Anatole France a dit : "Tous les changements, même les plus souhaités, ont leur mélancolie." Donnez des exemples de votre expérience personnelle.
Publié le 22/02/2012
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Il est évident qu'Anatole France, sans le dire, a distingué implicitement différents cas de changement. Il y a manifestement des changements qui ne nous donnent aucune mélancolie. Guérir, quand on est malade, c'est un changement; rentrer chez soi, quand on fit la guerre, c'était un changement; et, dans ces cas, ou dans d'autres, on ne regrette rien du passé. Anatole France ne veut donc parler que des changements dans lesquels on passe d'un état sans souffrance à un autre état sans souffrance. On peut dire que cela va de soi. Mais, même en prenant la pensée dans ce sens, ne peut-on pas dire qu'il faut distinguer les cas ou plutôt, ici, les gens, ce qui revient au même. Certaines gens, plus sensibles, plus nerveux, comme l'était Anatole France, sont enclins à vivre dans leur pensée plus que dans la réalité; et leur pensée retourne invinciblement vers le passé. De ce passé, par disposition de caractère, ils oublient tout ce qu'il pouvait avoir d'indifférent ou de pénible, et ne se souviennent que de ses bons côtés. Même ils le regrettent simplement parce qu'il est passé et ne reviendra plus. 1\ilais tout le monde n'a pas cette disposition de caractère; et ce n'est pas nécessaire. Si vous quittez une ville pour aller dans une autre que vous désirez, vous pouvez fort bien songer avec mélancolie à la ville où vous ne reviendrez. plus ; si vous êtes reçu à quelque école et quittez la maison natale, vous pourrez, malgré la joie du succès, regretter la maison- natale. Mais, si vous quittez une ville où vous vous êtes réellement ennuyé, un logement réellement laid, triste, malsain, vous n'aurez pas les regrets mélancoliques d'Anatole France.
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