Devoir de Philosophie

Le doute est-il l'échec de la pensée ?

Publié le 22/07/2010

Extrait du document

L’erreur est de manière commune le signe de l’échec de la pensée. L’intelligence se trouve en échec lorsqu’elle n’arrive pas à connaître une chose, lorsqu’elle n’arrive pas à se déterminer dans le jugement. Au final, il s’agit de penser les limites et les conditions de la connaissance vraie, qu’elle soit théorique ou pratique. Ainsi douter, compris comme la crainte que la contradictoire soit vraie, est-il l’échec de la pensée, la manifestation que l’intelligence a mal jugé ou qu’elle est dans l’impossibilité de juger ? Il faut en effet penser cette limite ou cet échec de la pensée qui se matérialise dans l’erreur ou l’impuissance du jugement. Y a-t-il des doutes invincibles ? Des doutes indépassables ?      Á strictement parler, le doute la conséquence d’un acte de l’intelligence qui perçoit une erreur possible, une faiblesse dans la connaissance des causes (science est la connaissance certaine par les causes). A ce titre, le doute qui survient à l’esprit, n’est qu’une étape dans la recherche de la vérité. Lorsqu’il y a un doute dans la solution d’un problème mathématique, par exemple, la pensée ainsi en quelque sorte informée par sa propre activité, va se mettre en acte de dépasser l’erreur afin de parvenir à une solution vraie et certaine. Elle va examiner, calculer, relire… Si parfois l’évidence est trompeuse, la certitude est le fruit d’une activité de la raison afin d’écarter tout doute possible. Nous pourrions dire alors qu’heureusement nous doutons ! Car ce doute est bien le signe de la présence, de l’action de la pensée qui poursuit sa finalité : la connaissance et la vérité. Comme l’affirme Alain : « Le doute est le sel de l’Esprit… le vrai c’est qu’il ne faut jamais croire et qu’il faut examiner toujours. « Le doute est donc utile si l’intelligence ne se laisse pas abattre par son imperfection relative et y trouve l’occasion de s’approprier son acte propre.  Le doute tel que l’a posé et utilisé Descartes est bien la manifestation et la systématisation de cette utilité du doute. Douter, c’est admettre que l’on peut se tromper et être trompé par nos sens ou par nos propres pensées. Descartes ne fait qu’amplifier le doute afin de parvenir à la certitude du Cogito « Je pense donc je suis « Le doute est donc non seulement la conséquence d’une certaine perception de l’intelligence mais encore une occasion, un moyen de sortir des fausses opinions, des croyances, de l’illusion. En posant le doute comme principe : « que je rejette comme faux tout ce en quoi se trouverait le moindre doute «, il s’agit donc de donner à la pensée un outil afin que la pensée ne soit justement pas dans l’échec. La responsabilité de la pensée doit donc passer par le doute lorsqu’elle appelle des questions comme : quelle est l’origine de nos connaissances ? Pourquoi je pense cela ? Est-ce fiable ? Est-ce certain ? Le doute manifeste la prise de hauteur de la pensée par rapport à la connaissance sensible, à l’évidence, aux perceptions ou jugements spontanés. Ainsi si le doute manifeste un échec, c’est celui des jugements spontanés, des perceptions immédiates, des opinions qui n’ont pas encore été repris par la réflexivité critique de la pensée et par le travail de la rationalité, dont le doute est un moyen et un moment.  Il est sur que cette considération sur le moment fondamental qu’est le doute repose sur la reconnaissance qu’une vérité existe et qu’il est possible d’y parvenir. Telle n’est pas la conception des sceptiques pour lesquels il n’y a pas de vérité. Devant une telle affirmation, il faudrait donc suspendre son jugement et ne plus rien affirmer sur rien. La foi sceptique donne une dimension toute autre au doute : puisque l’on peut douter de tout, qu’il n’y a pas de vérité, je dois reconnaître l’échec de la pensée et suspendre mon jugement – ce qui revient à se séparer de la pensée, à reconnaître sa faillibilité et son inutilité. Cependant il y aurait, même pour les sceptiques, une vérité absolue qui résiste au doute : c’est que l’on peut douter de tout et que de cela on ne peut pas douter –comme l’affirme Descartes. Il est évident que si nous affirmons cela, ou si nous ouvrons seulement la bouche pour dire une parole, nous nous inscrivons en faux contre le scepticisme et reconnaissons que le doute n’est pas au final l’échec de la pensée, mais plutôt une épuration de la pensée, et une occasion de fournir à l’intelligence son objet qu’est la vérité.    Le doute n’est donc pas loin s’en faut l’échec de la pensée. Il est plutôt la manifestation de l’activité de la pensée ainsi qu’une occasion de sortir l’incertitude, de l’évidence et d’échapper à l’illusion et à l’erreur. Savoir douter et être autocritique est bien le signe d’une pensée responsable qui a su prendre la mesure d’elle-même. Pourtant, les certitudes acquises au terme du doute sont peu nombreuses et il y a bien des domaines où il est difficile de juger avec certitude comme la religion ou la morale. Cela tient certainement au fait qu’en bien des occasions la pensée ne trouve pas en dehors d’elle-même de quoi se vérifier et ce sur quoi se reposer. Y a-t-il donc des doutes qui, tout en étant perçus, sont invincibles ? Et doit-on en penser qu’il y a des domaines qui échappent aux critères de la rationalité et de la vérification et qui manifestent un certain échec de la pensée ?    