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Le mot "humain" chez René DESCARTES

Publié le 18/08/2010

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descartes

 

Règles pour la direction de l’esprit, Règle deuxième.

Et quoique les savants se persuadent peut-être que les connaissances de cette espèce sont en bien petit nombre, parce que sans doute, par un vice naturel à l’esprit humain, ils ont négligé de porter leur attention sur ces objets, comme trop faciles et à la portée de tous, je ne crains pas cependant de leur déclarer qu’elles sont plus nombreuses qu’ils ne pensent, et qu’elles suffisent pour démontrer avec évidence un nombre infini de propositions, sur lesquelles ils n’ont pu émettre jusqu’ici que des opinions probables, opinions que bientôt, pensant qu’il était indigne d’un savant d’avouer qu’il ignore quelque chose, ils se sont habitués à parer de fausses raisons, de telle sorte qu’ils ont fini par se les persuader à eux-mêmes, et les ont débitées comme choses avérées.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatrième.

et, pour parler librement, je suis convaincu qu’elle est supérieure à tout autre moyen humain de connaître, parce qu’elle est l’origine et la source de toutes les vérités.

Je m’en étonnerais assurément, si je ne savais que tout le monde la regarde fort aisée, et si je n’avais remarqué, depuis quelque temps, que toujours l’esprit humain, laissant de côté ce qu’il croit facile, se hâte de courir à des objets nouveaux et plus élevés.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle huitième.

Qu’un homme se propose pour question d’examiner toutes les vérités à la connaissance desquelles l’esprit humain peut suffire, question que, selon moi, doivent se faire, une fois au moins en leur vie, ceux qui veulent sérieusement arriver à la sagesse ;

Et quoiqu’on puisse souvent lui présenter des questions dont notre règle lui interdise la recherche, comme il verra qu’elles dépassent la portée de l’esprit humain, il ne s’en croira pas pour cela plus ignorant qu’un autre ;

Rien ne me semble plus absurde que de discuter audacieusement sur les mystères de la nature, sur l’influence des astres, sur les secrets de l’avenir, sans avoir une seule fois cherché si l’esprit humain peut atteindre jusque là.

et alors il n’accusera pas son esprit de ce qu’il est forcé de s’arrêter sitôt, ou enfin il reconnaîtra que la chose cherchée surpasse les efforts de l’esprit humain ;

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle douzième.

Mais n’est-ce pas paraître proférer des paroles magiques, qui ont une vertu cachée et passent la portée de l’esprit humain, que de dire que le mouvement (la chose la mieux connue de chacun) est l’acte d’une puissance, en tant que puissance ?

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle treizième.

Ainsi font ceux qui cherchent le mouvement perpétuel, non celui de la nature, des astres ou des sources, par exemple, mais un mouvement créé par l’art humain, découverte que plusieurs ont crue possible.

  Règles pour la direction de l’esprit, Règle quatorzième.

Mais tout ce que l’esprit humain peut faire en ce cas, nous croirons l’avoir atteint quand nous aurons perçu distinctement le mélange d’êtres ou de matières déjà connues, qui produisent les mêmes effets que l’aimant développe.

  DISCOURS DE LA METHODE, Seconde Partie.

et que, par exemple, un enfant instruit en l’arithmétique, ayant fait une addition suivant ses règles, se peut assurer d’avoir trouvé, touchant la somme qu’il examinait, tout ce que l’esprit humain saurait trouver.

  DISCOURS DE LA METHODE, Cinquième partie.

Et ensuite j’y avais montré quelle doit être la fabrique des nerfs et des muscles du corps humain, pour faire que les esprits animaux étant dedans aient la force de mouvoir ses membres, ainsi qu’on voit que les têtes, un peu après être coupées, se remuent encore et mordent la terre nonobstant qu’elles ne soient plus animées ;

et comment il ne suffit pas qu’elle soit logée dans le corps humain, ainsi qu’un pilote en son navire, sinon peut-être pour mouvoir ses membres, mais qu’il est besoin qu’elle soit jointe et unie plus étroitement avec lui, pour avoir outre cela des sentiments et des appétits semblables aux nôtres, et ainsi composer un vrai homme.

  DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie.

