Constance, paix de

Constance, paix de, accord conclu en 1183 entre l’empereur Frédéric I^er Barberousse et les villes de la Ligue lombarde situées en Italie du Nord.

À la suite de la querelle des Investitures et de la récente lutte du Sacerdoce et de l’Empire, l’autorité de Frédéric I^er s’est considérablement affaiblie dans la péninsule italienne où de nombreuses villes ont pris le parti du pape. Cherchant à renforcer le pouvoir de l’Empire et des Hohenstaufen sur ces territoires soutenant le pape et aspirant à l’indépendance, il part en campagne contre l’Italie à plusieurs reprises (entre 1158 et 1177).

Pour se protéger de la politique de Frédéric I^er ainsi que des décisions prises lors de la diète de 1158 — dont l’objectif est de conforter l’autorité de l’Empire en Italie —, quelques villes d’Italie du Nord s’associent en 1167 pour former la Ligue lombarde. En 1176, les troupes de la Ligue écrasent la chevalerie allemande près de Legnano. Cette défaite de l’Empire contraint Frédéric I^er à conclure un traité avec le pape Alexandre III, la Ligue et Guillaume II de Sicile (traité de Venise, 1177) : celui-ci doit cesser de soutenir l’antipape, reconnaître Alexandre III et signer une trêve avec les villes lombardes et la Sicile.

En juin 1183, avec la paix de Constance, Frédéric I^er offre de surcroît aux villes d’Italie du Nord le droit d’élire leurs propres podestats (magistrats impériaux), leur laisse leurs places fortes, dont la forteresse d’Alexandrie, et renonce à ses droits régaliens en Italie. En contrepartie, les villes reconnaissent la suzeraineté de l’Empire. Même guelfes et gibelins continuent à lutter avec acharnement pour légitimer l’accession au trône des familles Welfen et Hohenstaufen.