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Égypte ancienne, art de l'.

Publié le 14/05/2013

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Égypte ancienne, art de l'. 1 PRÉSENTATION Égypte ancienne, art de l', production artistique et architecturale de la civilisation de l'Égypte ancienne, des temps préhistoriques jusqu'à la conquête romaine, en 31 av. J.-C. L'Égypte a connu la continuité historique la plus durable de toutes les civilisations méditerranéennes de l'Antiquité, entre le début du IIIe millénaire av. J.-C. et le IVe siècle apr. J.-C. La géographie du pays -- isolé par les déserts et unifié par le Nil --, et sa relative étanchéité aux influences culturelles extérieures ont donné naissance à un style artistique très spécifique qui s'affine au cours de cette longue période, tout en faisant preuve d'une étonnante continuité. L'art sous toutes ses formes est essentiellement consacré au pharaon, souverain d'Égypte et véritable dieu vivant, ainsi qu'à la religion (mythologie), cette dernière ayant ses racines dans l'animisme et le culte de la nature. Depuis les origines, la croyance égyptienne en une vie après la mort impose que les défunts soient enterrés avec leurs biens matériels, afin de pouvoir subsister et tenir leur rang dans l'au-delà. Les cycles réguliers de la nature -- la crue annuelle du Nil, les saisons et la progression du soleil qui régit le jour et la nuit -- sont considérés comme des dons des dieux au peuple d'Égypte. La pensée, la morale et la culture égyptiennes s'enracinent dans un profond respect de l'ordre et de l'équilibre du monde ; le changement et la nouveauté n'y ont donc pas de valeur en eux-mêmes, ce qui explique que le style et les conventions figuratives de l'art égyptien, établis très tôt dans le cours du développement de cette civilisation, soient demeurés presque inchangés durant plus de trois mille ans. Aux yeux de l'observateur moderne, l'expression artistique égyptienne se caractérise par des formes hiératiques et épurées, son intention n'étant nullement de restituer l'apparence réelle des choses, mais plutôt de saisir pour l'éternité l'essence d'une personne, d'un animal ou d'un objet. 2 LA PRÉHISTOIRE L'art de l'Égypte ancienne montre une évolution continuelle du travail de la pierre pendant les temps préhistoriques. Au cours de la préhistoire, les premiers habitants de l'Égypte occupent les terrasses alluviales dominant le Nil, dont le lit bordé de marécages n'est pas encore stabilisé. La découverte d'outillages lithiques (des bifaces, des lames de silex retouchées) remontant au paléolithique inférieur a permis de retracer l'évolution des premiers Égyptiens, de l'état de chasseurs-cueilleurs seminomades à celui d'agriculteurs sédentaires. Le paléolithique supérieur est marqué, dans la vallée du Nil, par l'apparition de nouveaux procédés de taille du silex et par une spécialisation de l'outillage. Le néolithique s'affirme à partir du VIIe millénaire, avec la domestication des animaux et la culture des céréales, qui sont récoltées avec des faucilles dont la lame est constituée de multiples éclats de silex retouchés et montés sur un manche de bois. La céramique fait également son apparition. Elle est modelée à la main et donne des poteries fines et délicates ainsi que de grandes jarres-silos. Au IV e millénaire av. J.-C., le néolithique donne naissance à des cultures connues sous l'appellation de « période prédynastique «, qui perdurent jusque vers 3100 av. J.