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Indus, civilisation de l'

Publié le 03/02/2013

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1   PRÉSENTATION

Indus, civilisation de l', ou civilisation harappéenne, ancienne civilisation de la vallée de l’Indus (aujourd’hui partagée entre Pakistan et l’Inde), active de 2500 à 1800 av. J.-C. environ.

Maîtrisant l’agriculture, ayant développé un système d’écriture et étant organisée en communautés urbaines, la civilisation de l’Indus est considérée comme l’une des premières civilisations de l’humanité. Cependant, n’ayant pas laissé de témoignages architecturaux monumentaux comme ses contemporaines (la Mésopotamie et l’Égypte ancienne), elle a longtemps été oubliée, et n’a été révélée qu’à partir des années 1920 par les fouilles de Harappa et de Mohenjo-Daro, deux de ses plus grandes cités.

2   UNE CIVILISATION URBANISÉE
2.1   Les origines

La civilisation de la vallée de l’Indus est l’héritière d’une culture néolithique dont les plus anciennes traces d’occupation, découvertes dans les années 1970 à Mehrgarh, datent de 7000 av. J.-C. environ. Elle s’est développée sur un vaste territoire autour de l’Indus et d’un fleuve aujourd’hui asséché, la Sarasvati, dans les actuelles provinces pakistanaises du Sind et du Pendjab (l’est du pays), et dans les actuels États indiens du Pendjab et du Rajasthan (l’ouest du pays), et s’étendant vers le reste de la péninsule indienne, l’Asie centrale et la Mésopotamie (régions de commerce des Indusiens). Depuis la découverte des sites de Harappa et de Mohenjo-Daro dans les années 1920, plus de 2 000 sites indusiens ont été identifiés, et de nombreux ont été fouillés (notamment la troisième cité indusienne majeure, Rakhigarhi, découverte dans les années 1960 et dont le début des fouilles date de la fin du xxe siècle).

2.2   Le paysage urbain indusien

D’un urbanisme remarquable, les agglomérations en briques comportent toutes une citadelle fortifiée et une ville basse, construite selon un plan en damier délimitant des quartiers. Les maisons mitoyennes, à un étage (ou terrasse), possèdent plusieurs pièces et une cour. Le système élaboré de circulation de l’eau (puits, salles de bains, caniveaux, égouts) n’a pas d’équivalent contemporain. Les cités sont régulièrement reconstruites, car exposées aux inondations destructrices, mais toujours selon le même tracé et avec peu d’évolution.

Si des ateliers de poterie, des forges, des fours, des silos à grains et des boutiques ont pu être identifiés, aucun sanctuaire, palais ou édifice public (sauf éventuellement le « Grand Bain « de Mohenjo-Daro) n’a pu être déterminé.

L’organisation de la société et de l’économie suggère un pouvoir centralisé, mais rien n’évoque une autorité royale ou religieuse. Les « seigneurs-marchands « des villes hautes (lieux de résidence des dirigeants ?) et les agriculteurs et artisans des villes basses semblent constituer deux classes. Les habitants vouent probablement un culte à la déesse-mère et au taureau, en relation avec des rites de fertilité et l’agriculture.

2.3   Le déclin

Les grandes cités et le commerce déclinant, la civilisation de l’Indus disparaît vers 1800 av. J.-C. Elle évolue vers une culture post-harappéenne, fondée sur l’économie rurale. Les Indusiens quittent les villes pour créer des villages agricoles distincts. Ils élèvent de nouvelles espèces animales (chameaux, chevaux, ânes) et exploitent de nouvelles terres plus fertiles produisant deux récoltes annuelles (sorgho, millet et riz l’été ; orge et blé l’hiver). Certaines régions indo-pakistanaises vivent aujourd’hui encore selon ce principe agraire.

La civilisation indusienne disparaît vers le milieu du IIe millénaire av. J.-C. ; les raisons restant mal connues, plusieurs hypothèses ont été faites par les scientifiques : certains avancent l’idée que l’assèchement de la Sarasvati aurait eu lieu à cette époque, engendrant une désertion des cités ; d’autres évoquent l’hypothèse d’événements sismiques majeurs ; d’autres encore lient le début des invasions aryennes au déclin des Indusiens.

3   LA MAÎTRISE DES TECHNIQUES ET DES ARTS

Les Indusiens ont domestiqué de nombreuses espèces végétales et animales, ce qui leur permet de pratiquer l’agriculture (céréales, coton) et l’élevage (bovins, moutons, chèvres). La céramique est simple et utilitaire, parfois décorée de motifs géométriques, végétaux et animaliers stylisés noirs sur fond rouge ; l’esthétique est sensiblement proche de celles développées alors en Asie centrale et au Baloutchistan. Les Indusiens fabriquent également des outils en métal, des jouets et des bijoux (en or, turquoise, lapis-lazuli, cornaline, etc.).

Grâce à leur grande maîtrise des techniques, les Indusiens créent un artisanat de grande qualité. Ont ainsi été mises au jour nombre de statuettes en terre cuite stylisées, notamment féminines et animales. En revanche, les exemples de statuaire en pierre et en métal sont rares : le site de Mohenjo-Daro a livré un buste d’homme barbu en stéatite et une petite « danseuse « nue en bronze.

4   L’ÉCRITURE INDUSIENNE

L’écriture pictographique reste indéchiffrée, et on ignore encore la langue qu’elle transcrit. Comprenant environ 250 signes de base, elle est surtout utilisée sur des sceaux en stéatite et des tablettes en cuivre. Leurs décors gravés représentent souvent une divinité cornue et des animaux (unicorne, éléphant, buffle, tigre…) ; le taureau est quant à lui associé à un arbre ou à une sorte d’autel.

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