Puis, lorsque j’ai voulu descendre à celles qui étaient plus particulières, il s’en est tant présenté à moi de diverses, que je n’ai pas cru qu’il fût possible à l’esprit humain de distinguer les formes ou espèces de corps qui sont sur la terre, d’une infinité d’autres qui pourraient y être si c’eût été le vouloir de Dieu de les y mettre, ni par conséquent de les rapporter à notre usage, si ce n’est qu’on vienne au-devant des causes par les effets, et qu’on se serve de plusieurs expériences particulières.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes.

mais que le corps humain, en tant qu’il diffère des autres corps, n’est composé que d’une certaine configuration de membres et d’autres semblables accidents, là où l’âme humaine n’est point ainsi composée d’aucuns accidents, mais est une pure substance.

au lieu que le corps humain devient une autre chose, de cela seul que la figure de quelques-unes de ses parties se trouve changée.

D’où il s’ensuit que le corps humain peut facilement périr, mais que l’esprit, ou l’âme de l’homme (ce que je ne distingue point), est immortelle de sa nature.

en sorte que celles-ci sont les plus certaines et les plus évidentes qui puissent tomber en la connaissance de l’esprit humain.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde.

Je ne suis point cet assemblage de membres, que l’on appelle le corps humain ;

Mais quand je distingue la cire d’avec ses formes extérieures, et que, tout de même que si je lui avais ôté ses vêtements, je la considère toute nue, il est certain que, bien qu’il se puisse encore rencontrer quelque erreur dans mon jugement, je ne la puis néanmoins concevoir de cette sorte sans un esprit humain.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième.

Je me suis tellement accoutumé ces jours passés à détacher mon esprit des sens, et j’ai si exactement remarqué qu’il y a fort peu de choses que l’on connaisse avec certitude touchant les choses corporelles, qu’il y en a beaucoup plus qui nous sont connues touchant l’esprit humain, et beaucoup plus encore de Dieu même, qu’il me sera maintenant aisé de détourner ma pensée de la considération des choses sensibles ou imaginables, pour la porter à celles qui, étant dégagées de toute matière, sont purement intelligibles.

Et certes, l’idée que j’ai de l’esprit humain, en tant qu’il est une chose qui pense, et non étendue en longueur, largeur et profondeur, et qui ne participe à rien de ce qui appartient au corps, est incomparablement plus distincte que l’idée d’aucune chose corporelle.

et de cela seul que cette idée se retrouve en moi, ou bien que je suis ou existe, moi qui possède cette idée, je conclus si évidemment l’existence de Dieu, et que la mienne dépend entièrement de lui en tous les moments de ma vie, que je ne pense pas que l’esprit humain puisse rien connaître avec plus d’évidence et de certitude.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième.

et qu’en même façon, considérant la machine du corps humain comme ayant été formée de Dieu pour avoir en soi tous les mouvements qui ont coutume d’y être, j’aie sujet de penser qu’elle ne suit pas l’ordre de sa nature, quand son gosier est sec, et que le boire nuit à sa conservation ;

Enfin je remarque que, puisque de tous les mouvements qui se font dans la partie du cerveau dont l’esprit reçoit immédiatement l’impression, chacun ne cause qu’un certain sentiment, on ne peut rien en cela souhaiter ni imaginer de mieux, sinon que ce mouvement fasse ressentir à l’esprit, entre tous les sentiments qu’il est capable de causer, celui qui est le plus propre et le plus ordinairement utile à la conservation du corps humain, lorsqu’il est en pleine santé.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX PREMIERES OBJECTIONS.

Car, encore bien que ceux qui, ne s’attachant qu’à la propre et étroite signification d’efficient, pensent qu’il est impossible qu’une chose soit la cause efficiente de soi-même, et ne remarquent ici aucun autre genre de cause, qui ait rapport et analogie avec la cause efficiente, encore, dis-je, que ceux-là n’aient pas de coutume d’entendre autre chose, lorsqu’ils disent que quelque chose est par soi, sinon qu’elle n’a point de cause, si toutefois ils veulent plutôt s’arrêter à la chose qu’aux paroles, ils reconnaîtront facilement que la signification négative du mot par soi ne procède que de la seule imperfection de l’esprit humain, et qu’elle n’a aucun fondement dans les choses ;

De même j’avoue avec tous les théologiens, que Dieu ne peut être compris par l’esprit humain et même qu’il ne peut être distinctement connu par ceux qui tâchent de l’embrasser tout entier et tout à la fois par la pensée, et qui le regardent comme de loin :

Car on lui demande, savoir, si la connaissance de l’existence de Dieu est si naturelle à l’esprit humain qu’il ne soit point besoin de la prouver, c’est-à-dire si elle est claire et manifeste à un chacun ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX SECONDES OBJECTIONS.

