Claude Lévi-Strauss

 
 « Je hais les voyages et les explorateurs. «.
 Personnage clé de la pensée moderne, le nom de Claude Lévi-Strauss est indissociable de l'anthropologie (science de l'homme). Ethnologue, scientifique et philosophe il est le père de la notion de « pensée sauvage «. Figure centrale du structuralisme (étude des structures préalables au sujet), Lévi-Strauss a fait des sociétés dites primitives, et plus particulièrement des liens de parenté, un sujet d'étude.
 Cet agrégé de philosophie quitte assez vite l'enseignement pour des missions ethnologiques. En 1935, alors sociologue à l'université de Sâo Paulo (Brésil), il part au Mato Grosso puis traverse en 1938 le pays Nambikwara (Vie familiale et sociale des Indiens Nambikwara, 1938). Son départ pour les États-Unis en 1941 lui fait découvrir le linguiste Roman Jakobson. De là naît l'intérêt de Lévi-Strauss pour le structuralisme. Il transpose les données linguistiques dans l'étude de la famille puis des mythes. Dans ses Structures élémentaires de parenté, le philosophe démontre les principes universels qui régissent l'individu. L'interdiction de l'inceste conduit l'homme d'où qu'il vienne à quitter sa famille. C'est ce que Lévi-Strauss nomme « le système de parenté «. Il étudie les conditions qui déterminent l'individu : sa place, sa fonction dans le groupe.
 De retour en France, Lévi-Strauss est nommé sous- directeur du musée de l'Homme. Admiré par ses confrères scientifiques et plus généralement par les intellectuels (Beauvoir, Bataille...), Claude Lévi- Strauss devient la référence obligée du structuralisme. En 1952, il publie Race et Histoire et démontre la diversité des cultures. Il condamne la position des différentialistes et les visions traditionnelles de l'ethnologie en proclamant que toutes les cultures se valent. En 1955, la publication de Tristes Tropiques lui ouvre un nouveau public. Il touche ici à un nouveau genre, plus littéraire cette fois. Sorte de carnet de voyage, ce livre retrace les pérégrinations de l'explorateur auprès de différentes tribus. C'est un plaidoyer pour la revalorisation des cultures dites primitives.
 En 1959, le maître obtient une chaire au Collège de France, fonde la Revue de l'homme (1961), est élu à l'Académie française (1973). Entre 1964 et 1971, Claude Lévi-Strauss publie un inventaire considérable de tous les rites humains : les Mythologiques. De même qu'il le fit pour la famille, il souligne l'ossature universelle présente dans chaque mythe.