Article de presse: Un million de rapatriés
Publié le 17/01/2022
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19 mai 1962 - Des Européens d'Algérie avaient, au cours de la guerre, gagné la métropole. Des Français du Maroc et de Tunisie avaient fait de même.
Mais, en Algérie, la grande majorité-souvent les moins privilégiés-espérèrent jusqu'à la fin dans les promesses des partisans de l'Algérie française, tout en manifestant une violente hostilité à l'égard du pouvoir. La multiplication des attentats du FLN, la tactique de la " terre brûlée " adoptée par l'OAS aux abois et la crainte de représailles après l'indépendance, malgré les garanties incluses dans les accords d'Evian, déclenchèrent au début de l'été 1962 une panique désespérée.
Des milliers de familles se pressèrent dans les ports et les aérodromes pour gagner la France, attendant parfois plusieurs jours un embarquement. Les rapatriements s'espaceront ensuite au cours des mois et des années sans s'interrompre totalement.
On comptait, au 31 juillet 1985, 968685 rapatriés d'Algérie, 263357 du Maroc et 179985 de Tunisie. Le secrétariat d'Etat aux rapatriés, créé en août 1961 et confié à Robert Boulin, s'efforça d'assurer leur transport, leur subsistance puis leur reclassement. Certains s'installèrent en Espagne, en Amérique du Sud, en Afrique. La croissance économique et le plein emploi facilitèrent l'insertion des rapatriés en métropole. En 1964, la plupart des 144 000 salariés du secteur privé avaient retrouvé un emploi. Les salariés du service public étaient reclassés. Plus difficile était le cas des 14 % de plus de soixante ans qui disposaient souvent de faibles ressources.
Soixante mille musulmans-enfants non compris-provenaient des unités de supplétifs; les " harkis ". Ils avaient fui les représailles sanglantes qui frappaient un grand nombre des leurs et conservaient la nationalité française. Ils furent installés dans des chantiers et des hameaux de forestage ou dans des camps, dont le dernier fut fermé en 1975. Leurs difficultés d'insertion ne sont pas encore totalement résolues.
Les rapatriés ont longtemps pesé sur la politique nationale et la politique locale, notamment dans le Midi. Leur indemnisation, prévue par les accords d'Evian, a fait l'objet de polémiques qui durent encore.
JEAN PLANCHAIS
Octobre 1985
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