Djibouti. Le Ghoubet. L'île du Diable.

A l'ancien territoire français de la côte africaine du golfe d'Aden, au sud de la mer Rouge, correspond aujourd'hui la République populaire de Djibouti, zone calme dans cette corne de l'Afrique troublée. Située à l'étranglement de terrain qui sépare le golfe de Tadjoura de la poche du Ghoubet, une île isolée, désespérément désertique, griffée par les vents, rongée par la sécheresse et laminée par les marées, semble être le refuge d'un effrayant Léviathan. Cette île du Diable, posée là comme pour donner aux navigateurs un avant-goût de l'intérieur, annonce ce pays sec (128 millimètres de pluie par an à Djibouti !), désertique à 90 % qui, balayé par le khamsin de mai à septembre, est l'un des plus chauds du monde. Les épineux constituent la seule végétation de ces terres hostiles, et les rares palmeraies restent encore mo­destes. Quant à l'élevage des caprins, au cheptel en augmentation, il occupe l'es­sentiel de l'espace et représente, avec la pêche, une des ressources traditionnelles du pays.