Tout doute n’est pas en effet la promesse d’une certitude à venir. Tout dépend donc sur quoi portent l’attention et la recherche. La foi en un dieu pose avec acuité cette impossibilité qu’à la raison de se déterminer avec certitude. Lorsque Descartes refonde toute la connaissance à partir du Cogito, il s’appuie sur l’idée de perfection pour démontrer que si nous possédons une telle idée nous qui sommes imparfaits, c’est nécessairement que Dieu existe dont la perfection est la qualité. Un doute cependant peut être posé sur la relation entre l’idée et la réalité : elle n’est pas substantielle ni toujours réciproque. Un doute est toujours possible en faveur ou en défaveur de l’existence de Dieu. Loin de faire l’inventaire des raisons de croire ou de ne pas croire, il faut remarquer que le doute ici parait invincible : il n’est pas dans les possibilités de la raison de se déterminer avec certitude. Le doute n’est donc pas toujours une étape passagère mais aussi un terme qui manifeste l’impossibilité pour la pensée d’être dans la certitude en ce qui concerne des domaines qui échappent à l’expérience et à la vérification. La raison doit avouer son échec pour laisser la place à la foi - c'est-à-dire à une croyance ou une opinion, par laquelle l’intelligence adhère à une proposition en craignant que la contradictoire soit vraie.  Nous pourrions dire ici que le doute est bien un échec de la raison en ce que lorsque le doute vient éprouver le croyant, il ne lui sert à rien de chercher des preuves ou des raisons certaines de croire et d’effacer le doute. A ce titre le doute en un domaine comme la religion est plus fort et plus terrible que douter que la solution à notre problème mathématique. Il met en jeu le sens de l’existence lui-même. Certes le contenu d’une foi quelle qu’elle soit est sujet à évaluation rationnelle, sur ses conséquences anthropologiques ou politiques : sont-elles acceptables ou non ? Mais le croyant est amené, dans l’expérience du doute à formuler des raisons intimes qui ne sont pas démontrables, vérifiables. Pascal parlera des raisons du cœur : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaît point «. Il est vrai que pour une certaine part, il faut reconnaître depuis que la question religieuse a été investie par la philosophie, que la raison et la pensée n’ont pu parvenir à faire admettre une vraisemblance ou non de la foi. La question reste ouverte. Les doutes restes invincibles pour la raisons qui dans ce creuset où elle touche ses limite doit laisser parler le cœur.  Cependant, la toute puissance de la pensée ainsi renversée peut être, ou même doit être, une vérité reconnue et acceptée par la raison. Car la pensée n’est en échec que dans ce qui lui appartient et où elle rate sa finalité. Le mur qui s’écroule est pour le maçon un échec inacceptable car il était dans sa compétence de faire qu’il ne s’écroule pas alors qu’il venait d’être construit. Mais s’il est incapable de réaliser une copie de la Piéta, il ne nous viendrait pas à l’idée de considérer que c’est un mauvais maçon. Et s’il est alors en échec, dans l’incapacité de poser cet acte, cet échec est relatif et compréhensible. Loin donc de considérer que le doute en matière religieuse manifeste un certain échec de la pensée, il faudrait alors avant de parler d’échec, distinguer les domaines où la pensée est en droit ou non de poser un jugement. Plus encore précieux pour le croyant, si le doute en de telles matières restent des doutes intellectuels, alors le croyant tout en lui apportant sa réponse personnelle saura éviter le dogmatisme aveugle qui conduit au fanatisme.    Concernant la sphère religieuse, comme ce qui est en dehors de l’expérience, le doute est bien le signe d’un échec : échec de la pensée à rendre compte avec certitude, échec relatif puis qu’il manifeste seulement une impuissance naturelle et échec salutaire puisqu’il est le signe d’une foi et non d’une pseudo certitude qui conduit au fanatisme et à la dénaturation de la raison.    La plupart des erreurs et des jugements fragiles viennent du fait que la volonté pousse au jugement    Lorsque  Bergson distingue l’ordre de l’étendue et l’ordre de la durée, il distingue les domaines de la science de ceux de la conscience, du sens du rapport à soi et aux autres. Ainsi si le doute peut être levé quant à des choses que l’on peut vérifier, il n’en va pas de même pour des domaines comme celui de l’agir. Comment ne pas douter parfois que nos choix sont les bons ? Devant le choix, la pensée se trouve parfois comme impuissante à trancher car la vérification de la bonté de l’acte ne s’opère qu’avec l’acte lui-même. Lorsque deux personnes cheminent vers le mariage, il peut surgir des doutes : est-ce vraiment lui ou vraiment elle ? Sera-t-il fidèle ? Puis-je lui faire confiance ?... Autant de questions qui portent une certaine incertitude et amènent à douter que l’on fait un bon choix. Il est possible de douter de soi, de ses capacités et tentant de chercher des raisons et de la certitude, l’instant décisif du choix n’en est que remis à plus tard. Le choix et l’agir en général ne sont pas des réalités où la conclusion découle de prémisses certaines. L’exemple de l’engagement de deux personnes est frappant en ce qu’il demande à intégrer la liberté de l’un et de l’autre comme une réalité qui échappe à la démonstration et à la nécessité.