-C. Les fouilles et travaux archéologiques, et particulièrement ceux de l'égyptologue sir William Matthew Flinders Petrie, ont permis de retrouver des traces de colonies organisées datant de cette période (cultures de Badari, de 5000 env. av. J.-C. à 3800 av. J.-C ; puis de Nagada I ou Amratien, et de Nagada II ou Gerzéen, qui s'achèvent en 3100 av. J.-C.), ainsi que nombre d'objets funéraires. Ceux-ci étaient disposés dans la tombe, à proximité du corps, pour servir à l'esprit du défunt dans sa vie ultérieure. Une grande quantité d'objets personnels tels que des poteries, des outils et des armes votives (dont le fameux couteau à lame de silex finement retouché et à manche d'ivoire sculpté de Gebel el-Arak) ont ainsi été découverts. Les poteries, le plus souvent lustrées de rouge et de noir, à décors blancs, sont en général ornées de peintures représentant des scènes de la vie quotidienne ou, plus fréquemment, de motifs animaliers. Ont également été découverts de nombreux spécimens de palettes votives, gravées pour les plus anciennes, puis de plus en plus finement sculptées par la suite, représentant des scènes de chasse ou de bataille. Dans la dernière partie de cette période, on trouve également des représentations de bateaux à rames naviguant sur le fleuve. Si l'utilisation du cuivre en petites quantités pour la confection de colliers de perles ou d'outils simples est attestée, la plupart des instruments qui nous sont parvenus sont en pierre, comme les petits mortiers servant à broyer des couleurs pour le fard à paupières, et les palettes en schiste servant à les amalgamer. Les petites sculptures et figurines sont, quant à elles, taillées dans l'ivoire ou l'os, ou encore modelées dans l'argile. La fin de la culture de Nagada marque le début de l'histoire des dynasties égyptiennes. Elle marque aussi le passage d'une discipline, la préhistoire, caractérisée par des méthodes propres (géologie, datations, paléontologie) destinées à palier l'absence d'écriture, à l'histoire proprement dite, fondée sur l'étude des textes. Cette rupture porte particulièrement sur l'époque Thinite, qui suit le Nagadien, et qui couvre les deux premières dynasties (2920-2649 av. J.-C. env.). Cette période fondamentale pour l'Égypte, qui doit son nom à la ville de This d'où seraient originaires les premiers souverains d'Égypte, est l'objet de nombreuses interrogations, notamment en termes de datation. L'époque Thinite se signale par l'adoption d'un calendrier solaire en remplacement du calendrier lunaire, par la mise en place de la société égyptienne et par l'apparition d'une écriture, mais il en reste peu de vestiges matériels spectaculaires, car les constructions se faisaient encore en brique crue. Les objets trouvés dans les nécropoles Thinites s'inscrivent dans la continuité de l'époque de Nagada, mais la grande nouveauté réside dans l'importance accrue des nécropoles et dans l'émergence d'un art spécifiquement funéraire. Les stèles portant des hiéroglyphes font leur apparition au cours de la Ire dynastie, mais ne deviennent pleinement significatives qu'à la fin de l'époque Thinite. Des découvertes récentes faites à Abydos en Moyenne-Égypte ont permis de situer vers 3250 av. J.-C. les premiers hiéroglyphes. Ils se présentent sous la forme d'« étiquettes « en ivoire représentant des éléments de la vie quotidienne, plantes et animaux. 3 L'ANCIEN EMPIRE L'Ancien Empire couvre les IIIe, IVe, Ve et VIe dynasties, e...

