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guerre de 1812 (histoire)

Publié le 13/02/2013

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histoire

1   PRÉSENTATION

guerre de 1812 ou guerre anglo-américaine, voire (comme elle est parfois appelée aux États-Unis) seconde guerre de l’Indépendance américaine, conflit qui a opposé, entre juin 1812 et décembre 1814, les États-Unis d’Amérique au Royaume-Uni (notamment ses colonies nord-américaines du Canada) ainsi qu’à la coalition des Premières Nations amérindiennes.

2   ORIGINES DU CONFLIT
2.1   La violation des droits maritimes

Au cours des guerres des coalitions européennes (1792-1815) contre la France révolutionnaire puis napoléonienne, la France et le Royaume-Uni violent tous deux régulièrement les droits maritimes des puissances neutres. La jeune nation américaine est l’une des principales victimes de ces abus.

En effet, bien que jouissant du droit international de neutralité, les États-Unis sont pénalisés par ce conflit lointain ; ainsi, leur commerce avec l’Europe est pris en étau, entre les « Ordres en conseil « émis par le gouvernement britannique (1807) — saisie de tout vaisseau à destination de l’Europe qui n’a pas au préalable obtenu de licence dans un port britannique — et le Blocus continental français contre le Royaume-Uni, dont l’une des mesures est la confiscation des navires qui ont fait halte en Grande-Bretagne (résolutions de Berlin en 1806, et de Milan en 1807). Au nom de ces politiques respectives, les deux États belligérants capturent environ 1 500 vaisseaux américains entre 1803 et 1812.

La réaction première du Congrès américain est de mettre en place un embargo total (Embargo Act, décembre 1807), bientôt remplacé par le seul arrêt des échanges commerciaux avec la France et le Royaume-Uni (Non-Intercourse Act, 1809). Au final, ces législations faisant essentiellement du tort à l’économie américaine, le commerce américain est rouvert avec toutes les nations (Macon’s Bill N° 2, 1810) ; cette dernière règlementation stipule néanmoins que si l’un des deux belligérants abroge son blocus, les États-Unis se verront dans l’obligation d’imposer un embargo contre l’autre.

2.2   Les enrôlements forcés

De surcroît, toujours sur les mers, les États-Unis sont confrontés (depuis la naissance de la nation) à la pratique coercitive des officiers de la marine britannique qui, soupçonnant de désertion les matelots navigant sous pavillon américain, font pression sur ces derniers (bien incapables de prouver leur récente nationalité américaine) pour les enrôler de force dans la Royal Navy (impressment). Sur ce sujet, les relations entre les deux nations atteignent leur point de rupture en juin 1807, lorsque le Leopard (navire britannique), sous prétexte de s’emparer de quatre « déserteurs « britanniques, ouvre le feu sur le Chesapeake (frégate américaine) ; trois matelots meurent dans la canonnade, dix-huit autres sont blessés et les « déserteurs « sont enlevés. L’incident soulève l’opinion publique aux États-Unis.

2.3   L’expansion territoriale américaine

Enfin, au cœur même du continent américain, une autre tension entre États-Unis et Royaume-Uni voit progressivement le jour : la marche vers l’ouest des Américains commence timidement, et elle se heurte à la fois à la résistance des Amérindiens d’Amérique du Nord — confédérés derrière Tecumseh, le chef des Shawnees — et à celle des colons de la Couronne britannique — en particulier sur les terres canadiennes.

3   LA MARCHE À LA GUERRE

En août 1810, profitant des conditions du Macon’s Bill, l’empereur français Napoléon Ier annonce astucieusement qu’il s’engage à abroger les mesures de Berlin et de Milan, à condition que les États-Unis fassent respecter, par le Royaume-Uni, leurs droits de neutralité. Sur cette seule déclaration, le président James Madison considère le blocus français levé ; en novembre 1810, il boycotte tout commerce avec le Royaume-Uni, comme stipulé par le Macon’s Bill, et demande aux Britanniques l’abrogation des « Ordres en conseil « pour une reprise des échanges anglo-américains. Face au refus de Londres, James Madison convoque une session du Congrès en novembre 1811 pour préparer la guerre.

