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Article de presse: Les accords de Camp David

Publié le 22/02/2012

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5-17 septembre 1978 - Ce n'est pas un miracle qui vient de se produire à Camp David, mais, dans la meilleure des hypothèses, l'enclenchement d'un long et délicat processus dans lequel le président Carter a engagé, beaucoup plus que ne l'avaient fait ses prédécesseurs, la responsabilité des Etats-Unis. Les deux accords-cadres signés dimanche soir à la Maison Blanche par Menahem Begin, Jimmy Carter et Anouar El Sadate ne règlent pas, loin de là, ce qu'il est convenu d'appeler le problème du Proche-Orient ils pourraient cependant contribuer à le débloquer. L'un des accords concerne les relations israélo-égyptiennes. Comme on pouvait le penser, il est le plus concret et le plus précis des deux, puisque Anouar El Sadate s'engage à signer dans les trois mois un traité de paix avec Jérusalem, à condition que la Knesset donne son accord au démantèlement des colonies juives dans le Sinaï. L'établissement de relations diplomatiques entre Jérusalem et Le Caire devrait intervenir dans les neuf mois suivant la signature du traité de paix, bien qu'Israël se voie accorder deux à trois ans pour évacuer totalement le Sinaï. Ce point indique clairement l'ampleur des concessions consenties par Anouar El Sadate. L'autre accord-cadre conclu par les frères ennemis sous la pression de Jimmy Carter confirme bien que le président égyptien a fait preuve d'une plus grande souplesse que Menahem Begin : contrairement à ce qu'il envisageait, le raïs n'a pas obtenu la promesse d'un retrait complet de Cisjordanie et de Gaza. Le chef du gouvernement israélien a simplement accepté de se référer enfin à la résolution 242 des Nations unies, qui prévoit bien de tels retraits, mais dont l'interprétation est toujours controversée. Le premier ministre israélien, qui exige toujours une période de transition de cinq ans pour la Cisjordanie et Gaza, a également accepté quelques mesures destinées à donner plus de crédibilité au régime d'autonomie interne envisagé, dont les moindres ne sont pas l'arrêt de l'installation de nouvelles colonies israéliennes dans les territoires occupés en 1967 et l'installation éventuelle d'une force des Nations unies. Encore faut-il que le roi Hussein, attendu à Washington dans quelques semaines, accepte de participer à ces négociations. Mais c'est surtout de constance que va avoir besoin maintenant le président américain. S'il relâche demain ses efforts, il est plus que probable que la réunion de Camp David se soldera par un succès israélien, Menahem Begin étant bien entendu davantage intéressé par une paix séparée avec Le Caire que par l'accession de la Cisjordanie et de Gaza au rang d'entité palestinienne. Un nouveau blocage par Israël pourrait rendre parfaitement éphémère l'accord de paix conclu avec Le Caire, donnerait raison à la Syrie et à l'OLP, qui ont déjà rejeté les résultats de Camp David, et ne manquerait pas de favoriser une nouvelle explication sur le terrain. BULLETIN DE L'ETRANGER Le Monde du 19 septembre 1978

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