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L’évolution de la notion de sacré au fil de l'histoire

Publié le 29/08/2012

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À côté de cela, certaines personnes déstabilisées cherchent une autre manière de réagir face au bouleversement. Certains indifférents, qui se laissent vivre sans se poser de questions. Ils sentent ce changement important mais sans être pris dans une quête personnelle, qui se placerait dans une position choisie. Une troisième catégorie se pose des questions, sans nécessairement être croyant. On retrouve ici cette quête, ce questionnement, qui certes débouche sur des réponses variées, mais se retrouve tout de même face à la question du sens. D’ailleurs Einstein, alors que la science remet considérablement en cause l’idée d’un Dieu personnel, pourtant se disait attiré vers la religiosité cosmique et prônait que l’être humain doit se poser la question du sens de sa vie pour être pleinement humain. Cette question ne peut pas être constante mais elle survient aux moments des choix, des épreuves, des changements intérieurs pour pouvoir se recentrer. De nos jours, on se retrouve avec la possibilité d’accéder à tout. On peut faire l’expérience de tout, dont éprouver le désir de vivre le sacré, à travers notre corps. Retour fort dans nos sociétés ultra –modernes du chamanisme, de l’expérience, comme les Hommes de la Préhistoire, revivre cette expérience du sacré. Certain vont marcher dans le désert, vont voir la mer, pour retourner vers cette essence du sacré et ressentir ce lien émotionnel, sensible avec le monde. Cette quête spirituelle peut être aussi plus intellectuelle, à travers la méditation par exemple. On observe une certaine fascination vers la méditation bouddhiste, on redécouvre des techniques d’introspections ainsi que de développements personnels.

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« fil du temps, les Hommes ont commencé à dominer ce domaine.

Le clergé a été tenu par des hommes plutôt que des femmes, notons que de nos jours beaucoup depostes religieux sont interdits aux femmes, pour devenir quelque chose d'essentiellement masculin.

Initialement, le clergé était faible devant la toute puissance de laDéesse de la fécondité, mais celui-ci va s'imposer de plus en plus.

Des empires vont naitre, des temples, qui seront essentiellement masculins.

La croyance devient unculte avec une administration très importante, avec un grand prêtre qui « gouverne la religion ».À travers tous les continents, on remarque le même concept: la notion de sacrifice est centrale.

On la retrouve au cours des 4e, 3e et 2e millénaires avant Jésus-Christnotamment chez les Mayas, qui sacrifiaient des hommes, dont des enfants car leurs larmes étaient considérées de bon augure pour recevoir des pluies abondantes.Mais aussi chez les Egyptiens, les Hébreux,… Toutes ces croyances tournent autour du concept d'offrir quelque chose de précieux, un animal, du sang, un homme etde recevoir quelque chose en échange.Figure [ 3 ] Article originalement publié dans L'Année Sociologique, seconde série, 1923-1924La sociologie s'est penchée sur la religion et sur le don plus précisément.

Marcel Mauss, sociologue, estime qu'une société ne peut évoluer qu'à travers le don.

Dansson texte, L'Essai sur le don.

Forme et raison de l'échange dans les sociétés archaïques, il montre l'importance du don et de la relation avec le divin, offrant uneabondance de cadeaux pour mieux vivre.

Progressivement, la religion, le sacré, s'éloigne de plus en plus du naturel, du sauvage.

Alors qu'avant l'Homme ressentaitavant tout des émotions à travers son corps, il commence à penser avec sa tête, il se sert de son intelligence pour interpréter la religion, relier la religion à la raison.Suite à ce mouvement, il va y avoir une prolifération des écritures sacrées, des traités de théologie.

La raison vient s'entremêler dans la religion, cette réflexion sur lareligion va guider l'Homme vers des lois éthiques, qui gouverneront la morale collective.

La morale va être mélangée à la religion : faire quelque chose de bien, dejuste, de moral, au nom de(s) Dieu(x).

Aux noms de ceux-ci, on ne va pas tuer, pas voler, on va faire le bien.

La morale est fondée sur une transcendance, sur unabsolu qui permet de tenir la morale debout.Suite à ces transformations, lorsque la religion devient une sorte d'administration collective du sacré, l'Homme ressent une insatisfaction au niveau du divin, la notion« pure » de sacré a, en quelque sorte, disparu.

Du moins, l'expérience personnelle du divin a disparu pour être remplacé par une religion instituée.

L'Homme va avoirbesoin d'éprouver le divin, de le ressentir, à travers son corps, à travers son cœur, à l'intérieur de lui.

