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indiennes, guerres

Publié le 09/02/2013

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1   PRÉSENTATION

indiennes, guerres, série de conflits armés (épisodiques et localisés) ayant opposé, en Amérique du Nord, les Amérindiens autochtones aux colons européens puis aux Américains, entre le xviie et le xixe siècle.

Durant plusieurs siècles, les colons européens puis les Américains ont eu une attitude impitoyable envers les Amérindiens : guerres, déportations, massacres, dévastations ou vols des territoires, alliances non respectées, etc. Premiers habitants des terres américaines, les Amérindiens vivant aux États-Unis n’ont obtenu la citoyenneté américaine qu’en 1924 ; et malgré cette avancée majeure, de nombreux problèmes restent encore en suspens.

2   GUERRES DURANT LA PÉRIODE DE COLONISATION (1622-1775)

À partir du xvie siècle, les colons européens ayant traversé l’Atlantique entrent en contact avec les peuples autochtones d’Amérique du Nord — appelés Amérindiens, Indiens d’Amérique ou Premières Nations. Ces étrangers fraîchement débarqués sont reçus sans hostilité par les Amérindiens, coutumiers des échanges intertribaux. De leur côté, les premiers Espagnols, Français et Hollandais — aux exceptions notoires de l’expédition du conquistador Francisco Vásquez de Coronado contre les Zuñi (1540, dans l’actuel Nouveau-Mexique), et de l’hostilité des Français (alliés des Hurons et des Algonquins) envers les Iroquois (alliés des Hollandais) en 1609 — cherchent à tisser des relations pacifiques, basées sur le commerce. En revanche, les Anglais sont plus conquérants, revendiquant les terres sur lesquelles ils cherchent à s’installer ou se sont déjà implantés.

Dans le même temps, les épidémies qui déciment les tribus (avec l’apparition de maladies nouvelles, apportées d’Europe) ainsi que l’acculturation que subissent progressivement les Amérindiens au contact des colons provoquent de profonds bouleversements dans les sociétés indigènes ; celles-ci commencent à développer une hostilité envers les « hommes blancs «, mais également une agressivité nouvelle entre elles. Les conflits vont alors se répandre, voire se systématiser dans certaines régions (notamment entre les Iroquois et les Algonquins).

2.1   Échauffourées en Virginie (1622-1646)

Les premières tensions entre Amérindiens et colons sont le plus souvent résolues par la négociation et des accords de traité ; en témoigne, en 1614, l’alliance entre la colonie de Jamestown (dans l’actuelle Virginie) et le chef Amérindien Powhatan, alliance scellée par le mariage de Pocahontas avec l’officier John Rolfe.

Cependant, lorsque les Anglais réaffirment leur intention de s’étendre sur les terres voisines, les Amérindiens lancent une attaque contre la colonie et tuent environ 350 personnes (22 mars 1622) ; les colons survivants se vengent impitoyablement. Une nouvelle attaque des Amérindiens parvient pratiquement à détruire la jeune colonie de Jamestown, faisant près de 500 morts (18 avril 1644). Le conflit prend fin en 1646, lorsque le gouverneur anglais parvient à capturer le chef amérindien.

2.2   Guerre des Pequot (1637)

Dès la première moitié du xviie siècle, plusieurs tribus amérindiennes du nord de la côte Est (dans la région appelée Nouvelle-Angleterre) sont également vivement bousculées, voire repoussées, par les colons anglais qui prennent possession de leurs terres. En 1634, à la suite d’une rivalité intertribale relative au commerce avec des colons, débutent les premières escarmouches importantes ; meurtres, raids et expéditions punitives se succèdent jusqu’en mai 1637, date à laquelle des Anglais attaquent un village amérindien de la tribu des Pequot, le brûlent et en massacrent tous les habitants, hommes, femmes et enfants ; la guerre des Pequot (« Pequot War «, du nom de cette tribu dominant la vallée du Connecticut) correspond au premier conflit armé d’envergure entre Amérindiens et colons européens.

Cette guerre inaugure, dans toute la Nouvelle-Angleterre, une période de conflit entre tribus amérindiennes et colons, où chacun accuse l’autre de violation des accords passés (années 1640-1670). Il en est ainsi des Anglais contre les Narragansetts, puis contre les Wampanoags entre 1643 et 1645. De même, dans la colonie de la Nouvelle-Hollande, les Hollandais se heurtent aux tribus des Algonquins qui attaquent la Nouvelle-Amsterdam (aujourd’hui New York) ; au terme de ce conflit, qui dure de 1655 à 1664, les colons ont assujetti la plupart des tribus amérindiennes de la région.