Et encore qu’en cette Méditation j’aie seulement traité de l’esprit humain, elle n’est pas pour cela moins utile à faire connaître la différence qui est entre la nature divine et celle des choses matérielles.

concept humain ;

ou bien vous feignez quelque autre possibilité, de la part de l’objet même, laquelle, si elle ne convient avec la précédente, ne peut jamais être connue par l’entendement humain ;

car je n’ai pas tant de présomption que d’entreprendre de déterminer, par la force du raisonnement humain, une chose qui ne dépend que de la pure volonté de Dieu.

et aussi que le corps humain, en tant qu’il diffère des autres corps, est seulement composé d’une certaine configuration de membres, et autres semblables accidents ;

Mais néanmoins, pour témoigner combien je défère à votre conseil, je tâcherai ici d’imiter la synthèse des géomètres, et y ferai un abrégé des principales raisons dont j’ai usé pour démontrer l’existence de Dieu, et la distinction qui est entre l’esprit et le corps humain :

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION VIIe.

mais la raison nous fait conclure qu’il y a quelque chose de renfermé dans le corps humain, qui lui donne le mouvement animal, qui fait qu’il sent et se meut ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, TROISIÈMES OBJECTIONS, OBJECTION XIVe.

mais, supposé que le genre humain fût anéanti, il n’y aurait plus de nature humaine.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSES A LA PREMIERE PARTIE.

et encore que l’esprit soit de l’essence de l’homme, il n’est pas néanmoins, à proprement parler, de l’essence de l’esprit, qu’il soit uni au corps humain.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, DE DIEU.

il nous est tout à fait loisible de penser, j’ai donné à connaître que je n’expliquais ainsi ces choses, qu’à cause de l’imperfection de l’esprit humain.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L’AUTEUR AUX QUATRIEMES OBJECTIONS, REPONSE A L’AUTRE PARTIE, REPONSE AUX CHOSES QUI PEUVENT ARRETER LES THEOLOGIENS.

Outre cela, l’esprit humain ne peut pas concevoir que les accidents du pain soient réels, et que néanmoins ils existent sans sa substance, qu’il ne les conçoive à la façon des substances ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA PREMIERE MÉDITATION.

Il n’aurait pas non plus ajouté qu’il suffisait en ce lieu-là d’alléguer, pour raison de notre défiance, le peu de lumière de l’esprit humain, ou la faiblesse de notre nature ;

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SECONDE MÉDITATION.

mais lorsqu’il s’agit de la recherche de la vérité et de savoir quelles choses peuvent être certainement connues par l’esprit humain, il est sans doute du tout contraire à la raison de ne vouloir pas rejeter sérieusement ces choses-là comme incertaines, ou même aussi comme fausses, afin de remarquer que celles qui ne peuvent pas être ainsi rejetées sont en cela même plus assurées, et à notre égard plus connues et plus certainies.

Et je ne vois pas ce que vous pouvez désirer de plus, touchant cela, sinon qu’on vous dise de quelle couleur, de quelle odeur et de quelle saveur est l’esprit humain, ou de quel sel, soufre et mercure il est composé, car vous voulez que, comme par une espèce d’opération chimique, à l’exemple du vin nous le passions par l’alambic, pour savoir ce qui entre en la composition de son essence.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA QUATRIEME MÉDITATION.

Mais la comparaison peut être mieux établie entre celui qui voudrait que le corps humain fût couvert d’yeux, afin qu’il en parût plus beau, d’autant qu’il n’y a point en lui de partie plus belle que l’oeil, et celui qui pense qu’il ne devrait point y avoir de créatures au monde qui ne fussent exemptes d’erreur, c’est-à-dire qui ne fussent entièrement parfaites.

