DESCARTES et sa conception de l'être humain
Publié le 22/02/2012
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«Être c'est penser», voilà comment pourrait être grossièrement synthétisée la pensée de René Descartes, fondateur du rationalisme moderne. En effet, Descartes est le premier qui cherchera à fonder sa philosophie comme une science, en affirmant la primauté de la raison sur toute chose, humaine ou animale. Dans son livre, «Discours de la méthode» où il expose sa philosophie, Descartes prône que l'être humain est en fait une substance qui pense et raisonne uniquement. Est-il cependant juste de dire que l'homme n'est en aucun cas un corps?
René Descartes fonde sa pensée sur la souveraineté de la raison individuelle. Selon lui, l'être humain est: «une substance dont toute l'essence ou la nature n'est que de penser et qui, pour être, n'a besoin d'aucun lieu, ni ne dépend d'aucune chose matérielle» . Descartes met aussi en doutes tout ce qui est : Les perceptions sensibles, les connaissances les plus sûres et l'existence du monde extérieur qui peut être confondu avec le rêve. Après avoir douté de tout, il vient à la conclusion qu'il existe 3 vérités : «Je suis». Puisqu'il doute, il pense, donc il existe. La deuxième, qui vient appuyée la première : «Je suis un être qui pense» et la troisième : Dieu existe. Les hommes, imparfaits, ont l'idée de la perfection et de l'infini. C'est donc Dieu qui est à l'origine de cette idée, qu'il a implantée chez les humains. Dernier point, celui de la volonté. Descartes associe la volonté à la liberté, affirmant que la volonté non contrainte et guider par la raison est l'authentique vérité, la liberté vraie.
Selon Descartes, l'homme ne serait rien d'autre qu'une substance dont la nature n'est que de penser. Donc, l'homme n'est pas son corps, il possède un corps, qui est une sorte de prison pour l'esprit. Or, l'âme vie et s'exprime au travers de se corps. Descartes affirme que la liberté réside dans la raison donc la pensée mais sommes-nous vraiment libres si nous bâillonne? Un homme qu'on attache et qu'on enferme, mais qu'on laisse libre de raisonner peut-il se considérer comme tel? Si cet homme renonce à toute idée d'évasion, qui lui est hors de portée, oui. Telle est la réponse de la philosophie cartésienne. Cependant, tout esprit qui perd tout contact, physique donc relatif au corps, avec d'autres risquerait à coup sûr de perdre la raison! L'homme n'est pas seulement une substance qui pense, il est aussi un corps qui ressent. L'esprit peut imposer certaines choses au corps, mais il ne peut en aucun cas s'en dissocier. Descartes lui-même admet, au travers des passions, que le corps et l'âme sont unis. Néanmoins, le philosophe affirme que ses passions «primitives» sont associées au corps et que l'âme en est ensuite affectée… Un corps serait donc triste, ou encore amoureux? Il serait en mesure d'éprouver des émotions?! Ces sentiments ne sont-ils pas des caractéristiques qui relèvent plutôt de l'âme?
Descartes affirme aussi que l'être humain ne dépend d'aucune chose matérielle. L'homme n'a donc pas besoin de vêtements et de maison pour se chauffer, ni de livres pour s'instruire. Dans le néant, ce dernier survivrait-il? Selon la philosophie cartésienne oui, puisqu'il n'est qu'une substance qui pense. Le fait est que cette substance, pour subsister, a besoin d'un corps et d'un endroit pour vivre sans quoi, «l'enveloppe» meurt et, oh surprise, l'esprit aussi. Les choses matérielles dont lesquelles l'humain est réellement dépendant sont rares, mais il n'en est pas moins qu'elles sont essentielles.
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