Article de presse: La sainte de Calcutta
Publié le 22/02/2012
Extrait du document
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porte de son collège.
Sa vocation est sur les trottoirs-mouroirs de la ville.
" Je devais sortir du couvent, dit-elle, aider les pauvres,vivre avec eux.
C'était un ordre, un devoir, une certitude.
"
Le 16 août 1948, elle abandonne même l'habit occidental des religieuses de Loreto et enfile le sari blanc, bordé de bleu, avecune croix sur l'épaule, qui va pour toujours l'identifier au peuple indien et devenir célèbre dans le monde.
C'est l'habit desmissionnaires de la Charité, une congrégation religieuse qu'elle fonde le 7 octobre 1950, après avoir vaincu les réticences deRome.
Ses premières soeurs sont d'anciennes élèves du collège Sainte-Marie.
Pour elles, Mère Teresa n'a qu'une exigence :renoncer à tout confort matériel, vivre pour les pauvres et au milieu des pauvres.
Elle les conduit parfois d'une main de fer et sebat, avec obstination, sur tous les terrains : la faim, la maladie, la solitude, l'ignorance.
Son premier acte symbolique, c'est l'ouverture, en 1952, dans le quartier très populaire de Kalighat, d'un mouroir, un ancienabri de pèlerins qu'elle appelle joliment la Maison du coeur pur, Nirmal Hriday en bengali.
Ce bâtiment accueillera jusqu'à 60 000personnes, venues pour être soignées ou mourir entourées.
Elle créera d'autres foyers de mourants, des léproseries, des crèches,des écoles, des dispensaires.
Au moment de recevoir le prix Nobel, en 1979, elle avait déjà fondé près de deux cents centresd'accueil, en Inde et dans le reste du monde, pour des personnes privées de tout, naufragées de la vie.
Leur nombre a doublédepuis.
Les missionnaires de la Charité aussi se sont multipliées et ont essaimé.
Elles sont aujourd'hui trois mille cinq centsreligieuses, présentes dans près de cent pays.
Aucune cause ne lui est étrangère.
Un jour, Mère Teresa se rend en Australie pour sensibiliser l'opinion au sort des aborigènes.En 1970, elle est à Amman, en Jordanie, pour s'occuper de réfugiés palestiniens.
On la voit en Ethiopie pour soulager des crève-la-faim, au Guatemala après le tremblement de terre de 1977, à Beyrouth-Ouest sous les bombes en 1982, à Cuba en 1986.Son autorité est grande à New Delhi, où, dès qu'elle le demande, elle est reçue par le premier ministre.
A Washington, elletéléphone aux présidents Reagan et Clinton et ouvre un foyer pour malades du sida.
Des ghettos les plus misérables aux tribunes les plus officielles, elle fait entendre sa voix.
Mais on lui reprochera de trop bonnesrelations avec la famille Duvalier en Haïti ou celle d'Henver Hodja, l'ex-dictateur albanais, ou encore avec la princesse Diana.
Onla dit plus indulgente avec les grands de ce monde qu'avec " les pauvresses, qui ont droit à ses discours sur la morale et surl'obéissance " (dans une biographie de Christopher Hichten).
Chez elle, la vie spirituelle est inséparable de son engagement social.
Travailler pour les pauvres, répète Teresa, n'est pas unevocation.
La seule vocation qui compte est l'engagement total au service de Dieu.
" Nous sommes le plus beau des marchés, nousvendons de l'amour ", dit-elle dans un téléfilm qui lui est consacré et sera diffusé, en 1986, dans une quarantaine de pays.
" Lepeu que nous donnons, ajoute-t-elle, devient infini pour Dieu.
" C'est le même message qu'elle délivre aux hommes politiques, auxécrivains, aux évêques qu'elle rencontre lors de ses voyages ou qui, après son prix Nobel, viennent en pèlerinage à Calcutta.
C'est dans cette ville que Mère Teresa gardera son quartier général.
Chaque jour se forment, à sa porte, de longues filesd'attente, où les missionnaires de la Charité distribuent, avec quelques vivres, un peu de soulagement et d'espoir.
C'est là que larencontre Dominique Lapierre, qui décrit, dans un livre devenu un best-seller, La Cité de la joie .
" Cette femme peut réunir les hommes beaucoup plus que les livres sacrés et leurs versets ", commente Emmanuel Levinas, le philosophe juif récemmentdécédé à Paris.
Mère Teresa se lie d'une grande amitié avec Jean Paul II.
Elle le suit dans ses voyages, participe à ses rassemblements commecelui du 15 août 1993 à Denver (Colorado), devant près d'un demi-million de jeunes.
Un jour de 1985, à Nairobi (Kenya), ellequitte le cortège papal.
Des journalistes la retrouvent dans un hôpital au milieu de lépreux.
" La souffrance physique est très dure,leur dit-elle, mais plus tragique encore le fait d'être indésirable, non aimé, rejeté.
" Jean Paul II l'affectionne, au point, s'inquiète-t-on à Rome, de s'enticher d'elle.
Il l'invite aux synodes des évêques réunis au Vatican.
Elle lui téléphone directement et peut êtrereçue sur-le-champ.
Il la consulte, la cite dans ses discours.
A Calcutta, où Mère Teresa le reçoit en 1987, le pape loue la saintevivante, " dont le témoignage frappe la conscience du monde ".
Elle devient son ambassadrice.
Il va jusqu'à lui offrir une maison àl'intérieur de la cité du Vatican, qu'elle transforme en un foyer de personnes sans ressources et sans domicile fixe.
Mère Teresa ne mâche jamais ses mots.
Devant les évêques, au synode de 1980 à Rome consacré à la famille, elle raconte,n'épargnant aucun détail, sa lutte contre la stérilisation des lépreux en Inde et ses campagnes en faveur des méthodes derégulation naturelle des naissances.
Devant les chefs d'Etat, elle mène bataille contre l'interruption de grossesse, décrite comme unfléau.
" Si vous ne voulez pas de votre enfant, s'écrie t-elle, donnez-le moi.
" Elle défend les enfants à naître et les mères au foyeravec la même intransigeance que celle qui la pousse, dans les bidonvilles, au secours des plus pauvres et des infirmes.
Mère Teresa voulait " mourir debout ", avait-elle confié dans l'un des nombreux films ou séquences télévisées qui lui ont été.
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