« Sous la III e dynastie, l’architecte Imhotep édifie la nécropole du souverain Djoser (régnant vers 2630-2611 av.

J.-C.), le plus grand ensemble architectural de l’époque, sur le site de Saqqarah, non loin de Memphis.

Ce complexe funéraire comporte une grande pyramide à degrés — bâtie sur d’anciennes galeries funéraires souterraines et surélevée à plusieurs reprises — et un groupe de chapelles et d'édifices associés.

Haute de 60 m, la grande pyramide, dans laquelle est conservée la dépouille du roi, est l’exemple le plus ancien de l’architecture monumentale égyptienne. Cette célèbre pyramide reflète une mutation technologique décisive.

C’est en effet à cette époque que l’architecture égyptienne commence à utiliser, de préférence à la brique crue et au roseau, des matériaux comme le calcaire et le granit, plus durables et adaptés à l’édification de structures monumentales.

Il reste cependant très peu de vestiges des temples construits pendant cette période. Les pyramides à pans lisses de Gizeh, où sont inhumés les rois de la IV e dynastie (Snéfrou, Khéops, Khéphren, Mykérinos), témoignent de la maîtrise achevée des architectes égyptiens en matière d’édifices monumentaux.

Elles montrent aussi que les principes fondamentaux de l’architecture pharaonique sont désormais — et pour longtemps — parfaitement établis.

La grande pyramide de Khéops, aux proportions parfaitement maîtrisées, est constituée de 2,3 millions de blocs d’un poids moyen de 2,5 t chacun et mesure 146 m de haut.

Les pyramides ont pour fonction essentielle la conservation et la protection du corps des pharaons pour l’éternité.

Chaque pyramide est accompagnée de deux temples reliés par une chaussée, généralement couverte et ornée de bas-reliefs.

Le temple du haut, ou temple de la pyramide, est situé à l’est de la pyramide, au soleil levant, et sert au culte funéraire.

Le temple du bas, ou temple de la vallée, se trouve en lisière de la vallée du Nil et comporte un bassin où accostent les embarcations funéraires.

Autour des trois grandes pyramides de Gizeh s’est développée une nécropole contenant des mastabas — tombeaux à toit plat et aux côtés en pente, ainsi nommés en raison de leur ressemblance avec les bancs de briques en pente que les Égyptiens plaçaient devant leur maison.

Les mastabas sont réservées aux membres de la famille royale, aux hauts dignitaires, aux courtisans et aux fonctionnaires.

La plupart de ces tombes sont construites au- dessus de puits menant à une chambre funéraire où sont déposés le sarcophage et les offrandes ; certaines toutefois sont directement creusées dans le calcaire. La disposition des tombeaux de Gizeh et de Saqqarah permet d’affirmer que ces édifices étaient alignés le long de rues, dans des cités dont le tracé obéissait à un plan parfaitement établi.

Nous avons peu de certitudes, en revanche, en ce qui concerne l’architecture domestique sous l’Ancien Empire, car les premiers archéologues ne s'intéressaient qu'aux édifices monumentaux et aux manifestations de la royauté, négligeant les vestiges secondaires qui ont été peu à peu détruits par l'urbanisation.

Les maisons et les palais, construits en briques de terre crue, n’ayant pas été conservés, les temples, les tombeaux, ainsi que le mobilier et certains modèles réduits figurant la vie quotidienne constituent la principale source d’informations sur l’habitat et sur les coutumes des Égyptiens de l’Antiquité. 3. 2 La sculpture À partir de la période prédynastique, marquée par la fabrication de statuettes en terre cuite et d'objets en os ou en ivoire, la sculpture égyptienne prend un nouvel essor.

Sous le règne de Djoser (v.

2630-2611 av.

J.-C.), les Égyptiens commencent à ériger de grandes statues à l’effigie de leurs rois, destinées à protéger l’esprit de ces derniers.

La sculpture égyptienne peut être qualifiée de cubique et de frontale : le bloc de pierre est tout d’abord taillé en parallélépipède, puis le dessin de la silhouette tracé sur le devant et les deux côtés du bloc.

Considérée comme une image intemporelle destinée à traduire l’essence du personnage représenté, la statue est conçue pour être regardée de face. Alors même que l’anatomie humaine est déjà bien connue des sculpteurs depuis le début de la période dynastique, l’artiste égyptien, qui cherche à représenter une forme idéale, ne s’attache pas au mouvement dans le sens où nous l’entendons actuellement : les personnages en pied sont en effet saisis dans des positions statiques et c’est le recours à différents canons qui permet de signifier le mouvement (un pied s’avance) ou l’immobilité (les deux pieds sont joints).

Les représentations des pharaons, notamment, sont idéalisées et dotées d’une grande dignité.

Une statue de Khéphren, conservée au Musée égyptien du Caire, en offre un parfait exemple : le roi est assis sur un trône décoré de l’emblème des terres unifiées, les mains posées sur les genoux, la tête haute, les yeux fixés au loin.

Sur son épaule se tient le dieu Horus aux traits de faucon, sa présence signifiant que le pharaon est lui-même « Horus incarné », un dieu parmi les dieux.