2.3   Guerre du roi Philippe (1675-1676)

En 1675, en Nouvelle-Angleterre, l’assassinat d’un Amérindien converti au protestantisme est le point de départ d’une nouvelle guerre importante entre Anglais et autochtones. En représailles, trois Wampanoags sont exécutés. Leur chef Philippe, pourtant allié loyal des Anglais, lance alors une véritable guerre contre les colons (villes brûlées, habitants massacrés) ; il est bientôt rejoint par des peuples voisins, tels les Narragansetts. La guerre du roi Philippe (« King Philip War «) prend fin avec la mort du chef des Wampanoags, en août 1676. Il n’y a désormais plus d’opposition à l’implantation de nouvelles colonies dans le sud de la Nouvelle-Angleterre.

2.4   Révolte des Pueblo (1680)

Depuis la fin du xvie siècle, les Espagnols occupent le pays des Pueblo. En 1680, une révolte pueblo massive chasse les colons du territoire. Aucun autre groupe amérindien n’y a réussi, et les Pueblo n’ont pas été reconquis avant 1692.

2.5   Révolte des Natchez (1729)

En 1713, les colons français — déjà implantés au Québec — installent un comptoir sur les rives du Mississippi (aujourd’hui en Louisiane), territoire des Natchez. Les relations se détériorent rapidement et, vers 1729, les Natchez se révoltent contre cette obligation continue de céder leurs terres. L’attaque des Français, en 1731, aboutit au massacre de la majorité des Amérindiens, les survivants étant réduits à l’esclavage.

2.6   Révolte de Pontiac (1763-1765)

Cependant, tant que les Couronnes espagnoles et françaises sont présentes en Amérique du Nord, les différentes tribus amérindiennes ont la possibilité de s’allier avec ces colonies pour repousser de leurs territoires les incessantes incursions anglaises. En 1759, la défaite française aux Plaines d’Abraham devant la ville de Québec consacre la suprématie britannique en Amérique du Nord : par le traité de Paris de 1763, la France cède tous ces territoires du continent. Le départ des Français laisse les tribus amérindiennes plus exposées que jamais à la puissance britannique. Alors même qu’il comptait sur l’appui des Français, Pontiac — chef des Outaouais, à la tête d’une confédération des tribus de la vallée de l’Ohio et de la région des Grands Lacs — se retrouve seul face aux Britanniques et doit signer la paix en 1765.

En 1763, par la Proclamation royale, le roi George III décide de « réserver « aux peuples autochtones (exclusivement ceux avec lesquels les colons britanniques sont en relation) une vaste partie des territoires nord-américains pour « leurs territoires de chasse « ; il annonce également que tout achat de ces terres sera désormais l’apanage du souverain britannique ou de son représentant. Le traité de Fort Stanwix de 1768 — qui repousse vers l’Ouest (jusqu’à la rivière Ohio) la frontière entre terres amérindiennes et colonies britanniques — est la première transaction territoriale tenant compte de ces nouvelles dispositions.

3   GUERRES LORS DU CONFLIT ENTRE AMÉRICAINS ET BRITANNIQUES (1775-1815)
3.1   Alliances et combats durant la Révolution américaine

Lorsque débute la guerre de l’Indépendance américaine (1775-1783), le gouvernement britannique et les révolutionnaires s’efforcent de préserver la neutralité des populations autochtones. Cependant, les deux adversaires se mettent bientôt à recruter des alliés parmi les nations amérindiennes. Dans le Sud, les Cherokees, les Choctaw et les Creek, qui soutiennent la cause britannique, sont écrasés par les Américains et leurs nouveaux alliés, les Espagnols.

Le traité de Paris (1783), qui met fin à la guerre de l’Indépendance américaine, ne mentionne pas les Amérindiens ; pire, il bafoue le traité de Fort Stanwix de 1768 en créant une nouvelle frontière le long des Grands Lacs. Les tribus des nouveaux territoires à l’ouest des Appalaches se soulèvent lorsque les États-Unis tentent de les traiter comme des ennemis vaincus. En 1791, l’armée du général de division Arthur St Clair est défaite par les Amérindiens près de fort Wayne (aujourd’hui en Indiana). Les forces du général Anthony Wayne finissent par écraser la tribu des Miami dans l’ancien Nord-Ouest, à la bataille de Fallen Timbers, en août 1794, ouvrant ainsi la vallée de l’Ohio à la colonisation américaine.

Dans la période de l’immédiat après-guerre, les Creek et d’autres nations du Sud-Ouest tentent de sauvegarder leur autonomie par la négociation ou par la guerre, demandant parfois l’aide des Espagnols. Cependant, la Couronne espagnole hésite à prendre leur parti contre la puissance grandissante des États-Unis.