  MEDITATIONS METAPHYSIQUES, RÉPONSES AUX CINQUIEMES OBJECTIONS, DES CHOSES QUI ONT ÉTÉ OBJECTÉES CONTRE LA SIXIEME MÉDITATION.

et enfin cela ne peut être digne que de vous, ô chair, de penser que “   les idées de Dieu, de l’ange et de l’âme de l’homme soient corporelles ou quasi corporelles, ayant été tirées de la forme du corps humain et de quelques autres choses fort simples, fort légères et fort imperceptibles “  , Car quiconque se représente Dieu de la sorte ou même l’esprit humain, tâche d’imaginer une chose qui n’est point du tout imaginable, et ne se figure autre chose qu’une idée corporelle à qui il attribue faussement le nom de Dieu ou d’esprit ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, LETTRE DE L’AUTEUR A CELUI QUI A TRADUIT LE LIVRE, LAQUELLE PEUT SERVIR ICI DE PREFACE.

et que ces principes doivent avoir deux conditions, l’une, qu’ils soient si clairs et si évidents que l’esprit humain ne puisse douter de leur vérité lorsqu’il s’applique avec attention à les considérer ;

J’aurais ensuite fait considérer l’utilité de cette philosophie, et montré que, puisqu’elle s’étend à tout ce que l’esprit humain peut savoir, on doit croire que c’est elle seule qui nous distingue des plus sauvages et barbares, et que chaque nation est d’autant plus civilisée et polie que les hommes y philosophent mieux ;

car il est certain que celles qui n’ont pu en cette façon être rejetées lorsqu’on s’est appliqué à les considérer, sont les plus évidentes et les plus claires que l’esprit humain puisse connaître.

Car encore que je n’ aie pas traité de toutes choses, et que cela soit impossible, je pense avoir tellement expliqué toutes celles dont j’ai eu occasion de traiter, que ceux qui les liront avec attention auront sujet de se persuader qu’il n’est pas besoin de chercher d’autres principes que ceux que j’ai établis pour parvenir à toutes les plus hautes connaissances dont l’esprit humain soit capable ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, A LA SERENISSIME PRINCESSE ELISABETH.

J’aurais mauvaise grâce à flatter, ou bien à écrire des choses dont je n’aurais point de connaissance certaine, principalement aux premières pages de ce livre, dans lequel je tâcherai de mettre les principes de toutes les vérités que l’esprit humain peut savoir.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 54.

Car il n’y a personne qui puisse nier qu’une telle idée de Dieu soit en nous, s’il ne veut croire sans raison que l’entendement humain ne saurait avoir aucune connaissance de la Divinité.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, PREMIERE PARTIE, Art. 74.

Et, bien que ce ne soit pas ici le lieu de traiter de cette matière, à cause que je n’ai pas enseigné quelle est la nature du corps humain et que je n’ai pas même encore prouvé qu’il y ait au monde aucun corps, il me semble néanmoins que ce que j’en ait dit nous pourra servir à discerner celles de nos conceptions qui sont claires et distinctes d’avec celles où il y a de la confusion et qui nous sont inconnues.

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 201.

Mais c’est, ce me semble, faire grand tort au raisonnement humain, de ne vouloir pas qu’il aille plus loin que les yeux ;

  LES PRINCIPES DE LA PHILOSOPHIE, QUATRIEME PARTIE, Art. 204.

ainsi il est certain que Dieu a une infinité de divers moyens, par chacun desquels il peut avoir fait que toutes les choses de ce monde paraissent telles que maintenant elles paraissent, sans qu’il soit possible à l’esprit humain de connaître lequel de tous ces moyens il a voulu employer à les faire.

  LES PASSIONS DE L’AME, LETTRE Ire A MONSIEUR DESCARTES.

en sorte que vous auriez pu depuis nous donner tout ce qu’on peut attendre du raisonnement humain pour la médecine, et les autres usages de la vie, si vous aviez eu la commodité de faire les expériences requises à cet art ;

Et on voit en ce que vous avez publié de géométrie que vous y déterminez tellement jusqu’où l’esprit humain peut aller, et quelles sont les solutions qu’on peut donner à chaque sorte de difficultés, qu’il semble que vous avez recueilli toute la moisson, dont les autres qui ont écrit avant vous ont seulement pris quelques épis, qui n’étaient pas encore mûrs, et tous ceux qui viendront après ne peuvent être que comme des glaneurs, qui ramasseront ceux que vous leur avez voulu laisser.

Outre que vous avez montré, par la solution prompte et facile de toutes les questions que ceux qui vous ont voulu tenter ont proposées, que la méthode dont vous usez à cet effet est tellement infaillible que vous ne manquez jamais de trouver par son moyen, touchant les choses que vous examinez, tout ce que l’esprit humain peut trouver.

