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Le mot "honte" chez René DESCARTES

Publié le 18/08/2010

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descartes

LA DIOPTRIQUE, DISCOURS PREMIER, DE LA LUMIERE.

 Mais, à la honte de nos sciences, cette invention, si utile et si admirable, n’a premièrement été trouvée que par l’expérience et la fortune.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

Un homme qui tâche d’élever sa connaissance au-delà du commun, doit avoir honte de tirer des occasions de douter des formes de parler que le vulgaire a inventées ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

L’obscurité que vous trouvez ici est fondée sur l’équivoque qui est dans le mot d’âme, mais je l’ai tant de fois nettement éclaircie que j’ai honte de le répéter ici ;

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

 Car, pour ce qui est des demandes, il n’y a que celles qu’on fait pour son propre besoin, à ceux de qui on n’a aucun droit de rien exiger, desquelles on ait sujet d’avoir quelque honte.

 Outre que votre réputation vous les a déjà rendus autant ennemis qu’ils sauraient être, et au lieu que votre modestie est cause que maintenant quelques-uns d’eux ne craignent pas de vous attaquer, je m’assure que si vous vous faisiez autant valoir que vous pouvez et que vous devez, ils se verraient si bas au-dessous de vous qu’il n’y en aurait aucun qui n’eût honte de l’entreprendre.

  LES PASSIONS DE L’AME, PREMIERE PARTIE, ARTICLE 45.

 qu’on aura de la gloire et de la joie d’avoir vaincu, au lieu qu’on ne peut attendre que du regret et de la honte d’avoir fui, et choses semblables.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 66.

De plus, le bien qui est ou qui a été en nous, étant rapporté à l’opinion que les autres en peuvent avoir excite en nous de la gloire, et le mal, de la honte.

  LES PASSIONS DE L’AME, SECONDE PARTIE, ARTICLE 117.

 Ceci paraît principalement en la honte, laquelle est composée de l’amour de soi-même, et d’un désir pressant d’éviter l’infamie présente, ce qui fait venir le sang des parties intérieures vers le coeur, puis de là par les artères vers la face, et avec cela d’une médiocre tristesse qui empêche ce sang de retourner vers le coeur.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 205.

La honte, au contraire, est une espèce de tristesse fondée aussi sur l’amour de soi-même, et qui vient de l’opinion ou de la crainte qu’on a d’être blâmé.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 206.

Or la gloire et la honte ont même usage en ce qu’elles nous incitent à la vertu, l’une par l’espérance, l’autre par la crainte.

  LES PASSIONS DE L’AME, TROISIEME PARTIE, ARTICLE 207.

L’impudence ou l’effronterie, qui est un mépris de honte, et souvent aussi de gloire, n’est pas une passion, parce qu’il n’y a en nous aucun mouvement particulier des esprits qui l’excite ;

 mais c’est un vice opposé à la honte, et aussi à la gloire, en tant que l’une et l’autre sont bonnes, ainsi que l’ingratitude est opposée à la reconnaissance, et la cruauté à la pitié.

  Correspondance, année 1629, A R. P. MERSENNE, 8 octobre 1629.

 je ne lui en manderai rien, puisque vous ne le voulez pas, encore que j’eusse bien de quoi lui faire honte, principalement si j’avais sa lettre tout entière.

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE, 25 février 1630.

 et, si en trois ans tantôt qu’il est après il n’en a su venir à bout, je ne dois pas espérer qu’il exécute les verres pour lesquels il lui faudrait préparer des machines que je tiens plus difficiles que cet instrument, et j’aurais grande honte si, après l’avoir gardé deux ou trois ans, il me venait à bout de rien qui surpassât le commun ;

  Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O.

 car si je voulais vous traiter selon vos mérites, vous vous verriez si chargé de honte et d’infamie, que j’aurais plutôt peur de vous désespérer, que de vous donner la santé.

 J’ai honte de me proposer ici pour exemple, mais comme vous vous comparez souvent à moi, il semble que ce soit en quelque façon nécessaire.

 Et, si vous le faites, je n’aurai point de honte de me dire votre ami, et vous ne vous repentirez point d’avoir reçu cette lettre et cet avis.

  Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 29 mars 1631. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 avril 1631.).

 Ne me demandez point, s’il vous plaît, quelle peut être cette occupation que j’estime si importante, car j’aurais honte de vous la dire ;

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

 car j’aurais honte qu’on eût occasion de penser que je me serais arrêté sérieusement à dire mon opinion de ce livre ;

 Il devrait avoir honte d’avoir nié ma première démonstration, c’est-à-dire de n’avoir su calculer les triangles inscrits dans cette roulette et dans le cercle.

 Il devrait aussi avoir honte de se vanter qu’il a un medium pour trouver les tangentes de la roulette, qui s’applique à tous les cas ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 18 JANVIER 1638.

 même je n’ai point voulu le nommer, afin qu’il ait moins de honte des fautes que j’y remarque, et parce que mon dessein n’est point de fâcher personne, mais seulement de me défendre.

 Car entre nous, si lorsqu’il me voudra faire l’honneur de me proposer des objections, il ne veut pas se donner plus de peine qu’il a pris la première fois, j’aurais honte qu’il me fallût prendre la peine de répondre à si peu de chose, et je ne m’en pourrais honnêtement dispenser, lorsqu’on saurait que vous me les auriez envoyées.

  Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (POLLOT), 26 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 février 1638).

 et ainsi, comme je ne saurais trouver que très bon qu’il vous le communique, s’il lui plaît, aussi ne saurais-je trouver mauvais qu’il s’en abstienne, pour la honte que j’ai qu’on voie de moi un écrit si imparfait.

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 15 décembre 1638.

 mais encore qu’il aurait été écrit par un ange, il est presque impossible qu’on observe tout si justement en la faisant, qu’il ne s’y trouve de la faute, et ainsi la pratique ferait honte à la théorie :

  Correspondance, année 1639, A Monsieur DE BEAUNE (A HUYGENS) Les éditions contemporaines retiennent Huygens, 10 juin 1639. Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 juin 1639.

Vous avez un extrême pouvoir sur moi, et j’ai grande honte de ne pas faire ce que vous témoignez désirer ;

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

 A quoi j’ajoute que toute la considération du centre de gravité d’une sphère me semble si peu réelle, que j’ai quasi honte d’en avoir fait mention le premier :

  Correspondance, année 1640, Au R. P. MERSENNE, 28 octobre 1640.

, pour n’avoir pas la honte de se dédire, et de souffrir que le démenti lui demeure, serait bien aise de m’envoyer quelques objections, tant mauvaises qu’elles puissent être, pour gagner cependant le temps, et m’en faire perdre.

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 1er mars 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de fin de février 1642.).

 Tout cela tournerait à votre honneur et à la honte de vos adversaires.

  Correspondance, année 1644, A UN R. P. JESUITE (P. CHARLET), 1er Octobre 1644.

 et moi, au contraire, je me promets que tous les meilleurs esprits la jugeront si raisonnable, que ceux qui entreprendront de l’impugner, n’en recevront que de la honte, et que les plus prudents feront gloire d’être des premiers à en porter un favorable jugement, qui sera suivi, par après, de la postérité, s’il se trouve véritable.

  Correspondance, année 1644, A MADAME ELISABETH, PRINCESSE PALATINE, 10 juillet 1644.

 comme on voit que la rougeur du visage suit de la honte, les larmes de la compassion, et le ris de la joie.

  Correspondance, année 1645, A Monsieur REGIUS, 15 juillet 1645.

 mais lorsque je suis parvenu au chapitre de l’homme, et que j’y ai vu ce que vous dites de l’âme et de Dieu, non seulement je me suis confirmé dans mon premier sentiment, mais outre cela j’ai été saisi et accablé de douleur, voyant que vous croyez de telles choses, et que vous ne pouvez vous abstenir de les écrire et de les enseigner, quoique cela ne vous puisse procurer aucune louange, mais vous causer de grands chagrins et une grande honte.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).

