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Clemenceau, Georges

Publié le 17/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Clemenceau, Georges (1841-1929), homme politique français, président du Conseil de 1906 à 1909 et de 1917 à 1920, surnommé le « Tigre «, puis le « Père la victoire «, en raison du rôle déterminant qu’il a joué à la tête de la France durant la Première Guerre mondiale et les négociations du traité de Versailles dont il a été l’un des grands artisans.

Né à Mouilleron-en-Pareds (Vendée), dans une famille de bourgeois vendéens, il fait des études de médecine tout en manifestant un grand intérêt pour la politique et le journalisme. En 1865, il se rend aux États-Unis, alors en pleine guerre de Sécession, et enseigne le français et l’équitation à Stamford, dans le Connecticut. De retour en France en 1869, il exerce la médecine, mais prend très vite part aux événements qui conduisent à la destitution de Napoléon III, d’abord en tant que maire de Montmartre en 1870, puis comme député radical de l’Assemblée nationale. Il milite avec d’autres parlementaires contre l’annexion de l’Alsace-Lorraine par l’Allemagne et abandonne son siège pendant la Commune.

2   DIRIGEANT DU PARTI RADICAL

Conseiller municipal, puis président du Conseil municipal de Paris en 1875, il est élu député du XVIIIe arrondissement de Paris en 1876. Le « programme de Montmartre «, sur lequel il se fait élire, comporte certaines mesures fondatrices de la IIIe République : suppression de l’état de siège, instruction primaire obligatoire et laïque, séparation de l’Église et de l’État. Réélu à la Chambre en 1877, il quitte les opportunistes et rejoint le mouvement d’extrême gauche à l’origine du Parti radical, dont il devient rapidement le dirigeant. C’est à cette époque qu’il acquiert sa réputation de « tombeur de ministères «, ce qui ne l’empêche pas de refuser tout portefeuille ministériel. Il contribue ainsi, par ses qualités d’orateur virulent et par son habileté politique, à la chute des cabinets Gambetta (1882) et Ferry (1885) sur la politique coloniale. Patriote convaincu, il considère en effet la colonisation comme un fardeau plutôt que comme un moyen de développer la puissance française. Il exprime ses idées républicaines et anticoloniales dans le journal, la Justice, qu’il fonde en 1880, et dont il demeure le rédacteur en chef durant vingt ans. Il devient député du Var à partir de 1885. Après avoir soutenu le général Boulanger en 1886, il se retourne contre lui en raison de ses aspirations à la dictature. Écarté de la scène politique par sa défaite aux élections de 1893 à la suite de sa compromission dans le scandale de Panamá, Clemenceau revient au premier plan à la faveur de l’affaire Dreyfus. C’est l’Aurore, qu’il crée en 1897, qui sert cette fois de tribune à ses campagnes anticléricales et prodreyfusardes, publiant notamment le célèbre « J’accuse « d’Émile Zola, en janvier 1898, adressé au président de la République. Il fonde également l’hebdomadaire le Bloc, qui paraît de 1900 à 1902.

3   PRÉSIDENT DU CONSEIL

En 1902, Clemenceau, qui s’est vivement opposé à l’existence de la Chambre haute, est élu sénateur du Var, et siège de nouveau parmi les membres de l’extrême gauche, malgré des positions de plus en plus modérées. En mars 1906, il accepte le portefeuille de l’Intérieur, avant d’accéder à la présidence du Conseil en octobre. Il poursuit la séparation de l’Église et de l’État menée par ses prédécesseurs, et opère un rapprochement avec les Britanniques. Il se heurte cependant à de violents mouvements sociaux dans les mines du Pas-de-Calais, puis chez les vignerons du Midi, les instituteurs, les fonctionnaires et mêmes les militaires. Devenu le « premier flic de France «, ou encore « briseur de grève «, il les réprime par la force. Sa fermeté fait de lui une figure de proue de la vie politique française, mais lui aliène le soutien des socialistes. Il est donc renversé en juillet 1909. De nouveau élu sénateur en 1911, il ne cesse d’attaquer les différents ministères qui lui succèdent. Il encourage vivement l’effort de guerre, et dénonce, aussi bien au Sénat que dans l’Homme libre, le journal qu’il fonde en 1913, les agissements de l’Allemagne et l’inefficacité de l’armée française. Lorsque la guerre éclate en 1914, son journal est censuré et reparaît deux jours plus tard sous le nom de l’Homme enchaîné.

4   LE « PÈRE LA VICTOIRE «

Son patriotisme permanent, durant toute la période des hostilités, lui vaut d’être rappelé à la présidence du Conseil par Poincaré en novembre 1917. Désormais surnommé le « Tigre «, il conduit, par son charisme et son énergie infatigable, le pays à la victoire et atteint l’apogée de sa popularité. À l’encontre de toutes les oppositions, il nomme Ferdinand Foch maréchal de France et place le commandement allié entre ses mains. À la signature de l’armistice, le 11 novembre 1918, le « Père la victoire « persiste dans son refus de tout compromis avec les Alliés anglais et américains sur le sort de l’Allemagne, insistant pour que lui soit ôté tout moyen de constituer la moindre menace. Présidant la conférence de la paix qui aboutit au traité de Versailles en 1919, il prend position, contre Lloyd George et Wilson, pour le désarmement de l’Allemagne, l’occupation d’une partie de son territoire et de lourdes réparations.

Malgré son immense popularité, il est largement battu par Paul Deschanel à l’élection présidentielle de janvier 1920, le Parlement lui reprochant ses tendances autoritaires. Clemenceau se retire alors de la vie politique, tout en poursuivant ses activités d’écrivain et d’orateur. Il entame une tournée aux États-Unis en 1922, et écrit plusieurs ouvrages, parmi lesquels Au soir de la pensée (1927) et Grandeurs et Misères d’une victoire, publié en 1930 à titre posthume. Figure majeure de la IIIe République, Georges Clemenceau meurt le 24 novembre 1929, après avoir occupé la scène politique pendant près d’un demi-siècle.

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