 Certains jugements ne peuvent pas se soumettre à un critère de vérification : 

 l’hypothèse : force et faiblesse de la pensée : le provisoire ou le révisable. Le choix : échec de la pensée car il n’y a pas de certitude : ce n’est que dans l’échec ou la réussite que l’action se vérifie comme bonne ou juste.

« problème mathématique.

Il met en jeu le sens de l'existence lui-même.

Certes le contenu d'une foi quelle qu'elle soitest sujet à évaluation rationnelle, sur ses conséquences anthropologiques ou politiques : sont-elles acceptables ounon ? Mais le croyant est amené, dans l'expérience du doute à formuler des raisons intimes qui ne sont pasdémontrables, vérifiables.

Pascal parlera des raisons du cœur : « Le cœur a ses raisons que la raison ne connaîtpoint ».

Il est vrai que pour une certaine part, il faut reconnaître depuis que la question religieuse a été investie parla philosophie, que la raison et la pensée n'ont pu parvenir à faire admettre une vraisemblance ou non de la foi.

Laquestion reste ouverte.

Les doutes restes invincibles pour la raisons qui dans ce creuset où elle touche ses limitedoit laisser parler le cœur.Cependant, la toute puissance de la pensée ainsi renversée peut être, ou même doit être, une vérité reconnue etacceptée par la raison.

Car la pensée n'est en échec que dans ce qui lui appartient et où elle rate sa finalité.

Le murqui s'écroule est pour le maçon un échec inacceptable car il était dans sa compétence de faire qu'il ne s'écroule pasalors qu'il venait d'être construit.

Mais s'il est incapable de réaliser une copie de la Piéta, il ne nous viendrait pas àl'idée de considérer que c'est un mauvais maçon.

Et s'il est alors en échec, dans l'incapacité de poser cet acte, cetéchec est relatif et compréhensible.

Loin donc de considérer que le doute en matière religieuse manifeste un certainéchec de la pensée, il faudrait alors avant de parler d'échec, distinguer les domaines où la pensée est en droit ounon de poser un jugement.

Plus encore précieux pour le croyant, si le doute en de telles matières restent desdoutes intellectuels, alors le croyant tout en lui apportant sa réponse personnelle saura éviter le dogmatismeaveugle qui conduit au fanatisme. Concernant la sphère religieuse, comme ce qui est en dehors de l'expérience, le doute est bien le signe d'un échec :échec de la pensée à rendre compte avec certitude, échec relatif puis qu'il manifeste seulement une impuissancenaturelle et échec salutaire puisqu'il est le signe d'une foi et non d'une pseudo certitude qui conduit au fanatisme età la dénaturation de la raison. La plupart des erreurs et des jugements fragiles viennent du fait que la volonté pousse au jugement Lorsque Bergson distingue l'ordre de l'étendue et l'ordre de la durée, il distingue les domaines de la science de ceuxde la conscience, du sens du rapport à soi et aux autres.

Ainsi si le doute peut être levé quant à des choses quel'on peut vérifier, il n'en va pas de même pour des domaines comme celui de l'agir.

Comment ne pas douter parfoisque nos choix sont les bons ? Devant le choix, la pensée se trouve parfois comme impuissante à trancher car lavérification de la bonté de l'acte ne s'opère qu'avec l'acte lui-même.

Lorsque deux personnes cheminent vers lemariage, il peut surgir des doutes : est-ce vraiment lui ou vraiment elle ? Sera-t-il fidèle ? Puis-je lui faire confiance?...

Autant de questions qui portent une certaine incertitude et amènent à douter que l'on fait un bon choix.

Il estpossible de douter de soi, de ses capacités et tentant de chercher des raisons et de la certitude, l'instant décisif duchoix n'en est que remis à plus tard.

Le choix et l'agir en général ne sont pas des réalités où la conclusion découlede prémisses certaines.

L'exemple de l'engagement de deux personnes est frappant en ce qu'il demande à intégrer laliberté de l'un et de l'autre comme une réalité qui échappe à la démonstration et à la nécessité.certains jugements ne peuvent pas se soumettre à un critère de vérification :l'hypothèse : force et faiblesse de la pensée : le provisoire ou le révisable.

Le choix : échec de la pensée car il n'y apas de certitude : ce n'est que dans l'échec ou la réussite que l'action se vérifie comme bonne ou juste.. »

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