 Ainsi la rougeur du visage ne vient pas toujours de la honte, mais elle peut aussi venir de la chaleur du feu, ou bien de ce qu’on fait de l’exercice ;

  Correspondance, année 1648, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 16 juillet 1648.

 et parce que je reconnais qu’il est fort subtil et fort savant, je n’aurai point de honte d’être vaincu et enseigné par un homme de sa sorte :

  Correspondance, année 1648, MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er octobre 1648.

 Je n’ai reçu aucune lettre, depuis cinq mois, de l’ami dont j’avais écrit ci-devant à votre Altesse,et parce qu’en sa dernière il me mandait fort ponctuellement les raisons qui avaient empêché la personne à laquelle il avait donné mes lettres, de me faire réponse, je juge que son silence ne vient que de ce qu’il attend encore cette réponse, ou bien peut-être qu’il a quelque honte de n’en avoir point à m’envoyer, ainsi qu’il s’était imaginé.

 

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« mais c'est un vice opposé à la honte, et aussi à la gloire, en tant que l'une et l'autre sont bonnes, ainsi que l'ingratitude estopposée à la reconnaissance, et la cruauté à la pitié. Correspondance, année 1629, A R.

P.

MERSENNE, 8 octobre 1629. je ne lui en manderai rien, puisque vous ne le voulez pas, encore que j'eusse bien de quoi lui faire honte, principalement si j'avaissa lettre tout entière. Correspondance, année 1630, AU R.

P.

MERSENNE, 25 février 1630. et, si en trois ans tantôt qu'il est après il n'en a su venir à bout, je ne dois pas espérer qu'il exécute les verres pour lesquels il luifaudrait préparer des machines que je tiens plus difficiles que cet instrument, et j'aurais grande honte si, après l'avoir gardé deuxou trois ans, il me venait à bout de rien qui surpassât le commun ; Correspondance, année 1630, A Monsieur *** (ISAAC BEECKMAN), 17 octobre 163O. car si je voulais vous traiter selon vos mérites, vous vous verriez si chargé de honte et d'infamie, que j'aurais plutôt peur de vousdésespérer, que de vous donner la santé. J'ai honte de me proposer ici pour exemple, mais comme vous vous comparez souvent à moi, il semble que ce soit en quelquefaçon nécessaire. Et, si vous le faites, je n'aurai point de honte de me dire votre ami, et vous ne vous repentirez point d'avoir reçu cette lettre et cetavis. Correspondance, année 1631, A Monsieur DE BALZAC, 29 mars 1631.

(Les éditions contemporaines datent cette lettre du 15 avril 1631.). Ne me demandez point, s'il vous plaît, quelle peut être cette occupation que j'estime si importante, car j'aurais honte de vous ladire ; Correspondance, année 1638, Au R.

P.

MERSENNE, 8 octobre 1638.

(Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638). car j'aurais honte qu'on eût occasion de penser que je me serais arrêté sérieusement à dire mon opinion de ce livre ; Il devrait avoir honte d'avoir nié ma première démonstration, c'est-à-dire de n'avoir su calculer les triangles inscrits dans cetteroulette et dans le cercle. Il devrait aussi avoir honte de se vanter qu'il a un medium pour trouver les tangentes de la roulette, qui s'applique à tous les cas ; Correspondance, année 1638, AU R.

P.

MERSENNE, 18 JANVIER 1638. même je n'ai point voulu le nommer, afin qu'il ait moins de honte des fautes que j'y remarque, et parce que mon dessein n'estpoint de fâcher personne, mais seulement de me défendre. Car entre nous, si lorsqu'il me voudra faire l'honneur de me proposer des objections, il ne veut pas se donner plus de peine qu'ila pris la première fois, j'aurais honte qu'il me fallût prendre la peine de répondre à si peu de chose, et je ne m'en pourraishonnêtement dispenser, lorsqu'on saurait que vous me les auriez envoyées. Correspondance, année 1638, A Monsieur *** (POLLOT), 26 février 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 12 février 1638). et ainsi, comme je ne saurais trouver que très bon qu'il vous le communique, s'il lui plaît, aussi ne saurais-je trouver mauvais qu'ils'en abstienne, pour la honte que j'ai qu'on voie de moi un écrit si imparfait. Correspondance, année 1638, AU R.

P.

MERSENNE, 15 décembre 1638.. »

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