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Est-il possible de vivre sans désir ?

Publié le 21/07/2010

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De prime abord, nous allons définir ce qu'est le désir, c'est la tendance du sujet qui le porte vers un objet qu'il imagine source de satisfaction. Il est proprement humain, il suppose la représentation de l'absence et la conscience de la possibilité de la perte. Le désir renvoie à un manque subjectif lié à ce que un sujet précis éprouve, loin de strictes nécessités biologiques. La satisfaction semble dès lors contingente, c'est à dire non nécessaire même si le sujet souffre d'un manque. Est-il possible de renoncer librement aux influences que le désir exerce sur nous, serait-il alors possible de mener une vie pleinement humaine? Le désir n'est-il pas une condition nécessaire de la vie humaine dans la mesure où l'homme, à la différence de l'animal, pense et agit en fonction de ses pensées? Dans un premier temps, on différenciera désirs et besoins. Dans un deuxième temps on se demandera pourquoi désirer est humain et enfin on se penchera sur la conscience et le concept de la volonté.    I. Distinction entre besoin et désir (En quoi le désir diffère-t-il du besoin? Il faut tout d'abord distinguer besoin et désir pour saisir la nature du désir et ainsi observer si il est indispensable à l'homme.)    a. Le désir    Si l'on en croit une étymologie incertaine mais attestée par les anciens, le désir, formé à partir du latin desiderare. Il aurait signifié avoir la nostalgie d'un étoile. Être en proie au désir, ce serait donc manquer douloureusement d'un objet merveilleux et éventuellement inaccessible.    _Selon les épicuriens, le désir est la recherche du plaisir. Dans ce cas, ils seraient alors possible de vivre sans désirer mais l'on serait alors condamner à ne jamais trouver le plaisir. Prenons l'exemple d'un enfant à notre époque contemporaine et donc victime de notre société de consommation, si il ne désire pas obtenir une peluche, il ne pourra éprouver le plaisir de la convoiter, se réjouir à l'idée de bientôt la posséder.  _Lorsque l'on éprouve du désir, on souffre d'un manque, on parle de frustration. Roméo et Juliette de Shakespeare ont par exemple, le désir d'avoir la bénédiction de leurs parents. Ils éprouvent alors un manque, un manque d'affection et de compréhension de la part de leur famille.    b. Le besoin    A la différence du désir, le besoin se manifeste à l'homme et à l'animal et se réfère aux nécessités biologiques.    _On n'a pas la possibilité d'entraver ses besoins. On ne peut pas vivre sans les satisfaire, ils sont vitaux. Ainsi, n'importe quel individus se doit d'assouvir ses besoins. Les hommes, les animaux ou encore les insectes sont obligés de manger et de boire, afin d'apaiser leur faim ou soif, sans quoi ils meurent.  _Les besoins renvoient à un manque objectif indépendamment de ce que l'on pense ou souhaite. En effet, ils sont purement physiques. Même si un homme souhaite occupait toutes ces nuits à lire parce qu'il n'en a pas le temps la journée, cela lui sera impossible puisqu'il est nécessaire à sa survie de dormir.    Nous avons compris dans un premier moment que désir et besoin différaient au sens où le premier est une activité qui, bien que pouvant être qualifiée de « nécessaire « par Epicure, exige néanmoins une réflexion sur sa fin, la recherche du plaisir. Ainsi, le désir, conscient, est différent du besoin, qui se manifestent chez tous les êtres vivants. On pourrait alors vivre sans désirs? Ce n'est pas sûr, tout au moins pour l'homme.    II. En quoi le fait de désirer est humain?    a. Le désir propre à l'homme    Il y a dans le désir une dimension symbolique de représentativité de l’objet visé, c’est en cela que celui ci est proprement humain.    _Le désir suppose la conscience de la perte. Dans ce cas, seul les individus dotés de conscience seraient capable de désirer. Ainsi, un enfant qui dès la naissance a été coupé du monde extérieur ne désire pas partir à la conquête du monde ou encore voyager, parce qu'il n'a pas conscience du monde qui l'entoure.  _Il n’est requis du besoin que de remplir une fonction, c’est pour cela que l’objet du besoin est en propre substituable, le besoin n’est pas déterminé dans sa singularité. Le désir, lui, porte sur un objet précis et non substituable. Un bébé singe et un bébé humain ont chacun besoin de lait pour se nourrir. Mais seul un homme ne pourra, par exemple, avoir envi que de Mlle Müller et de personne d’autre.    b. L'homme construit son existence en désirant, désirer lui serait donc essentiel.    _Affirmer du désir qu'il est essence de l'homme, n'appelle pas la satisfaction de tous les désirs mais permet de mieux saisir la réalité de notre être. Que serions nous sans le désir? Que serait notre existence? A ces questions, Rousseau, dans Julie ou la nouvelle Héloïse, répond explicitement: « Malheur à qui n'a plus rien à désirer! Il perd pour ainsi dire tout ce qu'il possède «. Notre plus grand bonheur affirme Rousseau, réside dans l'attente du bonheur. Nous perdrions alors le goût de vivre si nous n'avions plus rien à désirer.    Dans un second temps, on a donc compris que le désir est propre à l'homme et lui permet d'exister. Il nous serait alors impossible de vivre sans désirer.    III. Dans le concept du désir, interviennent les notions de conscience et de raison (volonté). On peut se demander quels rapports les unissent.    a. Le conatus ou l'effort de l 'être.    Le désir est l'appétit qui a conscience de lui-même, et l'appétit est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle est déterminée à faire les choses qui sont utiles à sa conservation.    _Si le désir est conscient, l'homme est désir. D'après Schopenhauer: « Le sujet humain est, essentiellement un être de désir «. Il ne devient alors lui-même que par le détour d'un accomplissement de soi dans la réalité, c'est à dire dans la réalisation de son être propre,  Dans ce cas, nous serions par essence des êtres de désir qui cherchent toujours à augmenter leur puissance et aspirent toujours à être d'avantage. On prendra pour exemple Dom Juan de Molière qui « désire dans chaque femme la féminité toute entière «, c'est le désir de séduction qui l'anime, sans celui-ci, il ne pourrait plus vivre.    _D'après Spinoza, « le désir est l'essence de l'homme «, il est l'expression du conatus, qui est la force par laquelle chaque être humain exprime et protège son être. Selon lui, une chose est bonne parce que nous la désirons et augmente donc notre puissance d'être puisque l'on tend vers elle par l'effort. Désirer paraîtrait alors indispensable à l'existence puisque le désir serait une puissance positive d'affirmation de soi. On prendra l'exemple des hommes, aucun homme ne nait parfait et s'il ne désire pas, il ne pourra pas tendre vers quelque chose de meilleur.    b. Le concept de volonté.    Le désir est certes conscience, mais plus précisément conscience raisonnable.    _Dans son Manuel, le Stoïcien Epictète explique que nous devons cultiver notre volonté contre les désirs indésirables, ceux dont le caractère illimité n'engendrera que folie et souffrance. L'homme a la capacité de contrôler ses tendances. Certaines choses ne dépendent pas de nous et désirer ce qui n'est pas en notre pouvoir nous rendra malheureux. C'est pourquoi, nous devons faire dépendre nos désirs de nos choix, c'est à dire de notre volonté et ainsi désirer que ce qui est en notre pouvoir. Madame Bovary souhaite par exemple être une femme très riche et ainsi participer à la vie mondaine mais elle n'en a pas la possibilité, ce qui fait d'elle, une femme malheureuse.    Après avoir procéder à l'étude de ce sujet, nous pouvons penser plus ou moins que l'homme ne peut vivre sans désirer, parce que le désir est ce qui lui permet d'exister comme un être humain, en tant que tel, raisonnable et toujours à la recherche de ce qu'il doit être.

