Devoir de Philosophie

Devoir et jugement moral

Publié le 30/03/2014

Extrait du document

 

a) L'homme n'est pas un saint : La conformité parfaite de la volonté à la loi morale est la sainteté, une perfection dont n'est capable, à aucun moment de son existence, aucun être raisonnable du monde sensible. E. Kant, Critique de la raison pratique, Dialectique, IV, « Œuvres «, Gallimard.

b) Jugement pratique et éducation : [Les éducateurs doivent] exercer, par des exemples, surtout par la comparaison d'actions semblables faites dans des circonstances diverses, le jugement de leurs élèves, qui appren¬draient à en discerner le plus ou moins d'importance morale.

E. Kant, Critique de la raison pratique, Méthodologie, id.

c) Vouloir, devoir : La volonté est conçue comme une faculté de se déter¬miner soi-même à agir conformément à la représentation de certaines lois. Et une telle faculté ne se peut rencontrer que dans des êtres raisonnables. Or, ce qui sert à la volonté de principe objectif pour se déterminer elle-même, c'est la fin, et si celle-ci est donnée par la seule raison, elle doit valoir également pour tous les êtres raisonnables.

E. Kant, Fondements de la métaphysique des moeurs, section II, id.

d) Maxime et loi : L'impératif catégorique qui ne fait qu'énoncer en géné¬ral ce qu'est l'obligation, est le suivant : «Agis d'après une maxime qui puis¬se valoir en même temps comme loi universelle «. [...] L'accord d'une action avec la loi du devoir est la légalité (legalitas), l'accord de la maxime de l'ac¬tion avec la loi est la moralité (moralitas). D'autre part est une maxime le principe subjectif de l'action, que le sujet se donne lui-même pour règle

 

(c'est-à-dire la manière dont il veut agir). En revanche, le principe du devoir est ce que la raison lui commande absolument, par conséquent objective¬ment (la manière dont il doit agir).

E. Kant, Métaphysique des moeurs, Introduction, IV, id.

e) Devoir et personne : Devoir ! mot grand et sublime, toi qui ne ren-fermes rien d'agréable, rien qui s'insinue par flatterie, mais qui exiges la soumission, sans pourtant employer, pour ébranler la volonté, des menaces propres à exciter naturellement l'aversion et la terreur, mais en te bornant à proposer une loi, qui trouve d'elle-même accès dans l'âme et gagne cependant elle-même, malgré nous, la vénération (sinon toujours l'obéissance), et devant laquelle se taisent tous les penchants, même s'ils travaillent secrètement contre elle ; quelle origine est digne de toi ? Où trouver la racine de ta noble tige, qui repousse fièrement toute parenté avec les inclinations, cette racine dont il faut faire dériver la condition indispensable de la seule valeur que les hommes peuvent se donner à eux-mêmes ?

[...] Ce n'est pas autre chose que la personnalité, c'est-à-dire la liberté et l'indépendance à l'égard du mécanisme de la nature entière, considérée cependant en même temps comme le pouvoir d'un être qui est soumis à des lois pures pratiques qui lui sont propres, c'est-à-dire qui lui sont dictées par sa propre raison, la personne étant par conséquent, en tant qu'elle appar¬tient au monde sensible, soumise à sa propre personnalité, en tant qu'elle appartient en même temps au monde intelligible. Il ne faut donc pas s'éton¬ner si l'homme, appartenant à deux mondes, ne peut considérer son propre être, relativement à sa seconde et suprême détermination, qu'avec vénéra¬tion, et les lois, auxquelles il est soumis sous ce rapport, qu'avec le plus grand respect.

E. Kant, Critique de la raison pratique, I, livre I, III, id.

f) Conflit de devoirs : opposition de principes dans le sujet : Un conflit de devoirs [...] serait entre eux un rapport tel que l'un supprimerait l'autre (en totalité ou en partie). Or, comme le devoir et l'obligation en général sont des concepts qui expriment la nécessité pratique objective de cer-taines actions et que deux règles opposées ne peuvent pas être en même temps nécessaires, qu'au contraire, si c'est un devoir d'agir selon l'une d'elles, non seulement ce n'est pas un devoir d'agir selon la règle opposée mais c'est même contraire au devoir, une collision des devoirs et des obli¬gations n'est aucunement pensable [...]. En revanche, dans un sujet et dans la règle qu'il se prescrit, peuvent bien être liés des principes de l'obli¬gation [...], dont l'un ou l'autre toutefois n'est pas suffisant pour obliger [...], auquel cas l'un d'entre eux n'est pas un devoir. Lorsque s'opposent deux principes de ce genre, la philosophie pratique ne dit pas que c'est la plus forte obligation qui l'emporte [...], mais que le principe d'obligation le plus fort conserve sa place.

E. Kant, Métaphysique des moeurs, Introduction, IV, id.

 

Liens utiles