Le Hezbollah est de tendance pro-iranienne

Le Hezbollah, le "parti de Dieu" apparaît publique-ment en 1982 au Liban. Le pays est la proie de la guerre civile depuis 1975 et les mouvements et grou-pements les plus divers peuplent son paysage politique et militaire. Toutefois, les observateurs n'ont guère foi en ce nouveau mouvement qui tente de s'implanter dans l'un des pays les plus occidentalisés de la région et bien plus phénicien qu'arabe. Ils devront rapidement

déchanter. En effet, depuis 1982, non seulement le Hezbollah a survécu à toutes les déchirures libanaises mais il a encore accru son assise tant en termes d'adhé¬rent qu'au niveau géographique.

Le Hezbollah, parti pro-iranien, est dirigé par un co-mité exécutif, nommé le majlis. Au-dessus de ce co-mité exécutif, Mohamed Hussein Fahdlallah fait of-fice de guide spirituel. Orateur de talent et intellectuel étincelant, son influence dépasse largement le cadre li-banais.

La vision très manichéenne du Parti de Dieu —l'Islam est la vérité absolue et l'Occident défend des valeurs corrompues et mensongères — amène ce mouvement à exiger l'exclusion des Occidentaux du Liban. Pour ce faire et avant tout autre moyen, le Hez¬bollah distille son message dans les esprits. Le climat d'insécurité qui en résulte a d'ailleurs poussé la plupart des Occidentaux présents au Liban à quitter le pays. Et, lorsqu'il fallut se débarrasser des forces militaires stationnées au Liban en 1983, le terrorisme, utilisant des commandos suicides formés de chiites aspirant au martyr, devint alors l'arme suprême.

On pense pouvoir attribuer au Hezbollah les atten-tats de 1983 contre les forces militaires américaines et françaises stationnées à Beyrouth. Ceux-ci, très meurtriers", aboutirent au retrait des forces occiden-tales du Liban. Le caractère terroriste du Hezbollah est également attesté par les liens qu'il entretient, entre autres, avec l'Organisation de la justice révolutionnaire (OJR), groupe terroriste responsable de nombreux en¬lèvements au Liban'.