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Kant : le mal radical

Publié le 09/08/2014

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L'ambition de la philosophie morale de Kant est de dépasser l'opposition entre ceux qui disent que l'homme est naturellement bon et ceux qui disent qu'il est naturellement mauvais. S'il était naturellement l'un ou l'autre, il ne le serait pas du fait de sa volonté, et on ne pourrait pas plus lui imputer le mérite de bien agir que la culpabilité de faire le mal. Kant dépasse l'op­position en montrant que l'homme est porteur d'une disposition originelle au bien (sans quoi il ne saurait même le reconnaître), mais que sur cette disposition originelle se greffe un penchant au mal. L'homme a une disposition au bien en tant que par sa raison pratique il a la faculté de connaître le bien et de savoir que le faire est son devoir. Il a un penchant au mal dans la mesure où il a toujours tendance à agir conformément à ce que lui dictent ses désirs sen­sibles, donc sans tenir compte de sa raison. La conduite de l'homme n'est donc pas déterminée nécessairement, mais dépend de la maxime qu'il choisit librement pour l'orienter. Soit l'homme agit guidé par une maxime qu'il peut universaliser pour en faire une loi de la raison, la visée du bien étant alors le motif qui oriente sa conduite ; soit l'homme adopte pour maxime de suivre ses penchants sensibles, et agit alors non pas nécessairement toujours de façon immorale, mais de façon étrangère à la morale, sans tenir compte des fins que la raison en lui lui dicte. •

 

 

Pour expliquer ce qu'est l'âme humaine et en quoi elle permet de comprendre la conduite des hommes, Platon a recours au mythe de l'attelage ailé. Représentons-nous un attelage composé de deux chevaux et d'un cocher. L'un des chevaux est docile, et obéit naturellement à la main qui le guide ; l'autre est rétif, se cabre facilement et entend entraîner tout l'attelage à sa guise, fût-ce à sa perte. Enfin au cocher échoit la tâche délicate de faire marcher d'un même pas et dans une même direction un tel atte­lage. Nous avons là, selon Platon, une

bonne image des forces qui se disputent la suprématie de notre âme, et donc la haute main sur notre conduite : le cheval docile est la raison, le cheval rétif symbolise les pas­sions, le cocher symbolise le thumos, c'est-à-dire la force de caractère qui doit tenir ensemble les deux chevaux, c'est-à-dire maintenir le cheval rétif (les passions) dans la voie droite que lui trace le cheval docile (la raison) qui voit la meilleure voie, voie droite dont les passions tendent invariable­ment à nous éloigner. •

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« Les sujets • Peut-on être sûr de bien agir ? 1.

L'action n'échappe à l'arbitraire qu'en se laissant guider par une maxime qu'on peut élever en loi universelle.

(Kant) Il.

Mais toute adion suppose un risque dans la mesure où l'on ne peut prévoir la totalité de ses conséquences.

(Hegel) Ill.

Ce risque est néanmoins mesuré par la prudence, la faculté d'agir de façon appropr iée à la situation en se gardant des extrêmes.

(Aristote) • Suffit-il de respecter la loi pour faire son devoir ? 1.

La loi n'impose que des devoirs négatifs : s' abstenir de nuire à autrui.

Il.

La religion et la morale font peser sur l'homme d'autres devoirs qui constituent l'autre homme comme son «prochain».

Ill.

La relation à l'autre est ce qui va au-delà de la loi et du devoir, de la volonté d'« être quittes» .

• Désobéir peut-il être un devoir ? 1.

Une loi qui autoriserait à la transgresser ne serait plus contraignante et donc ne serait plus une loi.

Il.

Mais il peut y avoir un devoir de désobéissance à un ordre injuste.

Ill.

Ce devoir relève de l'obligation morale et non du droit positif.

Saint Paul, Épitre au• Romains, 7 « Je ne fais pas le bien que je veux, et je fais le mal que je ne veux pas .

Et si je fais ce que je ne veux pas, ce n'est plus moi qui le fais, mais le péché qui habite en moi.

Je trouve donc en moi cette loi : quand je veux VOCABULAIRE Générosité Disposition ferme et constante de tou­ jours disposer de soi-même et de ses facultés pour en faire le meilleur usage .

(Descartes) faire le bien, le mal est attaché à moi.

Car je prends plaisir à la loi de Dieu, selon l'homme intérieur; mais je vois dans mes membres une autre loi, qui lutte contre la loi de mon enten­ dement, et qui me rend captif de la loi du péché, qui est dans mes membres.

» • Maxime Chez Kant, les maximes sont les règles de conduite que l'homme adopte librement pou r orien­ ter son action.

Thumos Le« cœur »,l e courage , la force de caractère.

(Platon) • " 0 ::s ::s " M " Ill • 59 •. »

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