« Dans un second temps, on a donc compris que le désir est propre à l'homme et lui permet d'exister.

Il nous seraitalors impossible de vivre sans désirer. III.

Dans le concept du désir, interviennent les notions de conscience et de raison (volonté).

On peut sedemander quels rapports les unissent. a.

Le conatus ou l'effort de l 'être. Le désir est l'appétit qui a conscience de lui-même, et l'appétit est l'essence même de l'homme, en tant qu'elle estdéterminée à faire les choses qui sont utiles à sa conservation. _Si le désir est conscient, l'homme est désir.

D'après Schopenhauer: « Le sujet humain est, essentiellement un êtrede désir ».

Il ne devient alors lui-même que par le détour d'un accomplissement de soi dans la réalité, c'est à diredans la réalisation de son être propre,Dans ce cas, nous serions par essence des êtres de désir qui cherchent toujours à augmenter leur puissance etaspirent toujours à être d'avantage.

On prendra pour exemple Dom Juan de Molière qui « désire dans chaque femmela féminité toute entière », c'est le désir de séduction qui l'anime, sans celui-ci, il ne pourrait plus vivre. _D'après Spinoza, « le désir est l'essence de l'homme », il est l'expression du conatus, qui est la force par laquellechaque être humain exprime et protège son être.

Selon lui, une chose est bonne parce que nous la désirons etaugmente donc notre puissance d'être puisque l'on tend vers elle par l'effort.

Désirer paraîtrait alors indispensable àl'existence puisque le désir serait une puissance positive d'affirmation de soi.

On prendra l'exemple des hommes,aucun homme ne nait parfait et s'il ne désire pas, il ne pourra pas tendre vers quelque chose de meilleur. b.

Le concept de volonté. Le désir est certes conscience, mais plus précisément conscience raisonnable. _Dans son Manuel, le Stoïcien Epictète explique que nous devons cultiver notre volonté contre les désirsindésirables, ceux dont le caractère illimité n'engendrera que folie et souffrance.

L'homme a la capacité de contrôlerses tendances.

Certaines choses ne dépendent pas de nous et désirer ce qui n'est pas en notre pouvoir nous rendramalheureux.

C'est pourquoi, nous devons faire dépendre nos désirs de nos choix, c'est à dire de notre volonté etainsi désirer que ce qui est en notre pouvoir.

Madame Bovary souhaite par exemple être une femme très riche etainsi participer à la vie mondaine mais elle n'en a pas la possibilité, ce qui fait d'elle, une femme malheureuse. Après avoir procéder à l'étude de ce sujet, nous pouvons penser plus ou moins que l'homme ne peut vivre sansdésirer, parce que le désir est ce qui lui permet d'exister comme un être humain, en tant que tel, raisonnable ettoujours à la recherche de ce qu'il doit être.. »

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