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Corrigé du devoir sur le texte de Descartes, extrait du début du Discours de la Méthode

Publié le 05/05/2013

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Corrigé du devoir sur le texte de Descartes, extrait du début du Discours de la Méthode (1637). « Le bon sens est la chose du monde la mieux partagée; car chacun pense en être si bien pourvu que ceux même qui sont les plus difficiles à contenter en toute autre chose n'ont point coutume d'en désirer plus qu'ils en ont. En quoi il n'est pas vraisemblable que tous se trompent; mais plutôt cela témoigne que la puissance de bien juger et distinguer le vrai d'avec le faux, qui est proprement ce qu'on nomme le bon sens ou la raison, est naturellement égale en tous les hommes; et ainsi que la diversité de nos opinions ne vient pas de ce que les uns sont plus raisonnables que les autres, mais seulement de ce que nous conduisons nos pensées par diverses voies, et ne considérons pas les mêmes choses. Car ce n'est pas assez d'avoir l'esprit bon, mais le principal est de l'appliquer bien. Les plus grandes âmes sont capables des plus grands vices aussi bien que des plus grandes vertus; et ceux qui ne marchent que fort lentement peuvent avancer beaucoup davantage, s'ils suivent toujours le droit chemin, que ne font ceux qui courent et qui s'en éloignent. Pour moi, je n'ai jamais présumé que mon esprit fût en rien plus parfait que ceux du commun; même j'ai souvent souhaité d'avoir la pensée aussi prompte, ou l'imagination aussi nette et distincte, ou la mémoire aussi ample ou aussi présente, que quelques autres. Et je ne sache point de qualités que celles-ci qui servent à la perfection de l'esprit; car pour la raison, ou le sens, d'autant qu'elle est la seule chose qui nous rend hommes et nous distingue des bêtes, je veux croire qu'elle est tout entière en un chacun; et suivre en ceci l'opinion commune des philosophes, qui disent qu'il n'y a du plus et du moins qu'entre les accidents, et non point entre les formes ou natures des individus d'une même espèce. « N.B. : Ont été soulignées les idées principales, les connecteurs logiques et leur exploitation pour la compréhension du raisonnement de l'auteur. Certains éléments d'explication ont été ajoutés en bleu foncé et entre crochets : [?] Cette synthèse du travail préparatoire (réalisé en 1 heure au brouillon) sur le texte de Descartes est ce qui sert de base pour la rédaction du devoir (les 3 heures restantes). Introduction  A travers cet extrait, Descartes aborde le thème de la raison et de la spécificité de l'homme. Il s'efforce de résoudre le problème de savoir comment les hommes peuvent soutenir des opinions divergentes alors qu'ils sont tous dotés également de la même raison. L'enjeu de ce texte est la recherche de la vérité. Pour résoudre ce problème, l'auteur soutient la thèse selon laquelle si tout homme est pourvu de raison, tous ne conduisent pas cette faculté avec la même correction ou avec la même efficacité. Mais comme Descartes distingue la possession universelle de la raison (c'est-à-dire commune à tous les hommes) de l'usage singulier que chaque homme peut en faire, on peut se demander s'il suffit d'être doué de raison pour atteindre la vérité. Plan détaillé I.Tous les hommes sont pourvus de raison. I.1. Affirmation de cette première partie de la thèse.

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« Pour défendre cette id ée et la pr éciser, Descartes propose un argument comme l’indique la conjonction de   coordination "car". L’argument invoqu é par l’auteur est que   personne ne se plaint de ne pas poss éder assez de bon sens, m ême les   gens d’ordinaire  les plus  exigeants .

