Bagaza, Jean-Baptiste
Publié le 06/04/2013
Extrait du document
1 | PRÉSENTATION |
Bagaza, Jean-Baptiste (1946- ), président du Burundi de 1976 à 1987.
2 | UNE PRÉSIDENCE CONTRASTÉE |
Né à Rutovu, dans un clan tutsi au sud du Burundi, Jean-Baptiste Bagaza effectue sa scolarité dans les écoles catholiques de la capitale, Bujumbura, puis s’engage dans l’armée et suit une formation militaire en Belgique de 1966 à 1971. Ses relations avec le président tutsi Michel Micombero conduisent à sa nomination à l’état-major. En 1976, alors qu’il est devenu lieutenant-colonel et adjoint de Micombero, il le renverse sous prétexte d’incompétence lors d’un coup d’État sans effusion de sang. Il promet le retour à un gouvernement civil et des réformes en faveur de la majorité hutu, traditionnellement soumise aux Tutsi. Il nomme plusieurs Hutu au gouvernement et redistribue une partie des terres tutsi aux Hutu qui les travaillent. Si, sur le plan économique, il se montre bon gestionnaire et dote le pays d’infrastructures routières, scolaires et hospitalières, il maintient la mainmise des Tutsi sur le pouvoir politique et militaire en conservant la direction du pays (élection contestée de 1984).
À la suite de l’opposition manifestée par l’Église catholique, qui réclame depuis longtemps l’égalité des droits pour les Hutu, Jean-Baptiste Bagaza choisit la répression, persécute le clergé et les populations hostiles. Cette réaction est impopulaire et, alors qu’il est en visite au Canada en 1987, le major Pierre Buyoya, tutsi également, prend le pouvoir. De son exil en Libye, Jean-Baptiste Bagaza tente à plusieurs reprises d’organiser des coups d’État. Ce sont des factions de l’armée fidèles au colonel Bagaza qui sont, en 1993, à l’origine du coup d’État manqué qui coûte la vie à Melchior Ndadaye, le premier président hutu du pays.
3 | EXILS |
De retour d’exil en 1994, Jean-Baptiste Bagaza fonde le Parti pour le redressement national (PARENA). Mais, dès 1997, après le coup d’État qui porte de nouveau au pouvoir Pierre Buyoya, il est accusé d’implication dans un complot visant à assassiner le chef de l’État et quitte de nouveau le pays. Les poursuites engagées à son encontre sont abandonnées à la faveur des négociations qui conduisent le 28 août 2000 à l’accord de paix d’Arusha. Son parti, s’il est signataire de l’accord, refuse par la suite de signer l’acte d’engagement à l’accord et n’intègre pas les institutions de transition.
Jean-Baptiste Bagaza rentre au Burundi en juin 2002. Accusé d’ourdir des actes de sabotage et de déstabilisation des institutions, il est placé plusieurs fois en résidence surveillée tandis que son parti est suspendu d’activité de novembre 2002 à avril 2003. Il est sénateur d’office, conformément à la Constitution burundaise qui permet aux anciens chefs d’État de faire partie du Sénat.
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