Il a besoin d'autre chose que d'être dans un culte collectif.

Cebesoin va s'observer vers le 5e et 6e siècle avant Jésus-Christ et donne naissance à un mouvement de recul vis-à-vis de la collectivité.

La religion va s'éprouver, pasnécessairement à travers la nature bien qu'en partie.

Les Hommes vont avoir besoin de ressentir le divin.

Les Hommes s'éloignent de ce culte obligatoire organisé ensociété par les prêtres.

Des gens partent pour méditer, pour être en relation avec le divin, seul.Ce mouvement va se constater à travers le monde entier :Les Upanishad en Inde.

En quête de libération, les hindous louent des valeurs de renoncement et composent, pour révéler l'unité absolue des êtres, de longuesméditations poétiques.Le mouvement le plus connu en Occident est probablement le bouddhisme.

L'hindouisme se radicalise et va plus loin dans la quête de l'expérience personnelle dudivin.

Il y a une quête de la transformation individuelle.Les prophètes hébreux qui rappellent l'importance de la prière et de l'amour par rapport aux lois.Les philosophies grecques elles aussi, qui montrent l'importance d'une vie spirituel personnel.

Pythagore, influencé par l'Inde et l'Egypte, fut un des premiersphilosophes qui montra l'importance d'une vie spirituelle personnelle, d'éprouver quelque chose, de vivre le sacré.

Il mit en avant la nécessité de ne pas simplementfaire un geste sacré mais de le vivre.Ce qui se prolongera jusqu'au christianisme qui sera la grande Reforme du Judaïsme avec l'importance de l'amour sur la loi.Il se produit une explosion de sens partout dans le monde.

Au même moment dans l'humanité, en un siècle, on peut constater le même mouvement aux quatre coins dela terre.

Il a y une prise de conscience collective de toute l'humanité, à travers des cultures qui ne se côtoient pas.

On retrouve la même recherche d'une quêtespirituelle personnelle.

C'est à partir de ce moment ci que l'on peut parler de spiritualité.Il faut distinguer la spiritualité, du sacré et de la religion.

« Le sacré est l'expérience fondatrice et universelle de l'humain face au monde, face à l'énigme de sa vie ».La religion est la codification du sacré.

Elle se distingue de la spiritualité car cette dernière est l'expérience personnelle de la quête, de la recherche.

Pour ce qui est dusacré à la Préhistoire, on ne peut pas affirmer que l'Homme de cette époque était en recherche, on n'en sait rien.D'après Fréderic Lenoir, c'est dans ce contexte que l'on assiste à la naissance de la spiritualité en tant que telle.

Par des témoignages, des textes, on sait que l'Hommede cette époque se pose des questions, il recherche l'expérience du transcendantal, il veut rencontrer le sacré et part à sa recherche.

Il va vers un absolu, un sacré, unequête de l'esprit.

Ce phénomène va bouleverser la religion.

Il y a une introduction de la spiritualité dans la religion malgré les contradictions que cela engendre.

Lareligion relie tandis que la spiritualité délie, elle pose l'Homme face à lui-même, dans un processus autonome.

La spiritualité libère l'individu de la collectivité, elle lelibère pour ne plus entraver sa vie intérieure.

On constate une prise de liberté politique par rapport au groupe.

Alors que la religion propose une quête collective, laspiritualité nécessite un cheminement personnel et unique, propre à chacun que personne ne peut faire à notre place.

L'Homme prend sa liberté par rapport aux cultesde la religion, sans pour autant s'en détacher, il requiert les deux, se relier et se délier.

De nos jours, on voit un retour en force de ce besoin de spiritualité, de seretrouver seul face à soi-même et de ne pas seulement faire partie d'un culte collectif.Ces deux notions deviennent complémentaires et comme le disait Aristote, les deux expériences les plus fondamentales de la vie humaine sont la contemplation etl'amitié.

La contemplation participe à cette recherche de la vie divine, on se délie, c'est la spiritualité et l'amitié permet de se relier aux autres, d'avoir des lienssociaux, la religion.

Aristote trouvait que la spiritualité nous permet de ne pas vivre dans l'ignorance, dans les préjugés.

Elle nous permet de se poser la question de cequi nous correspond en tant que personne à part, de se demander ce qui nous convient, ce qui correspond à nos principes.Figure [ 4 ] Carl Gustav Jung (1875-1961)Et il fut rejoint au 20 e siècle par la psychologie analytique et le concept-clé de l'individuation, établi par le psychologue Carl Gustav Jung.

