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Berr, Henri

Publié le 13/04/2013

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Berr, Henri (1863-1954), historien et philosophe français.

Issu d’une famille d’artisans juifs de Lunéville (Vosges), Henri Berr entre en 1881 à l’École normale supérieure (ENS) après de brillantes études au lycée Charlemagne à Paris. Agrégé de lettres en 1884, il enseigne jusqu’en 1925 aux lycées de Tours, de Douai, puis à Paris (lycées Buffon, Louis-le-Grand, Henri-IV). Sa thèse de doctorat, soutenue en 1898, détermine l’orientation de tous ses efforts futurs : la synthèse (l’Avenir de la philosophie. Esquisse d’une synthèse des connaissances fondée sur l’histoire).

Il fonde en 1900 la Revue de synthèse historique qui prend en 1931 le nom de Revue de synthèse. Cette revue, selon les mots du fondateur, sera « synthétique dans toute la force du mot [et] s’appropriera ce qui est scientifique dans les recherches de l’anthropologie, de l’ethnologie, de la sociologie «. Henri Berr précise sa conception de la synthèse en 1911 dans la Synthèse en histoire.

Conçue en 1910-1912, la collection « l’Évolution de l’humanité « constitue le deuxième moment capital de l’œuvre d’Henri Berr. Commencée en 1920 chez Mignot et Tallandier, elle se trouve aujourd’hui chez Albin Michel. Cette histoire universelle prévue en cent volumes en comptait soixante cinq à la mort de son concepteur et directeur. Beaucoup sont devenus des références incontournables, tel le célèbre Problème de l’incroyance au xvie siècle de Lucien Febvre, paru dans la collection en 1942.

Le troisième point capital est la création du Centre international de synthèse (CIS), qu’Henri Berr fonde après sa retraite d’enseignant prise en 1925. Le but du centre est de « préciser les problèmes d’interscience, d’en ménager et d’en hâter la solution « (Bulletin du CIS, 4 décembre 1927, page 41). Du centre émanent le Vocabulaire historique et les « Semaines de synthèse «. La Revue de synthèse en devient l’organe. Avec la création des Annales en 1929, les liens avec Lucien Febvre, collaborateur et ami, se distendent mais le travail commun et la dette des Annales envers Henri Berr seront souvent réaffirmés.

Avec le CIS, Henri Berr se trouve vers la fin de sa vie au cœur d’un étonnant réseau scientifique et culturel, international et pluridisciplinaire. Il meurt en 1954 quelque peu désabusé, constatant un an avant sa mort que sa conception de la synthèse scientifique n’a été ni pleinement appliquée, ni même sérieusement discutée. Il déplorait qu’on eût apprécié le détail et négligé l’essentiel (la Synthèse en histoire, réédition en 1953, page 289). Le destin de la collection « l’Évolution de l’humanité « souligne le paradoxe du succès et des limites de l’entreprise prométhéenne du savant français : Henri Berr, homme de synthèse, avait dit de la collection qu’elle devait être « autre chose qu’une collection de monographies excellentes «. Or ce n’est pas autrement que son immense prestige s’est établi.

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