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Action catholique

Publié le 12/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Action catholique, ensemble des mouvements catholiques laïcs créés à la demande des papes pour agir avec l'épiscopat, et sous sa direction, à l'action apostolique du clergé.

2   LA MISSION DES LAÏCS DANS L'ÉGLISE

Les bouleversements de la société entraînés par la révolution industrielle et l'essor du prolétariat amènent un certain nombre de laïcs à s'interroger sur le rôle de l'Église dans la société. Lutter contre la déchristianisation, en particulier dans les milieux ouvriers, régénérer la société grâce au message chrétien, tel est le but des premières associations d'action catholique qui se créent à la fin du xixe siècle. Ainsi en France, après l'échec des Cercles catholiques d'ouvriers fondés en 1871 au lendemain de la Commune, une Association catholique de la jeunesse française (ACJF) voit le jour en 1886, sous le parrainage d'Albert de Mun. Ne regroupant d'abord que des jeunes gens de la bonne société, l'ACJF s'inscrit dans le courant du catholicisme social qui entend aider et soulager la misère des classes défavorisées.

Au lendemain de la Première Guerre mondiale cependant, le mouvement se développe et pose à la hiérarchie catholique le problème de la place des laïcs au sein de l'Église. Dans la continuité des conceptions contenues dans Rerum novarum (1891) de Léon XIII, Pie XI définit au travers de plusieurs documents (Ubi Arcano Deus en 1922, Rerum omnium en 1923) la mission propre du laïcat dans l'Église et charge le cardinal Verdier et Mgr Courbe de mettre en place les statuts de l'Action catholique française, approuvés en 1931. Conscient que « pour ramener au Christ les diverses classes d'hommes qui l'ont renié, il faut avant tout recruter dans leur sein des auxiliaires de l'Église qui comprennent leur mentalité, leurs inspirations «, l'épiscopat confie aux divers mouvements de l'Action catholique le soin de favoriser l'essor des consciences chrétiennes, chacune dans leur domaine propre, que cela soit sur le plan professionnel, social ou familial. Ainsi l'action des laïcs n'est pas seulement définie comme complémentaire de celle du clergé, mais possède une dimension propre irremplaçable.

3   UN FOISONNEMENT D'ORGANISATIONS

L'Action catholique connaît à partir des années trente un profond renouvellement. De multiples organisations voient le jour, avec chacune une action spécifique. De générale, l'Action catholique se spécialise par milieu, avec la création en 1925 en Belgique, puis en 1927 en France, de la Jeunesse ouvrière chrétienne (JOC), bientôt suivie en 1929 par la Jeunesse agricole chrétienne (JAC, devenue Mouvement rural de la jeunesse chrétienne, MRJC, en 1964), la Jeunesse étudiante chrétienne (JEC) également en 1929, la Jeunesse maritime chrétienne (JMC) en 1930, la Jeunesse indépendante chrétienne (JIC) en 1935, et enfin les Cœurs vaillants et les Âmes vaillantes (devenus l'Action catholique des enfants) en 1936-1937. Dans le même temps, des associations similaires ouvertes aux jeunes femmes se constituent. Surtout l'on passe progressivement d'une activité de patronage, qui avait été la marque des associations du début du siècle, à une véritable prise en compte des problèmes sociaux et politiques spécifiques à chacun, provoquant un certain nombre de ruptures avec les milieux catholiques traditionnels. Ainsi, l'ACJF s'oppose à l'Action française, se montre résolument antinazie et, si elle adhère d’abord à la révolution nationale prônée par Vichy, elle s'en démarque cependant bien vite en condamnant l'antisémitisme et en s'opposant au Service du travail obligatoire (STO) ; certains dirigeants de l'ACJF créent même les Jeunesses chrétiennes combattantes, pour les militants entrés dans la Résistance.

4   LES DIFFICULTÉS DE L'APRÈS-GUERRE

Après la Seconde Guerre mondiale, les mouvements de jeunesse chrétiens sont prolongés par des organisations pour adultes, telle l'Action catholique ouvrière en 1950. Cependant la multiplicité des problèmes sociaux, l'intervention de plus en plus grandissante dans le domaine de l'action politique et les prises de positions très indépendantes de certaines associations contribuent à affaiblir le mouvement d'organisations spécialisées, tandis que l'Église s'inquiète de l'évolution de l'ACJF ou de la JOC qui prônent la nécessaire transformation des structures de la société comme base de tout apostolat. Aussi la hiérarchie favorise-t-elle la naissance d'une Action catholique générale des hommes (ACGH) et d'une Action catholique générale des femmes (ACGF), qui ont pour but de remplir l'ensemble des tâches apostoliques dans la paroisse et dans la cité, et non plus par milieu spécialisé.

Toutefois, la crise qui couvait depuis quelque temps éclate au milieu des années cinquante. Des associations comme la JOC s'opposent à l'unification du mouvement, craignant de perdre le contact avec leur milieu d'origine. Plus largement se pose alors avec acuité le problème de l'autonomie de ces mouvements par rapport à la hiérarchie de l'Église, alors même que l'action de ces mouvements hésite entre évangélisation et participation politique. Cette crise aboutit à la disparition de l'ACJF en 1956, puis de celle de la branche étudiante de la JEC en 1965.

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