Parallèlement, l’alliance passée entre le Royaume-Uni et les forces confédérées amérindiennes fait également monter la tension aux États-Unis, et mène à des mouvements patriotiques en faveur d’une invasion américaine du Canada. Le 18 juin 1812, après plusieurs mois de débats, le Congrès déclare la guerre à la Couronne britannique.

Pour cette guerre à venir, à l’écrasante supériorité numérique des Américains sur terre (un rapport de seize contre un), les Britanniques opposent un meilleur armement général et une domination incontestable sur les mers (quelque 800 vaisseaux, contre 16 pour les Américains). Les chances de victoire semblent alors être partagées.

4   LA GUERRE ANGLO-AMÉRICAINE
4.1   La campagne de 1812

Se retournant naturellement contre le Canada — unique possession britannique en Amérique —, les forces américaines ont pour stratégie d’attaquer divers lieux situés le long des Grands Lacs, entre Detroit (Michigan) et Montréal (Québec). Cependant, cette stratégie d’offensive est sapée par une succession de maladresses dans la planification de l’invasion et dans le commandement des opérations. Deux attaques, au départ de Detroit (Michigan, 12 juillet) et de Niagara (État de New York, 13 octobre), sont censées assurer aux Américains la prise du Haut-Canada. Cependant, les premières contre-offensives des forces conjointes d’Isaac Brock (général britannique, gouverneur du Haut-Canada) et de Tecumseh (chef de la coalition amérindienne) permettent à ces derniers de s’emparer de Fort Dearborn (aujourd’hui Chicago, 15 août) et de Detroit (16 août), offrant le Michigan aux Britanniques. Enfin, si Isaac Brock meurt au cours de la bataille de Queenston Heights (Ontario), le 13 octobre, ce nouvel affrontement majeur de l’année 1812 correspond à une cuisante défaite pour les Américains, dont plus de 900 soldats sont faits prisonniers.

4.2   La campagne de 1813

En 1813, après l’échec général de la campagne de 1812, les Américains optent pour une nouvelle stratégie, celle du contrôle des Grands Lacs (en l’occurrence les lacs Érié et Ontario). Dès janvier, William Henry Harrison, nouveau commandant des forces armées américaines, divise son armée en deux colonnes (la seconde étant dirigée par James Winchester) afin de reprendre Detroit et le Michigan. À la hauteur de Frenchtown (aujourd’hui Monroe, Michigan), à l’embouchure de la rivière Raisin, les forces de Winchester sont surprises et défaites par l’armée du colonel britannique Henry Procter, et les prisonniers massacrés par les renforts amérindiens (22 janvier, épisode connu sous le nom de « massacre de la rivière Raisin «).

À l’est, une armée américaine prend la ville de York (aujourd’hui Toronto, Ontario) le 27 avril, et en incendie les bâtiments publics. Les 10-12 septembre, l’Américain Oliver Hazard Perry est victorieux de la flotte britannique, qu’il capture lors de la bataille du lac Érié. Cette victoire permet aux Américains de reprendre Detroit et, par ailleurs, offre à Harrison une nouvelle victoire sur les forces composées de Britanniques et d’Amérindiens à la bataille de la Thames (à Moraviantown, Ontario), le 5 octobre.

Toutefois, l’échec cuisant de la campagne contre Montréal empêche les États-Unis d’étendre davantage leur pouvoir au Canada : à un contre trois, Britanniques et Canadiens francophones résistent avec bravoure à l’invasion américaine lors des batailles de Châteauguay (21-26 octobre) et de Chrysler’s Farm (11 novembre), démontrant (pour les seconds) qu’à tout prendre, ils préfèrent les Britanniques aux Américains. À l’automne 1813, la guerre atteint la frontière sud-ouest dans un conflit avec le peuple Creek, qui est battu l’année suivante par le corps d’armée d’Andrew Jackson à la bataille de Horseshoe Bend (27 mars 1814).