L’équilibre de cette statue de diorite et l’homogénéité de ses éléments constitutifs offrent une image imposante de la royauté divine. La statuaire privée autorise pour sa part certaines variations, notamment dans le rendu du mouvement, sans déroger pour autant — sauf à de rares exceptions comme la statue du Scribe accroupi — à la règle de frontalité.

Ces sculptures, dans un souci de réalisme traduit par l’emploi de la ronde-bosse, offrent toute une diversité de poses et de situations, les figures pouvant être représentées assises ou debout, statiques ou en mouvement, seules, en couple ou bien en groupe (qui représente alors le défunt et sa famille).

Les œuvres utilisent différents matériaux : la pierre (statue du prince Rahotep et de son épouse Nofret, IV e dynastie, Musée égyptien, Le Caire), le bois (statue de Ka-âper, V e dynastie, Musée égyptien, Le Caire) ou, plus rarement, le métal.

Elles sont généralement peintes et les yeux sont réalisés à l’aide d’un autre matériau incrusté comme le cristal de roche, afin de renforcer l’expressivité du visage.

Seules les personnes d’un certain rang peuvent s’offrir de telles statues, qui font appel à plusieurs corps de métiers ; mais il existe toutefois une statuaire plus modeste, consacrée aux situations de la vie quotidienne et aux petits métiers. L’art du bas-relief, qui obéit également au principe de latéralité dans le mouvement — toujours régi par l’exigence de lisibilité —, a pour sa part deux fonctions essentielles : sur les murs des temples, les sculptures glorifient le pharaon ; à l’intérieur des tombeaux, elles figurent les offrandes qui accompagnent le défunt dans l’au-delà.

Les décorations murales des salles des tombeaux privés évoquent généralement la vie passée du défunt.

La technique de représentation de la silhouette humaine en deux dimensions, sculptée et quelquefois peinte, est dictée par le désir de préserver l’essence du défunt.

La figuration courante montre la tête et le bas du corps de profil, tandis que l’œil et le torse se présentent de face.

Chaque partie du corps doit, en effet, être reproduite sous son aspect le plus reconnaissable.

Cette règle, ou canon, s’applique surtout au roi et aux membres de la noblesse ; lorsqu’il s’agit de serviteurs et de paysans, ces lois se font moins rigides. Les bas-reliefs des chapelles et des mastabas offrent un enseignement assez complet sur la vie et les coutumes des Égyptiens.

Les différents aliments et leur préparation, les soins apportés aux troupeaux, la capture des animaux sauvages, la construction de bateaux et les techniques propres à toutes sortes de métiers manuels y sont dépeints.

Ces activités sont présentées sur les parois des salles funéraires en bandeaux ou en registres qui se lisent en-dehors de toute chronologie, chaque scène étant indépendante des autres.

Les sculpteurs travaillent en équipe, chacun étant chargé d’une étape distincte de la réalisation.

Dans l’Égypte ancienne, l’artiste, qui appartient à une corporation hautement respectée, est tenu de suivre scrupuleusement les règles établies. 3. 3 Les arts décoratifs La poterie richement décorée de la période prédynastique cède la place, sous l’Ancien Empire, à des réalisations dénuées d’ornements, souvent brunies en surface.

Les objets usuels sont très variés, de la vaisselle de table jusqu’aux récipients de grande contenance ou aux cuves des brasseurs.

Les bijoux, d’or et de pierres semi-précieuses, s’inspirent souvent de formes animales ou végétales, source d’inspiration constante des arts décoratifs tout au long de l’histoire de l’Égypte ancienne.

À l’exception de quelques rares pièces — le fauteuil en bois incrusté d’or de la reine Hétephérès I re épouse de Snéfrou et mère de Khéops (IV e dynastie), retrouvé dans son tombeau de Gizeh (Musée égyptien, Le Caire), est l’une des plus remarquables —, peu de meubles nous sont parvenus ; mais l’art funéraire fournit beaucoup d’informations sur la forme des chaises, des lits, des tabourets et des tables.

De conception généralement très simple, ils sont souvent ornés de formes végétales et leurs pieds représentent fréquemment des pattes d’animaux.. »

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