Et quoique votre méthode promette tout ce qui peut être espéré de l’esprit humain touchant la recherche de la vérité des sciences, elle ne promet pas néanmoins d’enseigner à deviner ;

  Correspondance, année 1629, Au R. P. MERSENNE, 20 novembre 1629.

en sorte qu’elle pourrait être enseignée en fort peu de temps, et ce par le moyen de l’ordre, c’est-à-dire, établissant un ordre entre toutes les pensées qui peuvent entrer en l’esprit humain, de même qu’il y en a un naturellement établi entre les nombres ;

  Correspondance, année 1630, AU R. P. MERSENNE , 20 mai 1630. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 mai 1630.).

Mais ils devraient juger, au contraire, que puisque Dieu est une cause dont la puissance surpasse les bornes de l’entendement humain, et que la nécessité de ces vérités n’excède point notre connaissance, qu’elles sont quelque chose de moindre et de sujet à cette puissance incompréhensible.

  Correspondance, année 1632, AU R. P. MERSENNE, Avril 1632. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 10 mai 1632.).

Je crois que c’est une science qui passe la portée de l’esprit humain ;

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 27 mai 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 17 mai 1638).

2° Pour la question, savoir s’il y aurait un espace réel, ainsi que maintenant, en cas que Dieu n’eût rien créé, encore qu’elle semble surpasser les bornes de l’esprit humain, et qu’il ne soit point raisonnable d’en disputer, non plus que de l’infini ;

  Correspondance, année 1638, A UN R. P. JESUITE, 24 janvier 1638. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1638).

car il n’y a que dix ans, que je n’eusse pas moi-même voulu croire que l’esprit humain eût pu atteindre jusqu’à de telles connaissances, si quelque autre l’eût écrit.

  Correspondance, année 1638, Au R. P. MERSENNE, 8 octobre 1638. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 11 octobre 1638).

Il manque en tout ce qu’il dit de l’infini, en ce que, nonobstant qu’il confesse que l’esprit humain étant fini, n’est pas capable de le comprendre, il ne laisse pas d’en discourir tout de même que s’il le comprenait .

  Correspondance, année 1638, AU R. P. MERSENNE, 18 JANVIER 1638.

Vous me demandez si je crois que l’eau soit en son état naturel étant liquide, ou étant glacée, à quoi je réponds que je ne connais rien de violent dans la nature, sinon au respect de l’entendement humain, qui nomme violent ce qui n’est pas selon sa volonté, ou selon ce qu’il juge devoir être ;

  Correspondance, année 1639, Au R. P. MERSENNE, 9 janvier 1639.

Et afin que je ne semble pas ici négliger la charité dont vous m obligez, en ce que vous craignez que je ne sois malade, lorsque vous êtes longtemps sans recevoir de mes lettres, je vous promets que, s’il m’arrive en cela quelque chose d’humain, j’aurai soin que vous en soyez incontinent averti, ou par moi ou par d’autres ;

  Correspondance, année 1640, AU P. MERSENNE, 1er avril 1640.

Et un vieux professeur qui faisait cette anatomie, nommé Valcher, me confessa qu’il ne l’avait jamais pu voir en aucun corps humain ;

  Correspondance, année 1640, A Monsieur REGIUS, 22 mai 1640. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 24 mai.).

j’aimerais mieux, Dans la préparation des petites parties insensibles, dont les aliments sont composés, afin qu’elles acquièrent une conformation propre à composer le corps humain.

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, Fin mai 1641.

car si quelqu’un, par exemple, distinguait tout le corps humain en deux parties, dans l’une desquelles il mit seulement le nez, et dans l’autre tous les autres membres, cette division pécherait comme la vôtre parce que les parties seraient trop inégales ;

  Correspondance, année 1641, A Monsieur REGIUS, 11 mai 1641.

ainsi ces deux âmes ne sont autre chose dans le corps humain que, etc.

  Correspondance, année 1642, A Monsieur REGIUS, 6 février 1642. (Les éditions contemporaines datent cette lettre de janvier 1642.).

car si un ange était uni au corps humain, il n’aurait pas les sentiments tels que nous, mais il percevrait seulement les mouvements causés par les objets extérieurs, et par là il serait différent d’un véritable homme.

  Correspondance, année 1643, A Monsieur DE BUITENDIJCH, 1643.

Où il faut distinguer entre le vrai Dieu clairement connu, et les faux dieux, car le vrai Dieu étant clairement connu, non seulement il n’est pas permis, mais même il est impossible que l’esprit humain puisse lui attribuer quelque chose de faux, ainsi que j’ai expliqué dans les Méditations pages 152, 159, 269 et en d’autres lieux.

