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Article de presse: Les étapes de la négociation

Publié le 22/02/2012

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18 mars 1962 - Septembre 1959 : Une base commune est trouvée,l'autodétermination C'est au général de Gaulle que revient le mérite d'avoir, le 16 septembre 1959, amorcé le règlement négocié du conflit en lançant la formule d' " autodétermination ", qui, remettant en question le postulat de l' " Algérie française ", ouvrait les voies à la discussion. Le GPRA se félicite de voir reconnu le droit des Algériens à l'autodétermination et se déclare prêt à entrer en pourparlers avec le gouvernement français pour en discuter les conditions d'application, mais il demande que soient admises l' " entité nationale " de l'Algérie, l' " unité sociologique " de son peuple et l'intégrité de son territoire (note du 28 septembre). Le 20 novembre il désigne, pour entrer en pourparlers avec le gouvernement français, Ahmed Ben Bella et les autres détenus de l'île d'Aix. Le dialogue tourne court après une allocution du président de la République à Colmar. Juin 1960 : premier contact officiel a Melun Dans le discours prononcé le 14 juin 1960, le général de Gaulle offrait aux " dirigeants de la rébellion " de venir en France " trouver une issue honorable aux combats qui se traînent encore ". Formule peu différente de celle de la " paix des braves ". Mais, implicitement désignés comme interlocuteurs privilégiés-sinon pour prendre en main le destin de l'Algérie, au moins pour organiser avec Paris le passage de l'état de guerre à la consultation désormais admise,-les dirigeants du FLN trouvèrent l' " ouverture " assez engageante pour envoyer en " éclaireurs " Ahmed Boumendjel et Mohammed Ben Yahia. A Melun, cependant, les émissaires du FLN recueillirent l'impression que l'on n'accorderait pas aux délégués les franchises indispensables et que l'on voulait les entraîner à une sorte de reddition militaire. Ils coupèrent court aux échanges. Le 5 septembre de la même année, le général de Gaulle affirme que la discussion ne saurait s'ouvrir avant que l'on ait " déposé le couteau au vestiaire ". C'était tenter d'opérer cette dissociation entre la recherche du cessez-le-feu et la négociation politique, à quoi se refusait obstinément le FLN. Avril 1961 : le principe de l'indépendance de l'Algérie est reconnu Dès les premières semaines de 1961, cependant, Georges Pompidou, Bruno de Leusse, Ahmed Boumendjel et Tayeb Boulahrouf prennent des contacts discrets en Suisse et une nouvelle tentative est envisagée. L'ouverture des pourparlers est fixée au 30 mars. A la veille de ce rendez-vous, Louis Joxe annonce que l'on négociera " avec le MNA comme avec le FLN ". Le GPRA réagit en renonçant à la conférence, tandis que Messali Hadj assure qu'il fait confiance à ses rivaux politiques pour discuter avec la France. L'incident permet de " crever l'abcès " et aboutit à reconnaître en fait au GPRA la représentativité unique pour négocier la fin des combats. Et, le 11 avril, au cours d'une conférence de presse, le général de Gaulle déclare, à propos de la création d'une " République algérienne " -annoncée par lui le 4 novembre précédent-qu'il est pour sa part persuadé que cet Etat " sera souverain au-dedans et au-dehors ". Mai-juillet 1961 : Evian-Lugrin, un double monologue interrompu L'ouverture des pourparlers d'Evian (20 mai) signifie à la fois que le " Front " n'exige plus de négocier en territoire neutre, et que le gouvernement français-en dépit de l'opération " trêve unilatérale " -admet que l'on discute le couteau à la main. Si stérile qu'ait pu paraître la discussion, ou plutôt le double monologue au cours duquel chacun a décrit " son " Algérie de demain, la rencontre d'Evian permet que s'amorcent entre Louis Joxe et Saad Dalhab de vraies discussions politiques, qui allaient ensuite " mûrir ". La conférence de presse tenue le 26 mai à Evian par Louis Joxe assouplissait la notion d' " association " franco-algérienne en celle de " coopération ". La négociation n'en était pas moins bloquée par les deux revendications permanentes et fondamentales du FLN : unité du territoire (c'est-à-dire reconnaissance de l'algérianité du Sahara), unité du peuple (c'est-à-dire refus d'admettre pour les Européens un statut de type plus ou moins libanais, à quoi tendait la " coopération organique des communautés " réclamée par Paris). Septembre 1961 : le général de Gaulle reconnaît le caractère algérien du Sahara A Evian, à Lugrin aussi, moins fermement, les négociateurs français soutenaient que le Sahara était " une question en soi ". Mais, dans une allocution radio-télévisée en août 1961, Louis Joxe laissait entendre que la vocation algérienne du Sahara pourrait être reconnue. C'est ce que déclara avec plus de netteté et de solennité le général de Gaulle dans sa conférence de presse du 5 septembre suivant, à condition que l'Algérie demeure associée à la France. Les contacts secrets alors repris se heurtent à diverses difficultés relatives aux garanties des Européens, aux bases réclamées par la France, à la durée de la période transitoire qui doit précéder le référendum, à la composition de l'exécutif provisoire, au rythme d'évacuation et aux tâches de l'armée française. Mais les représentants algériens admettent que l'un des principaux objectifs à atteindre est la définition d'une libre coopération avec la France. Dans son premier discours prononcé en tant que président du GPRA, le 3 septembre, à Belgrade, Youssef Ben Khedda met l'accent sur ce point. A l'issue de la grève de la faim qu'ils ont poursuivie pendant près de trois semaines Ahmed Ben Bella et les quatre autres membres du GPRA qui étaient internés au château de Turquant sont transférés au château d'Aunoy, où sous garantie marocaine ils disposent désormais de toutes facilités pour multiplier les échanges avec leurs collègues de Tunis. Leur méfiance à l'égard des pourparlers se dissipe progressivement. Février-mars 1962 : l' " unité du peuple algérien " est admise En s'abstenant, dans son allocution du 5 février, de parler de coopération " organique ", le général de Gaulle lève la dernière objection de fond du FNL. La renonciation à une politique qui tendait à créer une minorité institutionnelle en Algérie constitue en fait la reconnaissance de l'unité du peuple algérien. Les négociateurs avaient encore, à partir de ce principe, à rédiger l'ensemble des modalités d'application. Ce fut l'objet des conversations des Rousses et d'Evian. JEAN LACOUTURE Le Monde du 20 mars 1962