On s'individualise par laspiritualité, pas seulement au niveau religieux mais au niveau intérieur.

Se libérer de nos passions, de nos peurs, de toutes ces choses qui nous asservissent.Dans l'ouvrage « Socrate, Jésus, Bouddha : trois maîtres de vie » Fréderic Lenoir rejoint cette idée.

Il reprend trois grands penseurs, qui ont vécu dans des conditionsdifférentes, à des époques différentes et pourtant leurs philosophies de vie se rejoignent : libérer l'Homme du groupe.

Bouddha casse le système des castes en Inde endisant que l'on ne doit pas être supérieur selon le caste dans lequel on est naît, il a mis en avant la notion d'égalité, tous les êtres humains se valent.

L'expériencespirituelle ne doit pas être réservée à l'élite mais tout le monde, aussi bien les hommes que les femmes, peuvent faire cette expérience.

Il a émancipé l'individu parrapport au groupe, il a cassé la pression du groupe sur celui-ci.

Pour Bouddha, c'est l'expérience intérieure qui est libératrice.

En parallèle, Jésus a fait la même chose.Dans un monde où le tout primait sur l'individu, où l'importance première était le clan, la nation, le groupe il a compris que rien n'était plus important que l'individu.

Ilcrée une fraternité, qui deviendra universelle, qui prône le respect de l'être humain et il considère la prière comme un outil précieux de cette libération.

Socrate s'endistingue quelque peu à cause de son sens développé de la communauté, très présent dans la Grèce Antique où la Cité a un poids considérable.

Il montre néanmoinsque ce qui libère est la raison, la connaissance, la philosophie.

Les points principaux qui les relient sont ces outils de libération intérieure, auxquels tout le monde peutaccéder, menant à la notion d'égalité de tous les Hommes.

Quelques soient les noms qui ont été donné par ces maîtres de pensées, ils ont eu l'idée qu'une libérationintérieure, d' un cheminement personnel, qui nous permettra d'accéder à la Vérité, à l'Eveil (dont la racine verbale en sanskrit est Budh d'où découlera le nomBouddha « éveillé »), au Divin, peu importe le nom qu'ils leur donnent.La spiritualité s'oppose à l'ancienne conception de la religion, d'ailleurs ses grands penseurs en sont morts.

Jésus à été crucifié, Socrate a été tué, Bouddha a peut-êtreété empoisonné.

Ils ont dérangé la religion en place, ils sont sortis du sacrifice collectif social pour aller vers un sacrifice intérieur : le sacrifice de l'égo.

Le sacrificese spiritualise, pour rejoindre un principe divin, peu importe la religion, aussi bien les religions monothéistes, que des religions orientales qui croient en un divinimpersonnel.

La prières, la méditation, l'introspection sont des portes ouvertes pour nous faire grandir, aller vers un mieux.Dans ce climat, la religion va malgré tout faire un retour en force, allant du temps de Jésus jusqu'à la Renaissance.

La religion est telle qu'on l'a connue dans le mondeantique mais avec une administration du sacré, un lien social fondé sur la foi, la Chrétienneté.

Chaque civilisation a sa religion et les sociétés se retrouvent figées àtravers leurs convictions religieuses, parfois proches, parfois très différentes.

A l'intérieur de celles-ci, on retrouve des spiritualités qui vont en permanence lestravailler.Dans le christianisme, on a d'un coté le grand acquisiteur qui nous rappelle que tout le monde doit être chrétien et de l'autre Saint François d'Assise, par exemple.L'un est le conservateur du dogme et l'autre le protecteur de valeurs telles que l'amour, la générosité.

Les deux cohabitent dans la religion.

Notons qu'on retrouve descontradictions dans la religion chrétienne notamment : Le Pape Grégoire IV a canonisé Saint François D'Assise, admiratif face à des valeurs non-matérielles.

Ilexécute le geste sacré à l'aide de sa tiare et sa crosse en or.

La religion forme un mélange de lois, de règles, de collectifs avec une certaine spiritualité.À la renaissance, un nouveau mouvement vient s'installer jusqu'à nos jours.

C'est un bouleversement extrêmement profond dans nos sociétés, qui commence enEurope et s'étend à partir du 20 e siècle et s'accélère depuis une trentaine d'années : le développement de l'esprit critique, de l'individualisme et de la mondialisation.L'essor de l'esprit critique est la remise en question permanente de tous les dogmes inspirés des écritures anciennes.

On croit ce dont on fait l'expérience au lieu de se. »

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