernis est vraise mblablement appliqué au final afin de protéger la peinture .

LE SCULPnUR C'est l e pl us souve nt dans les reta bles flaman ds q ue l'o n voit des sculptures.

• À la Renaissance, deux centres de production de retab les se distinguent en Flandres : Bruxelles et Anve r s .

Les peint res et les sculpteurs anve rsois appartiennent à la m êm e corpora tion, la guilde de Saint-Luc, ce qui facilite le u r collaboration.

• t:un e des caisses sculp tées les plus impression n a ntes est sans doute celle du rrt11ble d'Issenheim : dix-ne uf figures sculp tées et d orées par N i colas de H agu e nau (1460-1538) , p u is peintes q ue lques années plus tard par Grünewa ld.

l'ttRIT DANS LA PEINTURE Le reta ble s'ad resse avant to ut à ceu x qui n e save nt pas lire, auxquels o n délivre un enseignement par l'image .

Toutefois , l'écrit est souve nt p résent sur la prédelle o u les pa nneaux peints eux- mêmes.

Ces inscriptions peuvent témoigner de l'Identité du pein tr e ou du commanditaire com m e de la dat e de l'œuvre, mais sont fréq uemment en r apport avec le thème iconographique : phylactères des prop h ètes, paroles de la salutation angé lique, livres portant des écrits d 'un saint.

Le T riptyque Braque (musée du Lo uvre , Pa r is), d e Rogier Van der Weyde n (v.

140Q-1464), est à ce titre assez original.

Au centre,le Christ bénissan~ entre la Vierge et saint Jean l'Éva ngéliste ; sur les volets, saint Jean-B aptiste et sainte Made leine .

O n remarque diverses inscriptions de caractè r e théologique o u mora liste.

t:une d'elles relie saint Jean- Baptiste et la Vie r ge, un passage de l'Ecclésiaste signifia n t :« ô mort , que ton souven ir est amer à u n homme qui n 'a rien qui l e trouble , à qui tout réussit h eureusement et qui est encore en éta t d e goOter la nourriture.

» LE MONTAGE Le retab le ayant toujours été conçu pour un emplacement bien particulier , c ' est en fonction d e celui-ci que ses dime nsio ns ont été établies e t données au menuisier .

!:ins tallation est confiée la plupart du temps aux soins d 'un artisan , voire au peintre lui-même .

ANATOMIE D'UN RETABLE Un polyptyque (ci-dessus présent é, le COIII'fiiiHIHIII• t.

lllelye de Lorenzo Monaco , 1413, mus ée des Offices , Florenc e) se compose de trois parties : la caisse, les volets , la prédelle .

La caisse est la partie centrale du retable , appel ée aussi « huche ».

Les volets , fixes ou mob iles, entourent la caisse .

La prédelle est le souba ssement peint ou sculpt é d'un retable , le plus souvent divisé e n plus ieurs panneau x, illustrant sous forme narrative des épisodes de la vie du Chri~ de la V ierge ou d 'un saint.

• Pilastre : pilier de bois en légère saillie qui entoure ou sépa re les panneaux du retable .

Les p ilastr es peuvent con~ue r des supports de peintures : représen tations d 'Adam et Ève, de saints, des donateurs , etc.

• Arcatur e : su~e d'arcades décoratives .

• Pinacle : ensemble des éléments décorat it5 supérieurs du retable.

• Fronton : partie triangulaire qui surmonte certains retables .

• Clochet o n : orneme nt vertical sculpté , en forme de mince clocher , couronnant un pilastre ou un contrefort (pilier latéral enserrant le retable) .

• G â ble : fronton poin tu surmontant l'ar c supérieur d 'un retab le .

Certains gâbles sont pourvus d e lobes (trilobes , quadrilobes ).. »

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