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, 15 MAI 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 21 mai 1643).

et voyant sortir des discours plus qu’humains d’un corps si semblable à ceux que les peintres donnent aux anges j’eusse été ravi de même façon que me semblent le devoir être ceux qui, venant de la terre, entrent nouvellement dans le ciel :

  Correspondance, année 1643, A MADAME ELISABETH PRINCESSE PALATINE, ETC, 18 juin 1643. (Les éditions contemporaines retiennent comme date le 28 juin 1643).

ne me semblant pas que l’esprit humain soit capable de concevoir bien distinctement, et en même temps, la distinction d’entre l’âme et le corps, et leur union ;

  Correspondance, année 1645, A Monsieur CLERSELIER, 17 février 1645.

Car, encore que l’idée de Dieu soit tellement empreinte en l’esprit humain, qu’il n’y ait personne qui n’ait en soi la faculté de le connaître, cela n’empêche pas que plusieurs personnes n’aient pu passer toute leur vie, sans jamais se représenter distinctement cette idée.

  Correspondance, année 1645, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Septembre 1645 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 6 octobre 1645.).

Car la constitution de notre nature étant telle, que notre esprit a besoin de beaucoup de relâche, afin qu’il puisse employer utilement quelques moments en la recherche de la vérité, et qu’il s’assoupirait, au lieu de se polir, s’il s’appliquait trop à l’étude, nous ne devons pas mesurer le temps que nous avons pu employer à nous instruire, par le nombre des heures que nous avons eues à nous, mais plutôt, ce me semble, par l’exemple de ce que nous voyons communément arriver aux autres, comme étant une marque de la portée ordinaire de l’esprit humain.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 1er février 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 3 novembre 1645.).

Car, encore que la comparaison que votre altesse refuse de faire à son avantage, puisse assez être vérifiée par l’expérience, c’est toutefois une vertu si louable de juger favorablement des autres, et elle s’accorde si bien avec la générosité qui vous empêche de vouloir mesurer la portée de l’esprit humain par l’exemple du commun des hommes, que je ne puis manquer d’estimer extrêmement l’une et l’autre.

  Correspondance, année 1646, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, Juin 1646 (Les éditions contemporaines datent cette lettre de mai 1646.).

Je n’y ai pas mis aussi tous les principes de physique dont je me suis servi pour déchiffrer quels sont les mouvements du sang qui accompagnent chaque passion, parce que je ne les saurais bien déduire sans expliquer la formation de toutes les parties du corps humain ;

  Correspondance, année 1647, Explication de l’esprit humain, ou de l’âme raisonnable, où il est montré ce qu’elle est, et ce qu’elle peut être.

L’esprit humain est ce par quoi les actions de la pensée sont immédiatement exercés dans l’homme ;

or est-il que l’on peut concevoir que l’esprit humain soit quelqu’une de ces choses, car il n’y a en cela aucune contradiction, et partant il en peut-être quelqu’une.

C’est pourquoi ceux-là se trompent qui soutiennent que nous concevons clairement et distinctement l’esprit humain comme une chose qui actuellement et par nécessité est distincte réellement du corps.

Mais maintenant qu’il soit vrai que l’esprit humain soit en effet une substance, ou un être distinct réellement du corps, et qu’il en puisse être actuellement séparé, et subsister de soi-même sans lui, cela nous est révélé en plusieurs lieux de la sainte Ecriture ;

Quoique l’esprit humain ou l’âme raisonnable soit une substance distincte réellement du corps, néanmoins pendant qu’elle est dans le corps elle est organique en toutes ses actions :

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE.

Quant à ce qu’il appelle l’âme raisonnable du nom d’esprit humain, je lui en sais bon gré :

  Correspondance, année 1647, REMARQUES SUR LE TITRE, REMARQUES SUR CHAQUE ARTICLE.

Dans le second article, il commence à chercher quel est son genre, et dit en ce lieu-là qu’il semble qu’il ne répugne point à la nature des choses que l’esprit humain puisse être ou une substance, ou un certain mode de la substance corporelle.

Et il n’est pas plus de la nature d’une montagne de n’être point sans vallée qu’il est de la nature de l’esprit humain d’être ce qu’il est, à savoir d’être une substance, si en effet il en est une, ou d’être un certain mode de la substance corporelle, s’il est vrai qu’il soit un tel mode.

Or est-il que nous pouvons concevoir que l’esprit humain soit ou une substance, ou un mode de la substance corporelle, car il n’y a en cela aucune contradiction :

donc l’esprit humain peut être l’une ou l’autre de ces deux choses.

