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adoption (Antiquité)

Publié le 30/01/2013

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1   PRÉSENTATION

adoption (Antiquité), acte de type privé par lequel un paterfamilias prend sous sa protection (potestas) une personne d’une autre famille (un alieni juris) afin d’en faire son héritier légitime.

2   CONDITIONS DE L’ADOPTION

Durant l’Antiquité, l’adoption est une source de filiation juridique qui a pour objet de compenser une absence de descendance naturelle ; en ce sens, cette institution ne diffère guère de celle de l’actuel Code civil français. En Grèce, l’adoption est originellement utilisée pour assurer la pérennité d’une famille (oikos) sans héritier, essentiellement pour la continuité du culte religieux. À Rome, la procédure d’adoption revêt des objectifs sensiblement identiques : le paterfamilias s’assure ainsi une descendance qui portera son nom, recueillera son patrimoine et assurera le culte des sacras domestiques (voir histoire de la famille).

Cette procédure d’adoption peut s’exercer sur l’ensemble de ceux qui jouissent des prérogatives de la civitas, mais également s’appliquer au bénéfice des étrangers et des esclaves (l’adopté, quelle que soit sa condition, n’ayant pas à exprimer son consentement).

3   RITUEL DE L’ADOPTION

En ce qu’elle permet l’accession à la citoyenneté — c’est là un trait majeur opposant citoyennetés grecque et romaine, les Romains ayant assuré une propagation de cette qualité que les Grecs ont toujours refusé d’étendre à ceux qui ne pouvaient s’en prévaloir dès leur naissance —, l’adoption a lieu devant un représentant de la cité, le prêteur, et est entourée de formes solennelles empruntées à la loi des Douze Tables. Par trois fois, au cours d’une déclaration solennelle, l’adoptant libère l’adopté de la patria potestas de son pater d’origine pour le soumettre à sa propre puissance et en faire son fils, ou sa fille, légitime.

4   ADOPTION OU ADROGATION ?

L’adoption se distingue de l’adrogation, une forme parallèle d’adoption, identique dans ses effets, mais distincte quant à l’identité de l’adopté. Alors que l’adoption ne concerne que ceux que les juristes appellent les alieni juris, c’est-à-dire ceux qui vivaient déjà sous la dépendance d’un paterfamilias, l’adrogation est une forme d’adoption par laquelle un sui juris — celui qui vit en dehors de toute dépendance paternelle, soit parce qu’il est lui-même un paterfamilias, soit parce qu’il a été émancipé — devient un alieni juris soumis à l’autorité parentale de son adoptant.

Loin de se cantonner à la seule sphère familiale, l’acte d’adoption a parfois été utilisé à des fins sociales et politiques — c’est par lui que les plébéiens ont été intégrés au groupe des patriciens —, et il a pu représenter une forme d’accession légitime au pouvoir, notamment sous l’Empire — il en fut ainsi de l’adoption d’Octave par César —, pratique qui s’est généralisée sous la dynastie antonienne.

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