Lausanne, traité de

Lausanne, traité de, traité de paix entre la Turquie et les puissances alliées victorieuses et coalisées de la Première Guerre mondiale, signé le 24 juillet 1923 à Lausanne.

Ce traité remplaçait le traité de Sèvres imposé aux Turcs en 1920. Par les termes du traité de Sèvres, la Turquie avait renoncé à toutes les terres non turques et perdu des territoires importants au profit de la Grèce, y compris Izmir (Smyrne), la Thrace et des îles de la mer Égée. Bien qu'accepté par le gouvernement faible du sultan Mehmet VI, le traité de Sèvres fut dénoncé par les nationalistes turcs dirigés par Mustafa Kemal Pacha (Atatürk), qui rompit de manière unilatérale avec les autorités de Constantinople (voir Istanbul) et remporta la guerre qu'il mena contre les forces grecques occupantes à Izmir. À la suite des succès nationalistes et de l'abolition du sultanat par Kemal, les puissances alliées acceptèrent une révision des accords de paix. Les négociations débutèrent à Lausanne en novembre 1922 et le traité fut signé six mois plus tard. La Turquie récupéra l'est de la Thrace et certaines îles de la mer Égée. Les Dardanelles furent démilitarisées et il y eut des articles spécifiques pour les droits de passage en temps de paix ou de guerre (ceux-ci furent révisés par la convention des Détroits en 1936). Enfin, le traité prévoyait des échanges de population destinés à régler le problème des minorités. Ces échanges concernèrent 400 000 Turcs et 1 300 000 Grecs. Les Grecs furent rapatriés en Grèce et l'Ionie, l'un des berceaux de la civilisation grecque, fut vidée des Hellènes. Cette immigration apporta à la Grèce une grande richesse intellectuelle et économique et permis à Athènes de redevenir une grande capitale. On a prétendu que le traité de Lausanne avait plus de chances de durer que les autres accords d'après-guerre, car il n'était pas imposé mais librement négocié entre les parties intéressées, y compris l'ennemi vaincu. On a vu également dans ce traité un acte par lequel la Turquie fut considérée, pour la première fois, comme une puissance occidentale.