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Karzaï, Hamid

Publié le 06/04/2013

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1   PRÉSENTATION

Karzaï, Hamid (1957- ), homme d’État afghan, élu président de l’Afghanistan en 2004, lors de la première élection présidentielle directe de l’histoire du pays.

Placé à la tête du pays après la chute des talibans, en décembre 2001, Hamid Karzaï a incarné la transition démocratique en présidant à la mise en place d’institutions et d’élections libres.

2   UN FILS DE L’ARISTOCRATIE PACHTOUNE

Né à Kandahar, Hamid Karzaï est issu d’une éminente famille pachtoune de la tribu des Dorrani (à laquelle appartient aussi l’ancien roi Zaher Chah). Chef du clan des Popolzaï, son père participe aux gouvernements mis en place sous la monarchie de Zaher Chah (1933-1973).

Hamid Karzaï poursuit ses études secondaires à Kaboul, avant d’aller étudier les sciences politiques en Inde. Outre le pachto et le persan, langues officielles de l’Afghanistan, il maîtrise l’ourdou, l’hindi, l’anglais et le français.

Il est encore étudiant en Inde lorsque l’Union soviétique envahit son pays en 1979. Tandis que son père se réfugie à Quetta, au Pakistan, et que ses frères s’installent aux États-Unis, Hamid Karzaï s’engage dans la lutte contre l’occupant. Basé au Pakistan, il occupe un poste-clé en assurant le ravitaillement des combattants islamistes, les moudjahidins. La guerre d’Afghanistan s’achève en 1989 par le retrait des troupes soviétiques.

3   UN HOMME POLITIQUE MODÉRÉ

De retour à Kaboul, Hamid Karzaï devient en 1992 vice-ministre des Affaires étrangères dans le nouveau gouvernement présidé par Burhanuddin Rabbani qui rassemble les différentes ethnies minoritaires afghanes. Mais il démissionne en 1994 à la suite des querelles intestines qui rongent les différentes factions moudjahidines.

La guerre civile opposant le gouvernement central aux milices armées s’achève en 1996 avec la prise de Kaboul par les talibans, qui ramènent au pouvoir la majorité pachtoune. Soucieux de voir la paix civile restaurée en Afghanistan, Hamid Karzaï soutient dans un premier temps le nouveau régime. Musulman modéré et défenseur des droits de la femme, il s’oppose rapidement aux nouveaux maîtres de Kaboul, dont il critique l’interprétation ultra-rigoriste de l’islam et dont il dénonce les relations avec les services secrets pakistanais et le milliardaire islamiste Oussama Ben Laden.

4   UN RÉSISTANT AU RÉGIME TALIBAN

En 1997, Hamid Karzaï rejoint sa famille à Quetta, où il poursuit ses activités politiques en tentant de rallier autour de son clan les chefs afghans hostiles aux talibans. Avec son père, il promeut l’idée d’une Loya Jirga, grande assemblée traditionnelle afghane dont l’institution remonte au XVIIIe siècle, et prône le retour de l’ancien roi Zaher Chah, exilé en Italie, afin de planifier une alternative au régime taliban.

À la mort de son père, assassiné en 1999, il devient le chef du clan des Popolzaï, qui compte quelque 500 000 membres. Convaincu de l’implication des fondamentalistes dans l’assassinat de son père, Hamid Karzaï intensifie sa lutte contre le régime taliban. En 2000, il témoigne de l’urgence d’y mettre fin devant le Comité des relations étrangères du Sénat américain.

À la suite des attentats du 11 septembre, dont Oussama Ben Laden est suspecté être l’instigateur, les États-Unis lancent l’opération « Liberté immuable « contre les talibans, qui abritent et protègent le terroriste islamiste. Avec l’appui des États-Unis, Hamid Karzaï rentre en Afghanistan en octobre 2001, quelques jours après les premières frappes américaines. S’assurant du soutien des autres chefs pachtounes, il mène avec succès, en décembre 2001, l’offensive contre Kandahar, le dernier bastion taliban.

5   LE CHEF DU GOUVERNEMENT TRANSITOIRE

Après la chute du régime taliban, une conférence inter-afghane organisée sous l’égide de l’ONU à Bonn (Allemagne) place Hamid Karzaï à la tête d’une administration intérimaire représentant les différentes ethnies pour une durée de six mois. Dès son investiture, le 22 décembre 2001, Hamid Karzaï multiplie les visites officielles aussi bien au Proche et Moyen-Orient que dans le monde occidental. Lors de la conférence sur la reconstruction de l’Afghanistan, qui se tient à Tokyo en janvier 2002, il obtient un important soutien financier de la part de plus de 60 pays et d’organisations internationales et non gouvernementales. Il favorise également le retour de l’ancien roi Zaher Chah en Afghanistan, en avril 2002.

En juin 2002, une Loya Jirga rassemblant plus de 1 500 délégués l’élit chef de l’État avec plus de 80 p. 100 des suffrages. Hamid Karzaï prend la direction d’un gouvernement de transition chargé de préparer les premières élections directes afghanes, prévues pour 2004. Conscient de la fragilité de l’unité retrouvée, il tente de mettre en place un gouvernement équilibré qui satisfasse les diverses communautés ethniques rivales de l’Afghanistan et éloigne les chefs de guerre de leurs fiefs régionaux.

Sa tâche s’avère cependant difficile compte tenu des divisions qui continuent de déchirer la société afghane. Après une série d’assassinats visant des membres du gouvernement, le président afghan échappe lui-même de justesse à un attentat en septembre 2002, à Kandahar. Cet événement témoigne du climat d’insécurité qui règne sur le pays et de la difficulté pour le gouvernement central d’imposer son autorité en dehors de la capitale.

6   LE PREMIER PRÉSIDENT ÉLU D’AFGHANISTAN

En dépit de cette fragilité, Hamid Karzaï parvient à relever les principaux enjeux de son gouvernement, soit la mise en place d’institutions et la tenue d’élections démocratiques. Au mois de novembre 2003, il parvient notamment à faire adopter une loi sur la création et le fonctionnement des partis politiques, laquelle, en stipulant que « tout citoyen peut créer son propre parti, indépendamment de son ethnie, de sa race, de sa tribu, de son sexe, de sa religion «, s’oppose aux intérêts des seigneurs de guerre. Une nouvelle Constitution est adoptée en janvier 2004, qui instaure un régime présidentiel fort, selon les vœux d’Hamid Karzaï. Enfin, le 9 octobre 2004, se déroule la première élection présidentielle directe de l’histoire afghane. Parmi dix-huit candidats, Hamid Karzaï en sort vainqueur dès le premier tour, avec 55,4 p. 100 des suffrages. Il s’engage à œuvrer pour l’unité du pays.

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