A la vérité, s’il eût seulement dit qu’il ne voyait point de raison pourquoi l’esprit humain dût plutôt être estimé une substance incorporelle qu’un mode de la substance corporelle, son ignorance aurait pu être excusée.

Car c’est moi qui ai écrit que l’esprit humain peut être clairement et distinctement conçu comme une substance différente de la substance corporelle.

Enfin il y en a d’autres qui n’appartiennent en aucune façon à la foi, mais qui sont seulement soumises à la recherche du raisonnement humain, comme la quadrature du cercle, la pierre philosophale et autres semblables.

Mais pour les secondes, non seulement ils estiment qu’elles ne répugnent point à la lumière naturelle, mais même ils exhortent et encouragent les philosophes de faire tous leurs efforts pour tâcher de les démontrer par des moyens humains, c’est-à-dire tirés des seules lumières de la raison.

Quoique l’esprit humain ou l’âme raisonnable soit une substance distincte réellement du corps, néanmoins, pendant qu’elle est dans le corps, elle est organique en toutes ses actions.

L’une desquelles est que l’esprit humain est une substance réellement distincte du corps, et j’avoue que notre auteur le dit ouvertement, mais il dissuade autant qu’il peut par ses raisons de le croire, et soutient que cela ne peut être prouvé que par le témoignage seul de la Sainte Écriture.

L autre est que ce même esprit humain en toutes ses actions est organique, ou ne sert que d’instrument, comme n’agissant point de soi-même, mais dont le corps se sert, comme il fait de la conformation de ses membres, et des autres modes corporels :

Or ces deux choses sont si manifestement contraires, à savoir que l’esprit humain soit une substance et un mode, que je ne pense pas que cet auteur veuille que ses lecteurs les croient toutes deux ensemble, mais bien qu’il les a ainsi à dessein entremêlées pour contenter les simples et satisfaire en quelque façon ses théologiens sur l’autorité de l’Écriture Sainte, mais néanmoins pour faire en sorte que les plus clairvoyants puissent reconnaître que ce n’est pas tout de bon qu’il dit que l’esprit ou l’âme est distincte du corps, et qu’en effet son opinion est qu’elle n’est rien autre chose qu’un mode.

  Correspondance, année 1648, REPONSE DE Monsieur DESCARTES, 16 juillet 1648.

et quoiqu’il n’y eût point du tout de corps au monde, toutefois on ne pourrait pas dire que la durée de l’esprit humain fût tout à la fois tout entière, ainsi qu’on le peut dire de la durée de Dieu, parce que nous connaissons manifeste ment de la succession dans nos pensées, ce que l’on ne peut admettre dans les pensées de Dieu :

  Correspondance, année 1648, REPONSE DE Monsieur DESCARTES. (Cette lettre est adressée à Arnauld), 29 juillet 1648.

ainsi la pensée, ou la nature qui pense, dans laquelle je crois que consiste l’essence de l’esprit humain, est bien différente d’un tel ou tel acte de penser en particulier.

pour moi qui me persuade qu’il n’y a point de telle qualité dans la nature, et par conséquent qu’il ne peut y avoir d’elle aucune vraie idée dans l’entendement humain, j’estime qu’ils se servent de l’idée qu’ils ont en eux-mêmes de la substance incorporelle pour se représenter cette pesanteur ;

  Correspondance, année 1649, REPONSE DE Monsieur DESCARTES A Monsieur MORUS, 5 février 1649.

Cependant, quoique je regarde comme une chose démontrée qu’on ne saurait prouver qu’il y ait des pensées dans les bêtes, je ne crois pas qu’on puisse démontrer que le contraire ne soit pas, parce que l’esprit humain ne peut pénétrer dans leur c_ur pour savoir ce qui s’y passe.

d’ailleurs, parce qu’il est conforme à la raison que l’art imitant la nature, et les hommes pouvant construire divers automates, où il se trouve du mouvement sans aucune pensée, la nature puisse de son côté produire ces automates, et bien plus excellents, comme les brutes, que ceux qui viennent de main d’homme, surtout ne voyant aucune raison pour laquelle la pensée doive se trouver partout où nous voyons une conformation de membres telle que celle des animaux, et qu’il est plus surprenant qu’il y ait une âme dans chaque corps humain, que de n’en point trouver dans les bêtes.