« A Evian, à Lugrin aussi, moins fermement, les négociateurs français soutenaient que le Sahara était " une question en soi ".Mais, dans une allocution radio-télévisée en août 1961, Louis Joxe laissait entendre que la vocation algérienne du Sahara pourraitêtre reconnue.

C'est ce que déclara avec plus de netteté et de solennité le général de Gaulle dans sa conférence de presse du 5septembre suivant, à condition que l'Algérie demeure associée à la France. Les contacts secrets alors repris se heurtent à diverses difficultés relatives aux garanties des Européens, aux bases réclaméespar la France, à la durée de la période transitoire qui doit précéder le référendum, à la composition de l'exécutif provisoire, aurythme d'évacuation et aux tâches de l'armée française.

Mais les représentants algériens admettent que l'un des principauxobjectifs à atteindre est la définition d'une libre coopération avec la France. Dans son premier discours prononcé en tant que président du GPRA, le 3 septembre, à Belgrade, Youssef Ben Khedda metl'accent sur ce point. A l'issue de la grève de la faim qu'ils ont poursuivie pendant près de trois semaines Ahmed Ben Bella et les quatre autresmembres du GPRA qui étaient internés au château de Turquant sont transférés au château d'Aunoy, où sous garantie marocaineils disposent désormais de toutes facilités pour multiplier les échanges avec leurs collègues de Tunis. Leur méfiance à l'égard des pourparlers se dissipe progressivement. Février-mars 1962 : l' " unité du peuple algérien " est admise En s'abstenant, dans son allocution du 5 février, de parler de coopération " organique ", le général de Gaulle lève la dernièreobjection de fond du FNL.

La renonciation à une politique qui tendait à créer une minorité institutionnelle en Algérie constitue enfait la reconnaissance de l'unité du peuple algérien. Les négociateurs avaient encore, à partir de ce principe, à rédiger l'ensemble des modalités d'application.

Ce fut l'objet desconversations des Rousses et d'Evian. JEAN LACOUTURE Le Monde du 20 mars 1962. »

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