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LE MONDE OU TRAITÉ DE LA LUMIERE, CHAPITRE XIV, Des propriétés de la Lumière. DESCARTES

Publié le 22/02/2012

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descartes
Toutefois, parce que je me suis servi pour lors de l'exemple du mouvement d'une balle au lieu de parler des rayons de la lumière, afin de rendre par ce moyen mon discours plus intelligible, il me reste encore ici à vous faire considérer que l'action ou l'inclination à se mouvoir, qui est transmise d'un lieu en un autre par le moyen de plusieurs corps qui s'entre-touchent et qui se trouvent sans interruption en tout l'espace qui est entre eux, suit exactement la même voie par où cette même action pourrait faire mouvoir le premier de ces corps, si les autres n'étaient point en son chemin, sans qu'il y ait aucune autre différence sinon qu'il faudrait du temps à ce corps pour se mouvoir, au lieu que l'action qui est en lui peut, par l'entremise de ceux qui le touchent, s'étendre jusques à toutes sortes de distances en un instant ; d'où il suit que comme une balle se réfléchit quand elle donne contre la muraille d'un jeu de paume, et qu'elle souffre réfraction quand elle entre obliquement dans l'eau ou qu'elle en sort, de même aussi quand les rayons de la lumière rencontrent un corps qui ne leur permet pas de passer outre, ils doivent se réfléchir ; Enfin, la force de la lumière est non seulement plus ou moins grande en chaque lieu, selon la quantité des rayons qui s'y assemblent, mais elle peut aussi être augmentée ou diminuée par les diverses dispositions des corps qui se trouvent aux lieux par où elle passe, ainsi que la vitesse d'une balle ou d'une pierre qu'on pousse dans l'air, peut être augmentée par les vents qui soufflent vers le même côté qu'elle se meut, et diminuée par leurs contraires.

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