Par ailleurs, malgré les victoires ponctuelles des Américains dans l’Atlantique, telle celle du Constitution sur la Guerrière (le 19 août 1812, au sud de Terre-Neuve), la Royal Navy contrôle dès 1813 la plupart des côtes orientales et réduit à néant le commerce international des États-Unis. Plusieurs affrontements ultérieurs entre vaisseaux sont défavorables aux Américains.

4.3   La campagne de 1814

En 1814, les forces américaines ont gagné en qualité et en commandement. Au cours de l’été, les armées se lancent dans la campagne du Niagara ; elles traversent le fleuve, s’emparent de Fort Érié (3 juillet) et vainquent les troupes britanniques à la bataille de Chippewa (5 juillet). En revanche, le 25 juillet, les Américains conduits par Jacob Brown et Winfield Scott sont décimés lors de la sanglante bataille de Lundy’s Lane, aux abords des chutes du Niagara, qui s’achève sans vainqueur après cinq heures de combats acharnés (pertes identiques dans les deux camps) ; les Américains se replient sur Fort Érié.

Parallèlement, conséquence de la défaite (en mars) et de l’abdication (en avril) de Napoléon en Europe, le Royaume-Uni envoie des renforts de troupes en Amérique du Nord. Le 11 septembre, une armée britannique désormais supérieure en nombre rencontre les forces américaines affaiblies à la hauteur de Plattsburgh (État de New York), sur le lac Champlain. Cependant, contre toute attente, la bataille du lac Champlain voit la victoire des forces navales américaines, qui défont un escadron britannique ; cette victoire permet aux Américains de couper les lignes de ravitaillement navales des troupes britanniques, et contraint ces dernières à se replier au Canada.

Les Britanniques sont plus heureux dans la baie de Chesapeake, qu’ils pénètrent aisément. Le 24 août, un corps armé britannique entre dans la capitale Washington, qui est incendiée en réponse au sac de York (Toronto) l’année précédente. Toutefois, ils ne parviennent pas à s’emparer de Baltimore (Maryland) — c’est au cours du bombardement de la ville (13-14 septembre) que le poète américain Francis Scott Key écrit le « Star-Spangled Banner « à la gloire de la bannière étoilée, et dont les vers deviennent en 1931 l’hymne national américain.

5   DES NÉGOCIATIONS DE PAIX AU TRAITÉ DE GAND

Le Royaume-Uni et les États-Unis s’entendent pour engager le processus de paix en janvier 1814, mais les négociations sont reportées jusqu’en juillet. Les plénipotentiaires de chaque nation entament ces négociations avec des exigences peu réalistes. Les États-Unis veulent mettre un terme à toutes les pratiques maritimes douteuses des Britanniques et demandent aussi la cession de territoires canadiens. Le Royaume-Uni cherche à créer, dans le territoire du Nord-Ouest, un État amérindien neutre qui servira de tampon et veut revenir à la fois sur la frontière Canada / États-Unis et sur le traité de Paris de 1783, qui a établi l’indépendance américaine. Les plénipotentiaires s’entendent finalement pour revenir au statu quo d’avant-guerre dans un traité signé à Gand (aujourd’hui en Belgique), le 24 décembre 1814 ; ce traité est ratifié par Londres quatre jours plus tard, et par le Sénat américain le 16 février 1815. Entre ces deux dates, une dernière bataille a lieu le 8 janvier lorsqu’une armée britannique, ignorant l’existence du traité de paix, arrive à l’embouchure du Mississippi et est vaincue à la bataille de La Nouvelle-Orléans par les forces commandées par Andrew Jackson.

Le traité de Gand ne réussit pas à garantir les droits maritimes américains, mais au cours du siècle de paix relative que connaît l’Europe entre 1815 et la Première Guerre mondiale, ils ne sont jamais sérieusement menacés. Le Royaume-Uni ne connaît plus jamais de conflit armé avec les États-Unis. Ces derniers ne parviennent pas à conquérir le Canada, mais l’opposition des Amérindiens à l’égard de l’expansion américaine dans le Nord-Ouest et le Sud-Ouest est brisée. Les États-Unis et le Canada sortent du conflit avec une conscience nationale renforcée.

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