  [En  effet,  personne  n’est prompt  à  réclamer davantage de  bon  sens car cela   reviendrait   à  se   reconna ître   stupide   et   à  se   d évaloriser   et   cette   plainte   ne   rapporterait   rien   alors   que   les   gens   n’h ésitent pas  à réclamer toutes sortes d’avantages. Sans doute aussi cela signifie­t­il que le bon sens ne peut  être   distribu é ou augment é apr ès la naissance, apr ès son partage initial.] >>   ironie   de   Descartes  et   limitation   d'un   tel  argument   qui  repose   sur   l'opinion   des  gens  et   non   sur  une   r éflexion   argument ée. >> volont é de choquer le lecteur. I.3. Justification de cet argument         («        En quoi il n’est pas vraisemblable que…        »): tous ne peuvent se      tromper. Descartes   analyse   n éanmoins cette  opinion  («   En  quoi…   »)  : l'opinion  de  chacun  d' être  pourvu  de raison   est si unanimement partag ée que tous ne peuvent pas se tromper.  Le consensus  (l'accord de tous)  sur ce point est   ici   utilis é  par   Descartes   comme   un   crit ère   de   v érité  de   cette   opinion   mais   cet   argument   n' énonce   qu'un   fait   "vraisemblable",   c'est­ à­dire semblable au vrai mais qui n'est pas encore prouv é par des arguments suffisamment   fiables et incontestables. I. 4 Cons équence de cette explication        («        mais plut ôt cela t émoigne que…        »):  être raisonnable, c’est      simplement  être capable de juger, ce que tout homme sait faire. Descartes   d'ailleurs   en   tire   alors   une   cons équence   ("cela   t émoigne   que")   plus   modeste   mais   qu'il   juge   pr éférable   ("mais   plut ôt").

  Si   la   raison   est   la   "puissance   de   bien   juger,   et   distinguer   le   vrai   d'avec   le   faux",   autrement   nomm ée   le   "bon   sens",   alors   tous   les   hommes   sont   dot és   de   raison   puisqu'ils   portent   tous   des   jugements ,   [c'est­ à­dire   qu'ils   sont   tous   capables   d'affirmer   ou   de   nier   quelque   chose   à  propos   de   ce   qu'ils   comprennent plus ou moins bien. Notons ici que  la raison est une facult é de juger,  de porter un jugement, c'est un   acte de la volont é par rapport  à l'entendement alors que  l'entendement serait la facult é de comprendre .] II.

Cons équence   corr élative        et   deuxi ème   partie   de   la   th èse   :   la   diversit é  des   opinions   s'explique      par   le   fait   que   les   hommes   ne   conduisent   pas   leur   raison   par   les   m êmes   voies   et   ne   consid èrent pas les m êmes choses. («        et ainsi que…        »)    [Il   peut   alors   expliquer   un   fait   qu'on   pourrait   objecter   à  son   point   de   vue   :   la   diversit é  des   opinions   qui   s'opposerait  à l'universalit é de  la  possession de  la  raison, au  fait que tous  les hommes  poss èdent une raison.  Si   tous les hommes poss èdent  également une raison alors pourquoi n'ont­ils pas tous les m êmes opinions sur toute   chose? Pour  expliquer  cette   diversit é  des  opinions  alors   que  les  hommes  sont   tous  dou és  de   raison,   il  distingue   ê tre raisonnable     de     bien conduire ses pens ées     et de     consid érer des choses diverses    .]   II. 1. Remise en cause d’une explication de la diversit é des opinions        :   La diversit é des opinions entre les individus ne vient pas de leur plus ou moins grande raison. II. 2. La diversit é des opinions parmi les hommes s’explique par la diversit é de leurs mani ères d’en   user. Si les hommes ne sont pas tous d'accord les uns avec les autres, si donc certains se trompent et d'autres   affirment des v érités, c'est pour  deux  raisons : - nous ne conduisons pas nos pens ées par les m êmes voies - nous ne consid érons pas tous les m êmes choses [d'o ù l'int érêt qu'il y aurait  à définir une m éthode (c’est d’ailleurs l’objet de ce   Discours   d’o ù est extrait notre texte)   pour bien conduire sa raison, c'est­ à­dire des r ègles  à suivre pour ne pas errer (c'est­ à­dire autant se tromper que   divaguer) et l'int érêt de se mettre d'accord sur les objets dont nous discutons, d'o ù la n écessit é de bien les d éfinir. Mais  que  faut­il  entendre  par   diverses «   voies   »  pour  conduire  notre   raison   ?  D’abord  nos raisonnements   eux­m êmes peuvent  être diff érents   : certains utiliseront la d éduction, d’autres proc èderont par induction ou encore   par analogie.  Les  principes ou axiomes  ou  pr éjug és à partir desquels  nous r éfléchissons  et  menons notre  raison   2. »

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