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Dissertation gratuite: La question : "qui suis-je ? " admet-elle une réponse exacte ?

Publié le 22/07/2010

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question

Cela fait longtemps que l’Homme se questionne sur lui-même. Il s’interroge sur son passé, son présent et son avenir, ainsi que ce qu’il était, ce qu’il est et ce qu’il sera. René Descartes, au XVIIème siècle posera le cogito, fondement de l’esprit cartésien, afin d’établir une Conscience réfléchie de l’Homme. Néanmoins, le " qui " du " qui suis-je " peut avoir plusieurs significations, devrait-on limiter ce pronom relatif à la notion d’individu afin d’apporter une réponse exacte, objective et établie ou doit-on ouvrir ce "qui " à d’autres perspectives, plus subjectives ? On montrera d’abord qu’une réponse exacte est possible sous certaines conditions, mais que certains aspects du " qui " rendent une réponse qu’on ne peut pas fournir. On se demandera par la suite qui est le mieux placer pour répondre à cette question, ou du moins en partie. On terminera par s’interroger pour savoir si apporter une réponse au "qui suis-je? " serait appréciable.      On peut apporter une réponse exacte si l’on se préoccupe de données purement scientifiques. Si l’on définit le " qui " comme faisant référence à la notion d’individu, alors on peut apporter une réponse exacte, complète et objective. La notion d’Individu remonte à l’antiquité, venant du latin Individum qui veut dire " qui ne peut être divisé ". Aujourd’hui, ce terme définit un être vivant, donc une succession de gènes primaires et secondaires, le rendant infiniment divisible, mais gardant une unité de corps. Dans le cas de l’être humain, on définit la couleur des yeux, la pigmentation de la peau ou le groupe sanguin. Cet ensemble d’informations complexes renseigne sur l’interrogation du " qui suis-je ". La science, objective, apporte des réponses que l’on peut voir et démontrer par diverses expériences scientifiques comme le caryotype. Ainsi on obtient une expression exacte du " qui ", que l’on ne peut nier.  D’un autre coté, le « qui « ne peut se limiter au concret, à l’exactitude. Par exemple, le qui peut renvoyer à la notion de personne. En remontant dans les flots du temps, on s’aperçoit que Marc Aurèle, philosophe et empereur romain du IIème siècle, a substitué la notion d’Individu au profit de celle de Personne dans les lois de Rome. Une personne (du latin persona, c'est-à-dire les masques des acteurs antiques des tragédies), contrairement à l’individu, ne se définit pas par le coté physique, extérieur, génétique de l’être humain. Ainsi, si le " qui " ne renvoie pas qu’au physique, il peut renvoyer à la personne : l’identité sociale, composé à la fois de comment on se perçoit mais aussi de comment on est perçu par les autres : que cela soit des groupes de pairs, la famille et ainsi de suite. De part cette notion, on ne peut juger l’Homme qu’à la fin de sa vie, une fois qu’il aura accompli toutes ses actions. Même de cette façon, la personne ne peut être définie entièrement donc on ne peut apporter de réponse exacte et objective à la question " qui suis-je ?".      On a vu que le " qui " pouvait se traduire de différentes manières, et que la réponse semblerait difficile a donner, mais quelle personne serait la plus a même de nous apporter cette réponse ?      On a vu que ni soi, ni un tiers ne peut donner une réponse satisfaisante et donc exacte à la question " qui suis-je ?", mais une réponse serait elle notamment appréciable ?      La question posée ne " mérite " pas de réponse exacte. Rappelons que la question posée " qui suis-je "exprime le coté narcissique de l’Homme. En effet le " je " remets le Moi au centre de l’attention, et non l’Homme. Ainsi la question est différente de " qu’est ce que l’Homme ?". Aristote, philosophe de l’antiquité, a répondu à cette ultime question : "L’Homme est un vivant doué de parole " et " L’Homme est un vivant politique ". Même si cette réponse, exposée il y a vingt cinq siècles, parait superficielle, montre la grandeur de la pensée antique, car Aristote ne répond pas par " je suis un vivant doué de parole " il généralise et universalise a l’Humanité. L’Homme pourrait s’interroger sur " quel est le sens de son existence ? " au lieu de tout ramener a lui, en exprimant le " je " dans le " qui suis-je ".  On peut aussi penser que l’Homme doit préserver son identité plus ou moins cachée. Quel serait l’intérêt de tout savoir de soi-même si on savait instinctivement qui l’on est ? Le " mystère " de l’Homme doit il être révélé pour le contentement de lui-même ? On peut penser que ces " cachotteries " de l’inconscience font de nous un être paradoxalement complet car apte au changement, à l’évolution. On retrouvera d’ailleurs cette idée d’évolution dans la théorie de Darwin ou dans la majorité de l’œuvre de Bernard Werber. L’Homme étant le seul mammifère possédant une " personne ", un" moi ", c'est-à-dire une expression de lui-même afin de vivre en société, une réponse pourrait troubler l’ordre naturel des choses, donc une réponse ne serait pas opportune.      La question " qui suis-je ?" ne peut se targuer d’apporter une réponse exacte. En effet, l’analyse a montré que l’exactitude de la réponse la rend forcement étroite et superficielle. C’est une question qui n’admet pas de réponse malgré la récurrence et l’acharnement de l’Homme à chercher. Cette énigme insoluble permet à l’Homme d’être tel qu’on le connaît. Cela vaut peux être mieux.  En sortant du monde littéraire, on retrouvera ce questionnement chez les peintres, qui, comme Velázquez dans Les Ménines, feront des autoportraits pour essayer d’extérioriser ce qu’ils sont : c'est-à-dire à la fois comment ils se perçoivent mais aussi comment ils sont perçus. Mais leurs portraits seront figés alors que l’on est en droit d’espérer que l’Homme évolue comme il l’a déjà fait au fil du temps.

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