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Christine de Suède

Publié le 10/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Christine de Suède (1626-1689), reine de Suède (1632-1654).

2   UNE REINE ÉRUDITE ET EXTRAVAGANTE

Née à Stockholm, fille de Maria Eleonora de Brandebourg et du roi Gustave II Adolphe, la princesse Christine est la seule héritière de son père, lorsque ce dernier est tué à la bataille de Lützen en 1632. Christine est alors âgée de six ans. Durant sa minorité, le gouvernement est assuré par le chancelier Axel Oxenstierna, auquel elle s’oppose dès qu’elle est en âge de gouverner (8 décembre 1644). En 1645, Christine signe avec le Danemark le traité de Brömsebro, qui donne à la Suède les îles de Gotland et d’Ösel, les provinces de Jämtland et de Härjedalen. À la fin de la guerre de Trente Ans, les traités de Westphalie (1648) lui permettent de conserver les conquêtes de son père. Le 20 octobre 1650, la reine Christine est couronnée dans la cathédrale d’Uppsala.

Dotée d’une forte personnalité et férue en humanités, Christine a été « élevée à la garçonne « à l’instigation de son père, et a eu pour précepteur le théologien Johannes Matthiae, évêque de Strengès. Elle parle couramment huit langues. Protectrice des arts et des lettres, surnommée la « Minerve du Nord «, elle attire de nombreux artistes et savants à sa cour, tels le philosophe René Descartes, le poète Saint-Amant et l’humaniste Claude Saumaise. Excentrique et cultivant une farouche indépendance, Christine a peu de goût pour le mariage et gouverne avec ses favoris du moment (le comte Magnus Gabriel de La Gardie ; Don Antonio de Pimentel de Pradol, ambassadeur de Philippe IV d’Espagne).

3   ABDICATION ET ABJURATION

Le 6 juin 1654, à Uppsala, la reine Christine (arguant de problèmes de santé) abdique en faveur de son cousin Charles X Gustave, et quitte la Suède. Après avoir parcouru l’Allemagne, elle finit par rejoindre les Flandres où elle abjure le luthéranisme, avant de se convertir publiquement au catholicisme (novembre 1655). Elle se rend ensuite à Rome, où elle est accueillie par le pape Alexandre VII, qui lui donne le sacrement de confirmation (25 décembre 1655). Jusqu’en juillet 1656, elle s’installe au palais Farnèse, y menant un grand train iconoclaste et tapageur. Durant cette période, elle entretient une correspondance suivie avec le cardinal Mazarin, auprès duquel elle intrigue pour obtenir (vainement) le royaume de Naples.

4   LES FASTES DE L’ARCADIE

Après avoir également tenté de reconquérir le royaume de Suède à la mort de Charles X Gustave (1660), et avoir brigué le royaume de Pologne (1668) après l’abdication de son cousin Jean II Casimir Vasa, Christine finit par s’installer définitivement à Rome. Elle y ouvre en 1674 un cénacle qui devient, au lendemain de sa mort, l’Académie de l’Arcadie (1690). Christine de Suède s’entoure d’un cercle de personnalités et érudits : prélats, tel Mgr Albani (futur Clément XI), et théologiens (Miguel de Molinos) ; artistes, dont le Bernin (qui lui a décoré son carrosse), philosophes, hommes de lettres et musiciens (Carissimi, Arcangelo Corelli et Alessandro Scarlatti, ses protégés) ; mathématiciens (Vitale Giordani), astronomes (Dominique Cassini) et alchimistes. Elle convie régulièrement tout cet aréopage dans son salon à des séances (soit littéraires, soit scientifiques), à des débats philosophiques ou à des joutes oratoires. Elle s’adonne par ailleurs avec passion à la collection de tableaux des grands maîtres, notamment de l’école vénitienne.

Christine a aussi contribué à l’ouverture du premier opéra public à Rome (le Tordinona). La majeure partie de sa collection de livres et de manuscrits anciens, acquise par le pape Alexandre VIII, est aujourd’hui conservée à la Bibliothèque du Vatican, et son tombeau, réalisé par le sculpteur Carlo Fontana, est à la basilique Saint-Pierre de Rome.

La rencontre amoureuse entre l’ambassadeur d’Espagne Don Antonio de Pimentel et Christine de Suède a inspiré le film de Rouben Mamoulian, la Reine Christine (1933), avec Greta Garbo dans le rôle-titre.

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