  Correspondance, année 1649, A MADAME ÉLISABETH, PRINCESSE PALATINE, etc, 20 février 1649. (Les éditions contemporaines datent cette lettre du 22 février 1649.).

car c’est beaucoup de gloire de mourir en une occasion qui fait qu’on est universellement plaint, loué et regretté de tous ceux qui ont quelque sentiment humain.

 

descartes

« et comment il ne suffit pas qu'elle soit logée dans le corps humain, ainsi qu'un pilote en son navire, sinon peut-être pour mouvoirses membres, mais qu'il est besoin qu'elle soit jointe et unie plus étroitement avec lui, pour avoir outre cela des sentiments et desappétits semblables aux nôtres, et ainsi composer un vrai homme. DISCOURS DE LA METHODE, Sixième partie. Puis, lorsque j'ai voulu descendre à celles qui étaient plus particulières, il s'en est tant présenté à moi de diverses, que je n'ai pascru qu'il fût possible à l'esprit humain de distinguer les formes ou espèces de corps qui sont sur la terre, d'une infinité d'autres quipourraient y être si c'eût été le vouloir de Dieu de les y mettre, ni par conséquent de les rapporter à notre usage, si ce n'est qu'onvienne au-devant des causes par les effets, et qu'on se serve de plusieurs expériences particulières. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Abrégé des six méditations suivantes. mais que le corps humain, en tant qu'il diffère des autres corps, n'est composé que d'une certaine configuration de membres etd'autres semblables accidents, là où l'âme humaine n'est point ainsi composée d'aucuns accidents, mais est une pure substance. au lieu que le corps humain devient une autre chose, de cela seul que la figure de quelques-unes de ses parties se trouve changée. D'où il s'ensuit que le corps humain peut facilement périr, mais que l'esprit, ou l'âme de l'homme (ce que je ne distingue point), estimmortelle de sa nature. en sorte que celles-ci sont les plus certaines et les plus évidentes qui puissent tomber en la connaissance de l'esprit humain. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Seconde. Je ne suis point cet assemblage de membres, que l'on appelle le corps humain ; Mais quand je distingue la cire d'avec ses formes extérieures, et que, tout de même que si je lui avais ôté ses vêtements, je laconsidère toute nue, il est certain que, bien qu'il se puisse encore rencontrer quelque erreur dans mon jugement, je ne la puisnéanmoins concevoir de cette sorte sans un esprit humain. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Quatrième. Je me suis tellement accoutumé ces jours passés à détacher mon esprit des sens, et j'ai si exactement remarqué qu'il y a fort peude choses que l'on connaisse avec certitude touchant les choses corporelles, qu'il y en a beaucoup plus qui nous sont connuestouchant l'esprit humain, et beaucoup plus encore de Dieu même, qu'il me sera maintenant aisé de détourner ma pensée de laconsidération des choses sensibles ou imaginables, pour la porter à celles qui, étant dégagées de toute matière, sont purementintelligibles. Et certes, l'idée que j'ai de l'esprit humain, en tant qu'il est une chose qui pense, et non étendue en longueur, largeur etprofondeur, et qui ne participe à rien de ce qui appartient au corps, est incomparablement plus distincte que l'idée d'aucune chosecorporelle. et de cela seul que cette idée se retrouve en moi, ou bien que je suis ou existe, moi qui possède cette idée, je conclus siévidemment l'existence de Dieu, et que la mienne dépend entièrement de lui en tous les moments de ma vie, que je ne pense pasque l'esprit humain puisse rien connaître avec plus d'évidence et de certitude. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, Méditation Sixième. et qu'en même façon, considérant la machine du corps humain comme ayant été formée de Dieu pour avoir en soi tous lesmouvements qui ont coutume d'y être, j'aie sujet de penser qu'elle ne suit pas l'ordre de sa nature, quand son gosier est sec, etque le boire nuit à sa conservation ; Enfin je remarque que, puisque de tous les mouvements qui se font dans la partie du cerveau dont l'esprit reçoit immédiatementl'impression, chacun ne cause qu'un certain sentiment, on ne peut rien en cela souhaiter ni imaginer de mieux, sinon que cemouvement fasse ressentir à l'esprit, entre tous les sentiments qu'il est capable de causer, celui qui est le plus propre et le plusordinairement utile à la conservation du corps humain, lorsqu'il est en pleine santé. MEDITATIONS METAPHYSIQUES, REPONSES DE L'AUTEUR AUX. »

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