3.2   Alliances et combats durant la guerre de 1812

Depuis le début du xixe siècle, Tecumseh (chef des Shawnees, une tribu du nord) et Tenskwatawa (son frère) cherchent à fédérer les tribus amérindiennes d’Amérique du Nord contre l’expansion vers l’Ouest des Américains. En novembre 1811, les forces coalisées sous le commandement de Tenskwatawa sont vaincues par les armées américaines du gouverneur du territoire de l’Indiana, William Henry Harrison (bataille de Tippecanoe, novembre 1811). À la suite de cet affrontement, les Amérindiens se rangent du côté britannique lorsque, en juin 1812, éclate la guerre de 1812 entre le Royaume-Uni et les États-Unis. Tecumseh est tué en octobre 1813, lors de la bataille de la Thames, et son rêve d’unité s’éteint avec lui. Après sa mort, les tribus Delaware, Miami, Ojibwé et Wyandot font la paix avec les Américains.

Dans la zone Sud, la guerre débute par un soulèvement des Creek à Fort Mims (dans l’Alabama) : les Amérindiens massacrent pratiquement tous les Américains du fort, mais ils sont irrémédiablement divisés en factions favorables ou opposées à la guerre. Le commandant de la milice du Tennessee, Andrew Jackson, profite des dissensions entre tribus et, en mars 1814, ses forces remportent une écrasante victoire à la bataille de Horseshoe Bend. Les Creek sont contraints de solliciter la paix, qu’ils obtiennent au prix de la cession de plus de la moitié de leur territoire traditionnel.

4   POLITIQUE AMÉRICAINE DE COERCITION (1815-1890)
4.1   À l’est du Mississippi : déportations vers l’Ouest

Peu après la guerre de 1812, afin de faciliter la colonisation des terres, le gouvernement américain met en place une politique coercitive à l’encontre des populations amérindiennes de l’est du pays : création en 1820 de la première réserve indienne (Indian Territory) ; adoption en 1830 de la loi sur la déportation des Amérindiens, qui se traduit par le déracinement de tribus de l’Est et leur installation dans les terres situées à l’ouest du Mississippi. Nombre de tribus se résignent pacifiquement et prennent le chemin de la Piste des Larmes (1838).

Cependant, quelques nations amérindiennes refusent cette politique de « transplantation « et prennent les armes. C’est le cas de Black Hawk, guerrier Sauk, qui mène une guerre dans l’Illinois en 1832. À la même époque, les Cherokee sont expulsés de Géorgie, de même que les Creek vivant encore dans le Mississippi et l’Alabama. En Floride éclate la seconde guerre Séminole (1835-1842). Lorsque cette période s’achève, dans les années 1850, il ne reste plus que quelques petits groupes d’Amérindiens disséminés dans la moitié Est des États-Unis.

4.2   À l’ouest du Mississippi : guerres et déportations

À partir de 1840 environ, lorsque les Américains se lancent à la conquête des territoires de l’Ouest (à la suite de l’expédition de Lewis et Clark, 1804-1806), ils rencontrent la résistance des tribus amérindiennes vivant sur ces territoires. Jusqu’années 1880, les forces américaines livrent de nombreuses batailles pour ouvrir la voie aux émigrants, et pour permettre au gouvernement d’établir son contrôle sur ce vaste territoire.

La ruée vers l’or de 1849 est un désastre pour les Amérindiens du Far West. Les Bannocks et les Shoshones de l’Oregon et de l’Idaho, les Utes du Nevada et de l’Utah, et les Apaches et Navajos du Sud-Ouest entreprennent une résistance organisée contre les spoliations. Vaincus, ils finissent parqués dans des réserves. Le conflit majeur a lieu dans les Grandes Plaines. Les restes de nombreuses tribus de l’Est s’entassent dans ce territoire, ayant de grandes difficultés à s’adapter à un environnement si différent, tandis que les tribus originaires de la région s’irritent de la présence de ces nouveaux venus.

Dans les années 1860 et 1870, les Arapahos, les Cheyennes et les Sioux se battent farouchement contre l’installation d’émigrants sur leurs territoires. Parmi tous les combats, la bataille de Little Big Horn est la plus célèbre : le 25 juin 1876, une grande partie du 7e régiment de cavalerie du lieutenant-colonel George A. Custer est anéantie par les Sioux et les Cheyennes, commandés par Sitting Bull et Crazy Horse. Moins d’un an plus tard cependant, la plupart des Sioux et des Cheyennes se sont rendus. Seuls les Nez-Percés, jusqu’à la fin des années 1870, et Geronimo avec les Apaches continuent le combat jusque dans les années 1880. Les guerres indiennes s’achèvent avec le massacre de Wounded Knee dans le Dakota du Sud, le 29 décembre 1890, au cours duquel des guerriers, des femmes et des enfants sioux sont abattus par la cavalerie américaine.

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