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Action directe

Publié le 05/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Action directe, groupuscule terroriste d'extrême gauche, fondé dans les années 1978-1979 et qui a commis plusieurs attentats sanglants entre 1982 et 1986, avant d'être démantelé en 1987.

2   DE L'ANARCHISME…

Au lendemain de Mai 68 se développe en France une mouvance autonome qui, se situant à l'extrême gauche, apparaît tentée par la violence. L'idéologie révolutionnaire maoïste, l'exemple des guérillas dans le tiers-monde, de l'Allemagne et de l'Italie, en proie au même moment à une vague de terrorisme sans précédent, expliquent cette tentation de la violence qui agite toute une frange du gauchisme français dans les années soixante-dix. Ainsi deux mouvements d'obédience anarchiste, les Noyaux armés pour l'autonomie populaire (NAPAP) et les Groupes d'action révolutionnaire internationale (GARI) fusionnent en 1978-1979 pour donner naissance à Action directe. Son leader, Jean-Marc Rouillan, est un ancien des GARI, groupuscule né dans la région toulousaine qui s'est fait connaître par plusieurs enlèvements, des hold-up et des plasticages, visant le régime franquiste. Arrêté en 1974, Jean-Marc Rouillan est libéré de prison en 1977 et prend la tête d'Action directe.

Les premières années de l'organisation sont marquées par des attentats spectaculaires, ayant une portée essentiellement symbolique. Mitraillage du ministère du Travail en 1979, du ministère de la Coopération en 1980, plasticage de diverses sociétés immobilières et d'informatique, autant d'actions dans la tradition anarchiste qui visent à s'attaquer aux biens, plus qu'aux personnes. Arrêté une deuxième fois en septembre 1980, Rouillan est de nouveau libre quelques mois après, en raison de la loi d'amnistie au lendemain de l'élection de François Mitterrand à la présidence de la République (1981). La reprise des attentats en compagnie de Nathalie Ménigon, elle aussi libérée, et les critiques virulentes de la droite accusant la gauche de laxisme, amènent le gouvernement socialiste à décider la dissolution d'Action directe le 18 août 1982.

3   …AU TERRORISME

C'est alors que s'opère une radicalisation de l'action des membres d'Action directe. Proche des Cellules communistes combattantes de Belgique et plus encore de la Fraction Armée rouge en Allemagne, avec laquelle elle fusionne en 1985, Action directe — qui se définit désormais comme une organisation « communiste révolutionnaire « — entend réorienter son combat de manière plus nettement « anti-impérialiste «. De 1982 à 1986, Action directe commet, principalement à Paris et en région parisienne, une vingtaine d'attentats contre des objectifs liés à la politique internationale, aux activités de défense ou au grand patronat à vocation internationale. Ainsi le 25 janvier 1985, l'ingénieur René Audran, directeur des affaires internationales au ministère de la Défense, chargé des programmes de coopération militaire, est assassiné. Le 17 novembre 1986, c'est Georges Besse, le P-DG de la Régie Renault, qui tombe sous les balles des terroristes. Entre-temps, Henri Blandin, contrôleur général des armées, et Guy Brana, vice-président du Conseil national du patronat français (CNPF), échappent de peu à la mort, tandis qu'Action directe plastique les locaux d'Interpol et réalise plusieurs hold-up meurtriers dans des banques parisiennes et de la région lyonnaise afin d'assurer le financement du mouvement.

Cependant, au terme d'une très importante action policière, les hommes du RAID arrêtent le 21 février 1987, dans une ferme du Loiret, à Vitry-aux-Loges, les principaux responsables d'Action directe, à savoir Jean-Marc Rouillan, Nathalie Ménigon, Joëlle Aubron et Georges Cipriani. Peu de temps après, la capture de la branche lyonnaise, qui comprend notamment André Olivier et Maxime Frérot, l'artificier du groupe, marque la fin de l'activité terroriste d'Action directe. En janvier 1989, les dirigeants du groupuscule terroriste sont condamnés à la détention à perpétuité.

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